Synopsis
Que la politique soit en proie aux « passions », tout le monde l’accordera sans la moindre difficulté. Autrement malaisé serait de faire entendre qu’elle ne connaît que cela, que les affects sont son étoffe même. La politique n’est-elle pas aussi affaire d’idées et d’arguments, protestera-t-on, et les « passions » ne sont-elles pas finalement que distorsion de cet idéal d’une politique discursive rationnelle ?
Le point de vue spinoziste bouscule ces fausses évidences, en soustrayant la catégorie d’« affect » à ses usages de sens commun – les « émotions » – pour en faire le concept le plus général de l’effet que les hommes produisent les uns sur les autres : ils s’affectent mutuellement. Il n’y a alors plus aucune antinomie entre les « idées » et les affects. On émet bien des idées pour faire quelque choseà quelqu’un – pour l’affecter. Et, réciproquement, les idées, spécialement les idées politiques, ne nous font quelque chose que si elles sont accompagnées d’affects. Autrement, elles nous laissent indifférents. En « temps ordinaires » comme dans les moments de soulèvement, la politique, idées comprises, est alors un grand jeu d’affects collectifs. Et pour tous ceux qui y interviennent, elle est un ars affectandi.
Frédéric Lordon est directeur de recherche en philosophie au CNRS.
Le point de vue spinoziste bouscule ces fausses évidences, en soustrayant la catégorie d’« affect » à ses usages de sens commun – les « émotions » – pour en faire le concept le plus général de l’effet que les hommes produisent les uns sur les autres : ils s’affectent mutuellement. Il n’y a alors plus aucune antinomie entre les « idées » et les affects. On émet bien des idées pour faire quelque choseà quelqu’un – pour l’affecter. Et, réciproquement, les idées, spécialement les idées politiques, ne nous font quelque chose que si elles sont accompagnées d’affects. Autrement, elles nous laissent indifférents. En « temps ordinaires » comme dans les moments de soulèvement, la politique, idées comprises, est alors un grand jeu d’affects collectifs. Et pour tous ceux qui y interviennent, elle est un ars affectandi.
Frédéric Lordon est directeur de recherche en philosophie au CNRS.
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TRES BON
2 éditions pour ce livre
2018
Editions Points (Essais)
208 pages
8 février 2018
ISBN : 9782757870495
2016
Editions Seuil
208 pages
6 octobre 2016
ISBN : 9782021343328
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Une excellente introduction à la pensée politique de Lordon, reprise en partie à Spinoza. Superbe !
L'introduction aux concepts de base de cet essai est ardue pour qui n'est pas philosophe mais en vaut la peine pour la pensée qu'ils permettent d'engendrer. Un livre pour comprendre ce qui, profondément nous anime et fait que nous agissons politiquement. L'ironie dont fait ponctuellement preuve Lordon m'a souvent bien fait rire (c'est limite cathartique). Ce qui ne gache rien !
Qu'est-ce qui nous anime, nous fait agir ? Lordon s'appuie sur les travaux de Spinoza pour éclairer la manière dont les idées politiques peuvent (ou non) nous toucher et nous mettre en mouvement. Un essai "passionnant".