D'encre et d'eau : Haïkus en cascade
Maite Aragonés Lumeras et Alina Schall2018

Alina
Il y a les jeux, il y a les mots, il y a les jeux de mots et une passion commune pour la mélodie intrinsèque à la langue. Les règles, inspirées du cadavre exquis, sont rapidement fixées autour de haïkus enchaînés : minimum une production par jour avec reprise sonore des derniers phonèmes. La partition s'écrit, tour à tour, jour après jour, dans un rythme parfois brûlant, toujours cadencé par la rime. Et quand une respiration s'impose, la plume cède la place au pinceau et un cercle ens? vient apostropher les mots.
Passions, interpellations, indignations sont autant de notes à portée de voix qui s'expriment ici dans une étonnante polygraphie polyphonique qui aura surpris jusqu'à ses auteures elles-mêmes !

Maite
Au commencement était le jeu. Jouer sans partition, et pourtant jouer le jeu. Jouer la revanche aussi. Échange surréaliste de coups... de haïkus. Des mots de fil en aiguille, des reprises sonores, le tout rythmé par la rime. Pas de deux. Jam session à deux plumes.
Le pinceau prend parfois la relève et trace un cercle ens? en guise de respiration. Une invitation à lier kokoro et ma : l'émotion sublimée par le vide où se niche le silence, éveil de la réciprocité.
Résonances, paradoxes, questionnements, répliques et méditations sont autant d'épices qui viennent pimenter les joutes poétiques auxquelles se prêtent les autrices. Il fallait oser la cuisine fusion ; "faire un bœuf" teriyaki. Maintenir tous les sens en alerte.
Exquis le cadavre...