Chroniques familiales : Écrit sur des dessins suivi des Lettres d'Italie
Albrecht Dürer

Document de toute première importance, les Chroniques familiales écrites par Albrecht Dürer en 1524 retracent le parcours de son père, artisan-orfèvre hongrois établi à Nuremberg, de sa femme Barbara et des dix-huit enfants qu'elle mit au monde en vingt-quatre ans. Pleines de candeur, véritable portrait familial fait de dates solennelles à l'histoire des Dürer et d'événements ordinaires, elles témoignent de l'attachement du peintre à ses parents et à des valeurs passées, à leur foi, et acquièrent dans leur simplicité une dimension exemplaire. Elles viennent aussi rappeler à l'artisan devenu graveur et peintre sa condition première, le point de départ d'un lent parcours, depuis son apprentissage chez Wolgemut, peintre de Nuremberg, jusqu'à son voyage en Italie (1506).
Les lettres d'Italie, elles, accusent l'intérêt du graveur nurembergeois pour la modernité européenne dans les premières années du XVIe siècle ; elles constituent un espace dans lequel le peintre observe les mouvances de son époque et de sa renommée, mesure le progrès de ses connaissances et de sa notoriété.
Des Chroniques familiales aux lettres d'Italie, Albrecht Dürer balance entre les valeurs héritées de ses parents et l'attrait de l'humanisme. Dans cette frange se glisse Willibald Pirkheimer, le complice de toujours, son correspondant, qui incarne à la fois l'ancien monde et tout le souffle d'un esprit nouveau fondé sur l'étude de l'Antiquité et qui aura pour nom la Renaissance.