[Orwell, Georges] 1984

 
  • Pampoune

    Amant des romans

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    #141 12 Septembre 2014 14:16:36

    Dans son genre, 1984 fait très peur et, à quelques années près, nous n'en sommes pas si loin. Etant donné que nous sommes susceptibles d'être pistés partout avec les portables, les ordinateurs et j'en passe, Big Brother n'est franchement pas loin...
  • Ikebukuro

    Puits de lecture

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    #142 23 Septembre 2014 12:50:53

    Je l'ai lu il y a très longtemps et je serai vraiment curieuse de le relire à notre époque, sans doute pour réaliser qu'Orwell était un visionnaire qui avait anticipé les dérives de notre époque.
  • Saintrailles

    Néophyte de la lecture

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    #143 22 Décembre 2014 00:21:25

    Bon, c'est un peu la honte, mais je ne l'avais jamais lu ! :emb:

    C'est chose faite, et déjà, ça m'évitera désormais de baisser les yeux et de me sentir très stupide lorsque des gens l'évoquent comme "la base", comme la dystopie totalitaire par excellence. Mais surtout, j'ai découvert un super bouquin, bien plus riche que sa réputation, parfois un peu réductrice et un peu figée. Super histoire, déjà, avec un suspens qui nous tient jusqu'au bout : on se doute de ce qui va, ou devrait nécessairement, arriver aux personnages, mais on ne sait pas trop quand, comment, par qui, et à mon sens, l'auteur réussit brillamment à nous faire entrer, par le récit même, dans ce monde où le danger, latent, est étouffé sous une chape de non-dits,

    La compréhension aiguë du système totalitaire a un intérêt historique, je trouve, et il est intéressant de découvrir la matrice de nombreux fictions dystopiques plus récents (que ce soit des films ou des livres) : la perspective est forcément un peu datée, du coup, et il y a des choses qui font plus écho à des représentations historiques, en parties révolues à notre époque (l'espèce de Nomenklatura dotée d'une police politique par exemple, qui fait vraiment penser au régime de Staline). Mais beaucoup d'éléments restent d'une grande actualité : c'est d'ailleurs un truisme que de mentionner, à ce titre, l'omniprésence des écrans et de la surveillance des caméras. Reste à préciser que cette visibilité totale de la vie de tout un chacun, dans 1984, est vécue comme une contrainte, tandis qu'elle est acceptée, voire désirée, dans nos sociétés actuelles (acceptée mais peut-être tout autant subie). Passons.

    Ce qui m'a passionnée aussi, c'est la théorisation de la novlangue et de la disparition des données historiques, ce mode de rationalité et de logique si particulier qui consiste à jeter aux oubliettes tel ou tel fait dont le Parti décrète qu'il n'a plus existé, d'occulter à son tour le fait même qu'on l'a effacé de sa mémoire, et ainsi de suite ! Cette thématisation du mensonge à soi et du mensonge politique, collectif, à travers un usage de la langue qui peut soutenir une chose, puis son contraire, je trouve que ça prend une dimension philosophique intéressante. Il y a aussi la transparence absolue, exigée par la société, qui nécessairement se double de son contraire : une grande opacité quant à ce que les individus sont et pensent réellement (c'est particulièrement flagrant dans les rapports qu'entretient Winston Smith avec l'ensemble de ses compatriotes).

    Et du coup, la question de la révolte et de la résistance intérieure, qui sont ce qui m'a le plus marquée dans le roman et dans le destin du personnage de Winston Smith. A mes yeux ce livre pose aussi la question de ce qui peut venir à bout de la fameuse "liberté de pensée" d'un individu :

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Le dénouement de l'histoire m'a paru totalement désespérant : au bout du compte, ni la novlangue, ni le matraquage de la propagande, ni la tyrannie de la transparence, n'ont pu venir à bout des doutes de Winston, puis de ses certitudes, de plus en plus fermes, quant à la nature du régime de Big Brother, et enfin de sa résolution à agir, à participer au complot ; en somme,  les stratégies du conditionnement social et intellectuel échouent à vaincre l'indépendance d'esprit de Winston Smith. Mais celle-ci, qui soutient l'intrigue pendant la majeure partie du roman, et qui est ce à quoi nous adhérons en tant que lecteurs, s'avère finalement limitée par un seuil d'oppression, au-delà duquel toute résistance est vaine. Et on voit qu'Orwell a fait l'expérience de la guerre : ce qui finit par briser la conscience de l'individu, c'est la douleur physique, l'humiliation, la torture, et la contemplation forcée de sa propre déchéance ; la déshumanisation et la brutalité. C'est peut-être une évidence, mais personnellement toute la fin du livre m'a beaucoup touchée, et je la trouve assez violente, encore aujourd'hui, d'autant que l'écriture d'Orwell ne cherche pas à susciter  l'empathie et ne sombre pas dans le pathos.



    Bref, ce livre reste vraiment percutant, j'ai adoré.
  • Ikebukuro

    Puits de lecture

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    #144 18 Février 2015 20:58:42

    Finalement je vais le relire le mois prochain, ce sera la version anglaise. Je l'ai enfin sorti de son étagère. J'ai hâte de le redécouvrir après si longtemps. Je ne me souviens plus du tout de l'histoire excepté Big Brother.
  • La fontaine aux livres

    A la découverte des livres

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    #145 27 Juillet 2015 15:30:41

    1984 reste pour moi une très belle découverte, certes c'est un "classique" mais le thème est très actuel et donne à réfléchir. Je conseille vraiment cette lecture qui nous amène à nous questionner sur notre monde actuel...
  • EliseM

    Chercheur de mots

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    #146 30 Août 2015 20:55:15

    Je l'ai lu à l'occasion d'un bookclub LA. Vraiment une découverte et un incontournable. Classique à connaître. Depuis, je retrouve certaines de ses idées dans d'autres livres contemporains. Ça donne le vertige!

    Par contre, il faut persévérer dans la lecture. Le début n'est pas très prenant. Enfin de mon point de vue.
  • MélissaCécile

    Lecteur initié

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    #147 31 Août 2015 11:04:31

    Je l'ai dans ma PAL, et je pense sincèrement qu'il sera ma prochaine lecture classique. Surtout depuis que j'ai lu vos avis :p
  • Ikebukuro

    Puits de lecture

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    #148 31 Août 2015 18:31:03

    Je m'attendais à peiner un peu sur la VO mais l'écriture est tout à fait accessible et j'ai vraiment beaucoup aimé, encore plus que lors de ma première lecture. Je l'ai lu quand j'étais ado et je pense que je manquais de maturité. Le relire maintenant prend une dimension encore plus importante.
  • auchapitre

    Lecteur en pantoufles

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    #149 06 Septembre 2015 03:18:09

    J'ai vu le film il y quelques années et j'avais eu un peu peur! :S Je l'ai reçu en cadeau et il est dans ma PAL. Le livre a l'air d'apporter de belles réflexions, alors je vais lui laisser une chance prochainement :)
  • Drei-M

    Chercheur de mots

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    #150 13 Décembre 2015 15:00:10

    Merci à Belle de nuit pour avoir exprimé en premier post de ce topic, une bonne partie du gros bazar dans lequel m'a mise ce livre.
    C'est terrible, mais même si tout est dit, et annoncé, et qu'on sait qu'on est pas dans un bouquin gentil, ou même si c'Est très dur, on sait que le héros va s'en sortir, ou qu'un truc inespéré va surgir, bref, malgré tout les avertissements disséminés dans le livre j'ai continué d'espérer. Jusqu'à la dernière ligne. Et honnêtement, cela fait mal. Et le pire, c'est que c'est plus, bien réaliste comme fin que la plupart des bouquins dystopiques que j'ai lu.
    Je peux pas encore appeler ce livre "beau" ou "bon". Il est trop noir, trop désespérant et à la fois réaliste et frois pour aller avec ces mots d'harmonie. Mais il est indubitablement excellent et incroyablement efficace.