[Soumy, Jean-Guy] Le congrès

 
    • lapublivore

      Lecteur invétéré

      Hors ligne

      #1 10 Janvier 2011 16:54:01

      Je voudrais vous faire découvrir ce roman DÉTONNANT, qui vaut le détour : Le Congrès, de Jean-Guy Soumy.


      <image>

      Lien BBM

      1685, Guillaume Vallade, héritier d’une lignée d’architectes du roi, héberge dans sa demeure de la Creuse une famille de protestants qui ont refusé d’abjurer, et les accompagne dans leur fuite, dans l’atmosphère de révocation de l’Edit de Nantes et de chasse aux protestants, des dragonnades sous Louis XIV. Une membre du groupe, Esther – mariée et protestante, dont il tombe amoureux – lui demande comme ultime service, avant de s’enfuir sur un bateau, de visiter sa sœur Jehane afin de la rassurer quant à leur sort.

      Guillaume va donc la voir, et une relation intime s’installe entre eux. Elle accepte de l’épouser, pour le meilleur et surtout pour le pire : lors de leur installation à Versailles, des jalousies de famille et des complots de cour vont les entraîner vers ce qui était à l’époque le procès de l’infamie : le congrès, c’est à dire un procès en impuissance, où le couple devra subir, pour éviter la dissolution de leur mariage, une enquête humiliante et des examens médicaux outrageants. Comble de la procédure, ils seront sommés de s’unir charnellement devant un parterre de prêtres, juges, médecins, et courtisans de la cour. Guillaume devra donc en public répondre à l’injonction suivante : « dresser, pénétrer, mouiller »….

      C’est une procédure ecclésiale, supprimée en 1677, dont j’ignorais totalement l’existence. Terriblement cruelle et éprouvante, on imagine ce qu’ont dû vivre les couples qui y étaient soumis.

      Je me suis beaucoup attachée au personnage de Jehane, qui refuse de fuir, et affronte les événements avec beaucoup de dignité.

      C’est un livre vraiment marquant et pas glauque du tout : au contraire, il est très délicat malgré un thème qui pourrait le rendre lourdingue.

      Outre la narration d’un terrible procès, l’auteur décrit très bien les paysages de la Creuse, la vie des limousins, qui étaient les principaux ouvriers bâtisseurs à cette époque, les habitudes des courtisans, la magnificence du roi et de la construction du château de Versailles.

      http://lapublivore.wordpress.com/2010/1 … font-2010/

      Dernière modification par lapublivore (17 Janvier 2011 18:18:03)

    • Pimprenelle

      Bibliophile

      Hors ligne

      #2 18 Janvier 2011 21:01:49

      Je l'ai lu quand il est sorti, et j'avais été effarée de découvrir que de telles lois ont pu exister! Un roman très fort!
    • lapublivore

      Lecteur invétéré

      Hors ligne

      #3 19 Janvier 2011 09:23:37

      Je suis ravie de voir que je ne suis pas la seule à avoir été marquée par ce roman =)
      OUF :faischaud
    • Pimprenelle

      Bibliophile

      Hors ligne

      #4 19 Janvier 2011 14:34:26

      C'est vrai qu'on en a peu entendu parler. J'ai eu l'occasion de le lire grâce à un partenariat, mais à part ça, je ne l'ai guère croisé en librairie ou sur la toile!
    • Touloulou

      Accio Severus Snape

      Hors ligne

      #5 19 Janvier 2011 14:58:47

      Je ne connais pas du tout, mais comme vous avez aimé, je le note !
    • Nathalie

      Ex-Team

      Hors ligne

      #6 19 Janvier 2011 22:44:18

      Moi non plus, je ne connais ni ce roman, ni cette procédure !  O_o  Et c'est vrai que j'aurais un peu peur que ça tourne vers le glauque ou le voyeurisme comme roman. 

      Est-ce que la procédure est vraiment le centre de l'intrigue ou est-ce que ça n'en est qu'un "détail" ?
    • lapublivore

      Lecteur invétéré

      Hors ligne

      #7 20 Janvier 2011 09:03:03

      En fait, la "procédure" en elle-même arrive vers... humm ? La moitié du roman ? Ou un tout petit peu avant peut-être, le temps que l'histoire se mette en place, que le décor soit bien planté. Mais c'est vraiment le coeur du roman, c'est sûr.
      Concernant l'aspect glauque, j'ai étonnament trouvé que la retenue et la dignité du couple qui va subir  cette incroyable procédure contrebalançait justement complètement l'horreur de la situation. C'est la force du bouquin, à mon sens. Le lecteur compatit en avançant avec les personnages ; j'ai été en revanche terrifiée des attitudes de l'entourage du couple (entourage voyeur, pour le coup !)

      Pimprenelle, tu me corriges ?
    • Jean XXIV

      Ingénieur en construction de bibliothèques

      Hors ligne

      #8 08 Août 2016 14:31:00

      Moi, j'ai apprécié l'écriture tout en étant indigné de ce qui se passe et de ce que la religion était (ou est) capable d'immoralité flagrante!