[Le Fanu, Sheridan] Carmilla

 
  • Avalon

    Super-Livraddictienne

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    #1 08 Février 2011 21:19:42

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    Dans un château de la lointaine Styrie, au début du XIXe siècle, vit une jeune fille solitaire et maladive.

    Lorsque surgit d'un attelage accidenté près du vieux pont gothique la silhouette ravissante de Carmilla, une vie nouvelle commence pour l'héroïne. Une étrange maladie se répand dans la région, tandis qu'une inquiétante torpeur s'empare de celle qui bientôt ne peut plus résister à la séduction de Carmilla... Un amour ineffable grandit entre les deux créatures, la prédatrice et sa proie, associées à tout jamais " par la plus bizarre maladie qui eût affligé un être humain ". Métaphore implacable de l'amour interdit, Carmilla envoûte jusqu'à la dernière ligne... jusqu'à la dernière goutte de sang !


    

    Carmilla a été publié en 1872 et il s'inscrit dans les romans gothiques de l'époque mais également dans la tradition des vampires. Nous pourrions même le qualifier de précurseur puisque Dracula ne sera publié que quelques années plus tard, en 1897. D'ailleurs, j'ai trouvé qu'il y avait quelques similitudes mais j'y reviendrai un peu plus tard. Cela fait depuis longtemps que ce livre traînait sur les étagères de ma bibliothèque mais je ne me suis jamais vraiment décidé à le lire... Jusqu'à aujourd'hui. Finalement, je n'ai pas regretté de mettre plonger dans ce court récit (il doit faire entre cent et deux cent pages).

    Le début n'est pas spécialement accrocheur. Il n'y a pas grand chose qui se passe et le style de l'auteur m'a fait un peu peur au départ. Je le trouvais lourd et légèrement alambiqué. Bref, il y avait tous les éléments réunis pour me faire abandonner cette lecture. Toutefois, j'ai continué et, à partir du moment où Carmilla entre en scène, j'ai commencé à véritablement apprécié le livre. Je dirai qu'il est même devenu intéressant. Le style est, finalement, passé à l'arrière-plan. J'ai suivi avec énormément de plaisir l'évolution de la santé de Laura, la narratrice mais surtout les relations entre les différents personnages et notamment celle des deux jeunes femmes. Cette dernière est ambigue et malsaine. En effet, Carmilla exerce un véritable ascendant sur son amie que s'en est presque fascinant. L'auteur nous le fait bien sentir à travers quelques mots bien choisis.

    Carmilla annonce le chef d'oeuvre de Bram Stocker, Dracula. En effet, j'ai trouvé quelques ressemblances entre ces deux romans. Il y a, tout d'abord, la forte amitié entre la narratrice et Carmilla qui n'est pas sans rappeler celle de Mina Harker et Lucy Westenra. La scène finale du roman m'a également rappelé celle du film de Francis Ford Coppola. Toutefois, le roman de Bram Stocker est bien plus développé sur certains points. Sheridan Le Fanu passe assez vite sur la mythologie vampirique, par exemple.

    J'ai beaucoup apprécié ce court roman même s'il ne s'agit pas d'un coup de coeur. C'est un classique qui est non seulement facile à lire mais qui peut être intéressant.



    L'avez-vous lu ? Qu'en avez-vous pensé ? Etes-vous d'accord avec moi quand je dis qu'il existe des similitudes entre Carmilla et Dracula ?

  • Serafina

    Chercheur de mots

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    #2 12 Février 2011 11:33:28

    Of course qu'il y'a des similitudes, Carmilla est un texte fondateur de la mythologie vampirique. Je l'ai lu, et j'ai adoré.  L'ambiance est tellement ... je sais pas, palpable, agréable, c'est tout ce que j'aime de l'époque.
  • Mivava

    Lecteur averti

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    #3 12 Février 2011 11:37:58

    J'avais adoré également ! Et c'est vrai qu'on sent l'influence que ça a eu sur Dracula. Un des rares romans que j'ai envie de relire, presque un coup de coeur =)
  • Méloë

    Gastronome littéraire

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    #4 12 Février 2011 18:34:44

    Pour ma part, j'ai adoré, mais je ne trouve pas que cela ressemble particulièrement à Dracula; en tous cas, pas plus qu'à une autre oeuvre gothique de l'époque.

    Sinon, voilà un bout de ma chronique :

    Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, j’aime les histoires de vampires, les ambiances gothiques et le XIXème siècle, et j’ai pour mon plus grand bonheur retrouvé tous ces ingrédients réunis dans ce court ouvrage !
    Comme souvent soulevé à propos de cet ouvrage, le style est certes parfois un peu lourd, mais il n’a à aucun moment entravé ma lecture, bien au contraire, je n’ai eu aucun mal à me transporter vers les lieux merveilleusement décrits, savourant avec une pointe d’effroi l’histoire que nous relate Laura.  D’ailleurs cette dernière, au lieu de m’agacer (comme je m'y attendais), m’a énormément touchée par sa fragilité et sa naïveté.
    Les décors et l’ambiance sont grandioses et envoutants, j’ai vraiment adoré cet aspect du récit qui plonge tout de suite le lecteur dans cet univers fantastique. En revanche, les personnages auraient parfois mérité d'être un peu plus travaillés à mon goût.
    J’ai aimé tout simplement revenir, à une « vraie » histoire de vampire, comme on les racontait au XIXème, où fantastique et croyances populaires se mêlent, où la mythologie vampirique première est bien présente, même si j’imagine qu’elle peut sembler un peu « cliché ».
    Quant au dénouement, il est fort et bien amené, beaucoup plus satisfaisant que celui de Dracula, selon moi.

  • Stef30

    Livraddictien débutant

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    #5 14 Février 2011 19:42:56

    Ce roman a été un énorme coup de coeur lors de sa lecture (à l'époque je devais avoir environ 15/16 ans) D'ailleurs j'y suis revenu plusieurs fois, un fait rare ^^
    Je n'ai pas noté de ressemblance particulière avec Dracula, si ce n'est l'ambiance délicieusement crépusculaire et troublante qui s'en dégage. Ce roman est un bijoux, finement écrit et tragique par bien des côtés... Un petit chef d'oeuvre dans son genre :pink:
  • Daehan

    Baby lecteur

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    #6 21 Février 2011 17:39:43

    j'avoue avoir eu du mal à le terminer, ce n'est pas mon meilleur souvenir dans la littérature
    pourtant, il y a le petit truc qui donne envie de savoir comment ça se termine :sifflote:
  • Wal

    Baby lecteur

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    #7 21 Février 2011 18:14:30

    J'ai lu ça il y a très longtemps durant une orgie de littérature vampirique :angel:

    Je me rappelle avoir beaucoup aimé le style de ce récit. En règle général, j'aime bien les récits fantastiques anciens, je trouve que le vocabulaire employé et les styles de phrases donnent une impression de vouloir inscrire l'histoire dans la réalité... enfin c'est difficile à expliquer :grat:

    Et Carmilla nous laissais à peine entrapercevoir Dracula...
    En tout cas, en matière de vampirisme, je pense que Carmilla est un incontournable ;)
  • Méloë

    Gastronome littéraire

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    #8 21 Février 2011 20:29:34

    Wal a écrit

    Je me rappelle avoir beaucoup aimé le style de ce récit. En règle général, j'aime bien les récits fantastiques anciens, je trouve que le vocabulaire employé et les styles de phrases donnent une impression de vouloir inscrire l'histoire dans la réalité... enfin c'est difficile à expliquer :grat:


    Je suis tout à fait d'accord et je ne sais pas bien l'expliquer non plus. C'est un petit charme désuet dans la langue qui s'accorde bien au côté surrané de l'univers décrit, en général.

  • Rhi-Peann

    Apprenti Lecteur

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    #9 14 Mars 2013 14:23:33

    Ce roman est d'une richesse symbolique incroyable !!

    Y a t-il des points communs avec Dracula ? Sans doute : Bram Stoker ne cache pas s'etre inspiré de Le Fanu, entre autre. Mais j'aime lire se livre pour sa particularité : le vampire n'est plus ce ténébreux prédateur qu'a lancé 25 ans plus tard le dit Dracula.
    Carmilla est une figure bien moins effrayante, et pourtant pas moins dangereuse. Le fait que ce soit une femme apporte un élément symbolique très fort pour moi, car les mythes de suceurs de sang issus de l'antiquité (grecque par exempleà sont souvent portés par les femmes et ne sont pas sans me rappeler l'inquiétude liée au sang que la femme inspire à l'homme depuis la nuit des temps (et même si maintenant, les écoulements mensuels sont expliqués par la science, ils restent tabous et sujets à inquiétude). Sire Cédric me disait un jour (en salon) que le sang chez la femme inquiète l'homme car elle en perd sans en mourir, ce qui ne parait pas naturel. Je pense que cette peur viscérale vient largement nourir le roman, bien que l'opinion de Le Fanu lui-même ne semble pas aussi tranché...
    Bref, un roman au style qui ne plaira pas à tout le monde, vu son âge, mais qui reste un incontournable de la littérature du genre selon moi, et qui mériterait bien plus que quelques lignes sur un forum ou sur un blog !!!!

    (vous l'aurez compris : coup de coeur monumental)
  • Arwen

    Lecteur en pantoufles

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    #10 15 Mars 2013 16:35:15

    Je l'ai justement noté hier dans ma longue liste de romans à découvrir. C'est un classique que je dois lire. :-)