Magie et sorcellerie entre gartempe et creuseJean-Pierre Surrault

En juillet 1599 à Montmorillon, sept membres d'un même groupe familial sont "exécutés à mort" pour faits de sorcellerie. Une dizaine d'autres restent en attente de leur sort. Les accusés sont originaires du Berry et du sud du Poitou : Dunet, Chaillac, Lignac, Brigueil-le-Chantre et Saint-Léomer. Cette affaire retentissante donne lieu à des critiques sur la procédure judiciaire. On en parle jusqu'au Parlement de Paris qui s'empare de l'affaire et en exige l'arrêt. Les juges se justifient dans un mémoire intitulé Discours sommaire... où les "crimes" des inculpés sont longuement décrits.

Les faits se déroulent dans le contexte de la religion et de l'imaginaire du surnaturel de cette région. Ils sont associés à la situation économique et sociale très tendue au lendemain des guerres de religion.

On pénètre dans le monde des inculpés. Les actions en sorcellerie sont exposées, la présence diabolique, le déroulement du sabbat, les méfaits attribués aux condamnés décrits.

Les mécanismes du procès et l'illégalité de la procédure sont démontrés selon les normes de l'époque. L'auteur se préoccupe du destin des accusés, dont celui de deux prêtres, finalement libérés.

Puis, il étudie l'évolution de la culture "magique" du XVIIIe au début du XXe siècle dans la région. Il constate le détachement progressif des élites face aux explications d'ordre surnaturel. En revanche, leur maintien dans la culture perdure jusqu'au début du XXe siècle. Mais la présence du Diable s'estompe peu à peu...

L'ouvrage est illustré par de nombreux documents, en particulier des oeuvres de Maurice Sand (1823-1889), fils de George, incomparable illustrateur du monde magique des campagnes berrichonnes.