Orion Polymorphe
Viridian Wald2024

Éclipse
Le froid éclate dans ma tête comme un sanglot sur le front d’un nouveau-né au cœur de silence. Paupières tourmaline dans les courbes d’un escalier, salon sombre au lustre brisé, corps d’un garçon à la peau d’argent. Il est beau de n’avoir su grandir. Je suis seul dans cette vaste maison. Voilà des années que je ne peux dormir. Où est-ce le rêve qui me retient en Hypogée ? Le doute saigne ma raison. Il est tard, mais jamais trop tard pour oublier. Je me souviens de moi comme d’un étranger. Mes reflets dans les vitres se contredisent. Je me rappelle une arme dans une valise. Elle était chaude entre mes mains. J’ai si froid que je regrette avoir manqué de courage. Dormir m’épuise, parfois. Il me faut atteindre l’aube. Je dois quitter ce labyrinthe morbide. Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ? Je devrais tout effacer. Je n’ose plus toucher

une seule ligne.