La Théogonie / Les Travaux et les Jours
Hésiode2005

Hésiode ! la sonorité même du nom impressionne. Il y a de quoi. Car Hésiode, c’est un emblème, le commencement, l’aurore et la source, quand le poème était encore pleinement enraciné. Hésiode était un berger et il était un prophète, l’inspiré qui sait prononcer la parole omnisciente des muses. Hésiode c’est La Théogonie et Les Travaux et les Jours : la généalogie intemporelle des dieux et la difficile situation de l’homme. La Théogonie tout d’abord, qui, ô chose formidable, raconte vraiment la génération des dieux à partir du chaos, ce que l’homme actuel doit regarder avec un mélange de scepticisme et de jalouse admiration, lui qui a su si bien les détruire, les dieux. Cependant, cet hymne à l’instauration de l’ordre divin légitime foncièrement la place de l’homme entre ciel et terre. Avec Les Travaux et les Jours (un titre merveilleusement moderne !) nous avons le chant de l’homme au travail sous la surveillance des dieux, l’homme qui doit poursuivre dignement par un (religieux) labeur ce que les dieux ont fondé. Une œuvre ici, avec même des confidences, une œuvre qui nous parle encore puisqu’elle parle du métier d’homme… Retrouver Hésiode est donc un exercice de ressourcement, et ce bel exercice nous est à nouveau permis par les traductions d’Yves Gerhard pour La Théogonie et de Lucien Dallinges pour Les Travaux et les Jours, agrémentées d’une introduction et d’une postface là pour nous faire reconnaître Hésiode l’Originaire.