Synopsis
D'abord instrument démocratique de la justice sociale, garant de la légitimité des distinctions, le mérite apparaît aujourd’hui bien davantage comme l’outil de circonstance du néolibéralisme. Autrefois vertu publique, il serait désormais mesure de la valeur individuelle indexée sur l’effort. Ainsi est-il aujourd’hui communément convié pour justifier non seulement les distinctions sociales, mais aussi chaque situation particulière, et notamment les situations difficiles. Le mérite se diffuse de la sphère professionnelle dans la sphère privée au gré de cette acception négative, qui rend compte des épreuves en en faisant le signe d’une défaillance. Chômage, maladie, rupture… voilà ce qui attendrait ceux qui ne font pas les efforts nécessaires pour les éviter.
L’essai, placé sous la double référence à Hannah Arendt et au paradigme du don, soutient une approche du mérite dans la perspective de la reconnaissance. La thèse en est que le mérite comme instrument idéologique tire sa force de constituer plus largement un rempart fantasmatique contre la précarisation caractéristique de la société néolibérale. Plus nous croyons au mérite, plus nous nous sentons assurés que ce qui nous arrive dépend de nous et s’explique simplement comme le résultat proportionnel de nos efforts.
Face à la violence néolibérale, se développe alors une autre violence : violence non seulement des dominants, mais du corps social tout entier, qui, pour se protéger de l’angoisse de la l’exclusion et de l’invisibilité sociales, stigmatise et décuple la souffrance en la déclarant méritée.
Un texte qui déconstruit la petite musique issue de l'usine à récits néolibérale qui murmure sans cesse que "Les pauvres sont responsables de leur misère ! Ils n'ont (comme tout le monde) que ce qu'ils méritent !".
L’essai, placé sous la double référence à Hannah Arendt et au paradigme du don, soutient une approche du mérite dans la perspective de la reconnaissance. La thèse en est que le mérite comme instrument idéologique tire sa force de constituer plus largement un rempart fantasmatique contre la précarisation caractéristique de la société néolibérale. Plus nous croyons au mérite, plus nous nous sentons assurés que ce qui nous arrive dépend de nous et s’explique simplement comme le résultat proportionnel de nos efforts.
Face à la violence néolibérale, se développe alors une autre violence : violence non seulement des dominants, mais du corps social tout entier, qui, pour se protéger de l’angoisse de la l’exclusion et de l’invisibilité sociales, stigmatise et décuple la souffrance en la déclarant méritée.
Un texte qui déconstruit la petite musique issue de l'usine à récits néolibérale qui murmure sans cesse que "Les pauvres sont responsables de leur misère ! Ils n'ont (comme tout le monde) que ce qu'ils méritent !".
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2011 Editions Le Bord de l'Eau
250 pages
ISBN : 9782356871084
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