Stalingrad en NormandieEddy Florentin2002

« Une des plus audacieuses décisions de la guerre » : en ces termes, Winston Churchill allait définir la décision, inopinée, prise sur le terrain, d'encercler et détruire les deux armées allemandes de Normandie dans la plaine d'Argentan-Falaise-Chambois, après la percée d'Avranches (30 juillet 1944), début du présent ouvrage, et la contre-offensive allemande de Mortain (5 août 1944) détaillée ici en plusieurs chapitres. Patton et sa IIIe armée font irruption en Bretagne où le général laisse juste un corps d'armée pour occuper Brest et couper la péninsule à Saint-Nazaire, tandis que trois corps d'armée contournent le champ de bataille par le Maine, la Sarthe et l'Orne, enveloppant par le sud quelque 250 000 Allemands simultanément menacés du nord,par la poussée de Montgomery. La jonction des deux grandes forces alliées aura lieu, au nord d'Argentan, au petit village de Chambois (19 août) près de Vimoutiers. Les officiers allemands impliqués dans ce « chaudron » donneront d'eux-mêmes à la bataille l'appellation « Das Stalingrad der Normandie ». La Wehrmacht et les unités hitlériennes laisseront en effet, dans la poche Falaise-Argentan-Chambois sensiblement le même nombre de victimes qu'à Stalingrad : 200000 victimes dont 30 000 à 50 000 morts. « Sans conteste l'un des plus grands champs de tuerie qu'aucun secteur de la guerre eût jamais connus», jugera Eisenhower. Cette réédition (2002) du best-seller d'Eddy Florentin n'a plus qu'un rapport très lointain avec la première édition du livre (1963) parce qu'elle intègre les apports d'archives désormais accessibles et les témoignages additionnels des lecteurs des premières éditions.