L'Aventure de l'os dans la préhistoireRené Gailli1978

« J'ai l'impression de connaître René Gailli depuis toujours. Toujours le même : souriant, amical, élégant — même en combinaison boueuse d'exploration — amoureux de ces déroutantes vallées de l'Ariège, si différentes de sa Toscane natale.
« En fait, je l'enviais de pouvoir seconder dans leurs recherches souterraines l'un et l'autre « Pape de la Préhistoire » de passage à Tarascon sur Ariège, la capitale française des cavernes. Sa rencontre avec Romain Robert, le
fondateur de la Société Préhistorique de l'Ariège et l'heureux inventeur de plusieurs dizaines d'œuvres gravées sur os, essentielles de L'Art Magdalenien, allait déterminer sa vocation. C'est près de lui et de Louis-René Nougier, titulaire de la chaire d'archéologie préhistorique de l'Université de Toulouse, qu'il développa cette patience, cette intelligence, cette curiosité, « cet œil », cette connaissance parfaite de la fouille moderne, des indices, des interprétations, des comparaisons qui font le véritable préhistorien... même si, comme René Gailli, le chercheur obstiné n'est qu'autodidacte. Qu'importé! Demain professeurs et élèves d'un autre siècle passeront obligatoirement par les publications de René Gailli; je pense en particulier à ses monographies des grottes de Bédeilhac, Niaux, Le Porte!, Massât, les églises d'Ussat, etc.
« Vingt ou trente mille heures passées sous terre lui ont permis de voir et de comprendre ce que beaucoup d'autres — personnages prestigieux mais pressés — avaient « ignoré » ou « oublié de découvrir ». René Gailli, ainsi a enrichi par de nouvelles gravures et peintures le patrimoine artistique de Niaux, Bédeilhac, Massât, etc., relançant l'intérêt pour ces grottes et en particulier pour Bédeilhac qui était considérée comme une grotte perdue pour la préhistoire depuis l'installation sous son porche, pendant la Seconde Guerre mondiale, d'une usine allemande de construction aéronautique.
« Ce passé, cette vie, une foi enthousiaste et la richesse des travaux, désignaient naturellement René Gailli pour raconter et expliquer cette passionnante et mal connue « L'aventure de l'os dans la préhistoire ». L'os de la guerre et de la chasse, que copieront les fondeurs du bronze et du fer, l'os des obligations quotidiennes, l'os précieusement gravé ou sculpté, instrument et médiateur magico-religieux des interrogations de l'homme devant sa vie et sa mort, os enfin de la naissance de notre Art. »