#1 18 Novembre 2011 18:04:11
Bonjour!
J'ai terminé 1Q84, livre 1, de Haruki Murakami... et je viens de terminer le livre 2. Et je ne suis pas certaine d'avoir envie de lire le 3è qui paraitra au printemps prochain. Et vous, qu'en avez-vous pensé??
<image>RESUME :
Aomamé est professeur de gymnastique, et se transforme en justicière à ses heures perdues : elle tue de sang froid, avec une technique extrêmement bien rodée, des hommes ayant violenté leur femme. Tengo est professeur de mathématiques et écrivain en devenir, jusqu’au jour où il réécrit l’histoire relatée par la jeune Fukaéri, permettant à cette dernière de gagner un prix littéraire. Leur vie bascule insidieusement lors de l’écoute de la Sinfonietta de Janáček : l’année 1984 devient 1Q84, et le monde commence à vaciller entre deux réalités étranges.
MON AVIS :
On avait presque oublié qu’un roman, à la différence d’autres styles littéraires, met traditionnellement en scène une histoire et des personnages fictifs. Point de « Me, Myself and I » dans 1Q84 : Haruki Murakami nous fait partager ses émotions et son intimité par le biais de ses personnages (comme le bonheur que lui procure la Sinfonietta de Janáček) sans se mettre en avant.
Lorsque, subtilement, Tengo et Aomamé prennent conscience des distorsions qui viennent modifier leur univers quotidien, ils adoptent une posture toute nippone. Là où les personnages occidentaux auraient crié « au loup » ameuté les médias, convoqué les amis et cherché des explications rationnelles, les protagonistes de 1Q84, reflets d’une culture aux antipodes de la nôtre, restent discrets, pratiquent l’introspection et tentent de trouver des réponses, mais continuent quoi qu’il arrive à avancer sans perturber leur entourage avec leurs états d’âme.
Malgré une écriture synthétique, presque clinique par sa concision et sa précision, sans digressions superfétatoires, on s’attache à ces personnages mystérieux et réservés, tellement différents, presque froids et distants. En écrivain talentueux, Haruki Murakami s’appuie sur son style pour renforcer la sensation d’étrangeté diffuse qui se dégage de l’intrigue: sa prose est méthodique, à défaut peut-être d’être poétique ou mélodieuse, les émotions et sentiments sont toujours suggérés, jamais imposés. C’est donc sans le brusquer, tout en finesse, que l’auteur entraîne le lecteur dans l’année 1Q84, la solitude des individus, l’absence d’illusions, de désir et d’envie.