La dystopie, phénomène littéraire !

 
  • Lalou

    Georgia Nicolson

    Hors ligne

    #1 04 Mars 2011 16:09:11

    Le genre littéraire, au fond pas si récent que ca, qui fait fureur auprès de la génération des jeunes adultes, c’est la dystopie.

    Apparue à la fin du 19e siècle, les titres les plus marquants des débuts de cette littérature sont désormais des classiques de la Science-fiction. « 1984 » de Georges Orwell en est l’exemple le plus connu, ainsi que « Le Meilleur des Mondes » d’Aldous Huxley ou « Ravage » de Barjavel. Ces livres, qui n’ont pas pris une ride en plus de 60 ans sont les précurseurs de la vague qui déferle dans nos librairies depuis quelques mois.

    Mais qu’est-ce que la dystopie ? Quels sont ses thèmes et mécanismes ? Et pourquoi est-elle plébiscitée par un lectorat toujours plus nombreux ?

    La dystopie est un genre littéraire s’opposant radicalement à l’utopie. Elle met en avant une société imaginaire basée sur les craintes humaines qui peuvent dériver en idéologies et avoir des conséquences néfastes sur la population. Les dystopies sont des anticipations qui mettent en exergue des évènements apportant le malheur suite à un projet politique précis.

    Les différents thèmes des dystopies sont intimement liés aux craintes d’une époque ainsi qu’aux préoccupations personnelles des auteurs, que ceux-ci ont besoin d’extérioriser.

    Les titres que l’on trouve actuellement en librairie traitent de tous les thèmes abordés au quotidien dans l’actualité. (Ecologie, Guerre, Technologie,...)

    Titre "Chef de file" de cette tendance dans les romans pour jeunes adultes : "Hunger Games" de Suzanne Collins. Cette série a redonné des couleurs à la série de Scott Westerfeld "Uglies", parue quelques années plus tôt.

    Mais à l'heure actuelle tous les éditeurs ont sauté dans la brèche. Hachette (Black Moon) avec "Delirium" de Lauren Oliver, Gallimard avec "Promise" d'Ally Condie, Mango avec Birth Marked de Caragh O'Brien. Sans oublier les auteurs français comme Jean Molla (Felicidad) ou Jean-Claude Mourlevat ("Le Combat d'Hiver).

    Toutes ces œuvres de la littérature dénoncent un ou plusieurs fléaux qui tétanisent notre 21e siècle. Chacun place son histoire dans une société très organisée, refermée sur elle-même d’un monde extérieur chaotique.

    Les régimes en place prônent des systèmes manipulateurs et liberticides contre lesquels les auteurs veulent mettre les lecteurs en garde.

    Par rapport à la Science-fiction classique, dont la dystopie est souvent présentée comme un sous-genre, le thème de l’évolution technologique n’est pas un facteur déterminant, et cette évolution est moins impressionnante. En effet, les évènements doivent paraitre réalisables à postériori.

    (D'autres titres et l'article en version un peu plus longue sur mon blog)

    Mais vous, la dystopie, vous êtes public?
  • Shanaa

    Propriétaire d une PAL boulimique

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    #2 04 Mars 2011 16:55:27

    Je ne savais pas que il y avait de la dystopie jeunesse.

    Sinon il y a running man de Stephen King en dystopie aussi. Et qui date des années 80.

    Je me demande même si on ne peut pas classer marche ou crève dedans mais je dirais que non.
  • Melisende

    Cajoleur de couvertures

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    #3 04 Mars 2011 17:02:12

    Très intéressant ce sujet ! Merci de l'avoir mis en place ! Comme Pando', j'ai toujours un peu de mal avec les sous-genres de la SF ou de la fantasy.

    Je pense que d'autres titres de Barjavel s'approche de la définition, La Tempête par exemple :

    A la fin du 20ème siècle, la Chine acculée par sa démographie galopante, déclare la guerre aux Etats-Unis et envahit la Nouvelle-Zélande et l'Australie. Subissant de lourds revers militaires les USA hésitent à employer l'arme nucléaire, risquant par effet d'entraînement d'anéantir la planète. Le salut viendra d'un scientifique ayant mis au point une molécule aux effets révolutionnaires : la "love molécule" qui fait disparaître chez l'Homme toute agressivité. Malgré quelques réfractaires aux effets d'Helen (la molécule) la paix dans le monde est alors immédiatement déclarée.
    S'en suit une période de prospérité, où l'amour fraternel entre tous les Hommes permet un développement profitable à tous. Mais l'augmentation de la consommation due à ces années de paix ne fait qu'accroître dramatiquement la pollution et bientôt l'Humanité est privé de l'astre céleste, caché par le "Nuage" de pollution. L'oxygène se raréfie également, obligeant chacun à porter un masque pour se déplacer ; l'Homme est devenu un étranger sur sa propre planète.


    Est-ce qu'on peut classer ce titre en dystopie ? :grat:

  • Shanaa

    Propriétaire d une PAL boulimique

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    #4 04 Mars 2011 17:04:15

    Et la ferme des animaux?
    J'ai déjà entendu le terme fable dystopie pour le qualifier. même si je doute qu'elle rentre dans le genre.
  • furby71

    Bibliophile

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    #5 04 Mars 2011 17:09:42

    Lalou a écrit

    Mais vous, la dystopie, vous êtes public?


    oh oui, énormément ! 1984 est pour moi la référence absolue (c'est le livre que j'ai le plus relu et je suis toujours émerveillée à chaque relecture )

    Lalou je suis allée voir ton article sur ton blog, je le trouve vraiment très intéressant.

  • Lalou

    Georgia Nicolson

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    #6 04 Mars 2011 18:10:26

    Merci beaucoup Furby :)

    Sinon "La ferme des animaux" est effectivement une fable dystopique. Donc pas une dystopie à proprement parler, mais plutôt une dérive de ce genre. Mais c'est très représentatif.

    @Pando' je me souviens avoir lu Acide Sulfurique (et ne pas avoir beaucoup apprécié). L'idée a peut-être des points communs avec la dystopie, mais le livre ne se revendique pas du genre, non.

    Tu sais, être un "sous genre" de la SF ou de la YA, ce n'est pas du tout péjoratif. Il s'agit juste d'une classification "logique" de la littérature, une classification hiérarchisée. Il ne faut pas nier que ce genre soit parent avec la SF, donc c'est normal que c'en soit une branche. Et c'est également une branche de la SF dans la littérature Young Adult.  C'est toute une histoire de classement, pas de rang (plus important --> moins important) faut pas confondre :)

    La Bit Lit quant à elle, est une sous catégorie de la Fantasy. Sans être péjoratif non plus.
  • Lelf

    A moitié noyé sous sa PAL

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    #7 04 Mars 2011 18:13:12

    Pour La Ferme des Animaux on le trouve parfois classé en dystopie mais c'est avant tout une allégorie, le roman sert à parler d'une situation qui a réellement existé en la mettant en scène de façon animalière. C'est plus une fable, pas une réelle dystopie bien qu'on en retrouve les éléments et que le classement n'est pas incohérent.

    @Mélie : le résumé relève plus du post-apocalyptique ou de l'apocalyptique tout court d'ailleurs, que de la dystopie ^^
  • Lalou

    Georgia Nicolson

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    #8 04 Mars 2011 18:17:26

    Il faut effectivement bien différencier post apocalyptique et dystopie.

    Si les deux genres ont des points communs, la différence réside souvent dans la société totalitaire qui empêche les citoyens d'accéder au bonheur.
  • Melisende

    Cajoleur de couvertures

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    #9 04 Mars 2011 18:19:14

    Lelf a écrit

    @Mélie : le résumé relève plus du post-apocalyptique ou de l'apocalyptique tout court d'ailleurs, que de la dystopie ^^


    Ok. Mais dans ce cas-là, j'ai un peu de mal à voir la différence avec Ravage, pourtant classé en dystopie... :grat:

  • Melisende

    Cajoleur de couvertures

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    #10 04 Mars 2011 18:20:16

    Lalou a écrit

    Il faut effectivement bien différencier post apocalyptique et dystopie.

    Si les deux genres ont des points communs, la différence réside souvent dans la société totalitaire qui empêche les citoyens d'accéder au bonheur.


    Ok. C'est vraiment subtil alors ! =)
    Je dis bravo à ceux qui parviennent à classer tout ça ! :pouceleve: