Synopsis
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C’est à un constat d’une extrême lucidité quant à la difficulté de vivre aujourd’hui dans un effondrement généralisé qu’est sommé le lecteur, ce tu sans cesse répété, adresse impérative, injonctive. « tu te tiens là dans ce cube de questions la porte bien fermée à toi-même à ce qu’il reste de toi à tenter de rassembler les pièces inexistantes d’une énigme sans failles tandis que de l’autre côté rien n’a jamais changé oui la nuit t’a suivi / c’est là ton effondrement quotidien » – pas de ponctuation, la phrase ininterrompue ou, comme les jours, « ne cessant de finir », les seules « pauses » étant les passages à la ligne. Et cependant, toujours, « dans ce petit cube de désespoir quelque chose semble ne pas s’être brisé ». La nuit t’a suivi en effet ne cesse de balancer entre désespoir et espoir obstiné, un « désastreux espoir » « à toujours ressasser l’humain » – « tu es là absolument debout sur tes jambes » / « tu te relèves encore et encore pour mieux tomber chaque fois mieux te relever encore ».
Mais au-delà de l’apparente répétition, le texte toujours avance, avec des enchaînements à la fois semblables et décalés, évolue et se métamorphose au fil des phrases : « maintenant », « et maintenant », « là maintenant », « là tu es là maintenant », « comment c’est dans tu es là maintenant », « pourtant il te faut insister… », « pourtant insister pour / tant ce lent retrait ». Dans le constat initial, aux phrases davantage énonciatives, s’imbriquent ainsi peu à peu un « comment c’est » puis un « pourquoi », et les verbes peuvent même devenir actifs (« crache », « fronde », « arpente », « guette », « sors », « respire »…) et désormais « il s’agit de » faire. De « rester dans les secousses du vivre », parce que « rien ne finira beaucoup d’instants sont encore à prononcer ».
Reste la foi dans la parole, parce que « ta langue n’appartient pas », la langue, dans le corps, reste le « sismographe d’un dehors », à constater les dégâts : « tu es debout ici à réduire l’espace qui te sépare du néant », à creuser, il faut toujours creuser pour « agréger tout ce qui ne peut plus tenir ensemble » et inventer même « cette guerre du vivant », « cette géographie du doute ».
1 édition pour ce livre
2016 Editions Isabelle Sauvage
Langue française | 114 pages | Sortie : 1er novembre 2016 | ISBN : 9782917751756
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