Au Nom de Dieu
Léon Lapeyssonnie1992

Il pleut beaucoup en Bretagne. En été, parfois. Les adultes jouent au bridge, les enfants s'ennuient, même si le narrateur leur raconte des histoires, celles de sa vie et des temps révolus. Alors, si pour changer, il commençait celle-ci par : "Il sera une fois...". L'époque ? L'an 2032, presque demain. La terre entière était tombée comme un fruit trop mûr dans al main de l'Islam. Sans effusion de sang, par lassitude. "Car Dieu est mort et le Ciel était vide". La société de consommation bornait ses espérances et ses émois aux jeux télévisés et aux péripéties du tiercé. Un ordinateur central avait remplacé la Justice, mais aussi la médecine, les médecins et leurs acolytes. Tapez-3615, code Bobo. Plus de trou dans la Sécu. La "pax arabica" s'était installée sans heurts. Les cheminées d'usine, par les soins de la filiale saoudienne d'Otis-Pifre, "les Escalators du Ciel", étaient devenus des minarets. Les villes sont désertées, les campagnes calmes, les autoroutes vides. Les gendarmes portant le turban. Voilà pour le décor. Maintenant l'histoire. L'occupant avait sous-estimé l'effet de l'interdiction de l'alcool et de la viande de porc aurait sur les masses laborieuses. Dans l'ombre, la Résistance s'installe en Bretagne, mais aussi à Poitiers, sous le commandement d'un certain Karl Lemarteau. Comment les tracteurs furent transformés en tanks, comment un ouvrage subversif relatant les exploits d'un nommé Astérix circule sous le manteau, que vont faire Aloïs, le maître d'école républicain, et Frère Jean de Lomneur, le moine à la Kalachnikov ? Et devinez comment s'appellera le fils de Myriam et Youssouf ? Ceci n'est qu'un conte, à peine immoral. Le seul but de l'auteur était de vous distraire, quelques heures durant, de la morosité du temps et des temps. Si cet ouvrage merveilleusement délirant y est parvenu, ses vœux seront comblés.