Un petit mot pour vous dire tout le bien que je pense de ce récit qui mêle western, aventure, fantastique... (j'ai choisi d'en parler dans la catégorie "aventure" mais j'aurais aussi bien pu le faire dans "contemporaine").
<image>Présentation : du Montana à l'Arizona, du coeur des ténèbres aux cimes sacrées des Apaches Aravaïpas, nous voilà entraînés dans une traque mortelle : Wiley Hurt, un impitoyable chasseur de primes veut la peau de Jewell O'Connor, jeune irlandaise initiée par les Sioux et dotée de pouvoirs inattendus. Mais n'est-elle vraiment qu'une hors-la-loi pourchassée ? Et lui, n'est-il qu'un serviteur de la Loi ?
Mon avis : spontanément, j’ai pensé au Livre sans nom (que j’avais ADORÉ) en raison des appellations "western" et "fantastique" mais si ces éléments sont bel et bien présents, la ressemblance s’arrête là. Cela dit, j’ai vraiment beaucoup aimé chevaucher aux côtés (!) de Jewell…
Deux "héros" à la (dé)mesure l’un de l’autre : elle, Jewell O’Connor, jeune irlandaise à la chevelure flamboyante (décidément, tout juste après Mary Wickford), recherchée pour meurtre et "commerce" avec les Indiens ; lui, Wiley Hurt, chasseur de primes, prêt à tout pour capturer sa proie, "s’amuser" quelque peu avec elle avant de toucher son dû. Le face-à-face est proche, pour le plus grand malheur de ceux qui, bien malgré eux, s’y retrouveront mêlés et qui entrapercevront l’Enfer…
Bien sûr, l’intérêt du roman réside dans cette "chasse à la femme" au milieu d’une nature demeurée parfois indomptée. L’atmosphère poussiéreuse imprègne le récit et nous replonge ainsi dans des paysages souvent découverts à travers le petit écran.
Mais le texte recèle bien davantage de richesses.
Les personnages sont superbement campés, qu’ils soient du "bon côté" ou de "l’autre". Jewell elle-même est le courage incarné ; rebelle, solitaire, fougueuse, elle commence tout doucement à se lasser de cette chevauchée éperdue et en arrive à se dire qu’elle affronterait bien son chasseur, quoi qu’il advienne, pour elle et celui qu’elle a dû laisser derrière elle. Wiley Hurt est avant tout une crapule sanguinaire, le Mal incarné, et pourtant…
Autour d’eux : Isy, la jeune adolescente vendue par son père, le propriétaire du saloon à un homme de plus de quarante ans son aîné, elle voit en Jewell une porte de salut ; Liam, l’enfant sublime, celui qui perçoit, ressent et exprime mais pas de manière orthodoxe ; Molosse, le tueur aux crocs destructeurs, redevenu chien ; le juge McCarthy, représentant de SA Loi ; Joshua, l’Apache venimeux et inhumain ; Mark, enfin, "docteur Anglo", mais cela est une autre histoire…
Le fantastique apparaît à plusieurs reprises au fil du roman et je dois bien dire que j’en ai parfois été déconcertée mais il permet à l’action de rebondir et donne tout son sens au destin de cette "femme-louve" qui, je l’imagine, prendra encore davantage d’ampleur par la suite puisque ce tome est le premier d’une trilogie.
Cerise sur le gâteau : une écriture savoureuse qui se déroule aisément au long de ce parcours rude et éprouvant ; des mots se laissant parfois aller à la poésie qui créent les images, les odeurs, la sauvage magnificence de certains lieux ainsi que l’épaisseur, la rudesse et la véracité des caractères…
(Billet complet sur mon blog)
Bref, un réel plaisir :ok: