Voyage en Russie sur les traces de Michel Strogoff
Rémy Michel2005

De Moscou à Irkoutsk, en train, en bateau, en voiture, les deux auteurs de ce livre se sont lancés à la recherche de la " sainte Russie " décrite par Jules Verne en suivant d'aussi près que possible la route de Michel Strogoff.
" Tout yeux " et " tout oreilles ", comme les journalistes Alcide Jolivet et Harry Blount, deux autres personnages du roman, ils sont partis, non avec le souci d'être bons premiers dans la chasse à l'information, comme leurs célèbres devanciers, mais avec celui d'enquêteurs attentifs à saisir les traces d'un passé que l'on croyait enfui. Soixante-dix ans de communisme n'ont pas tout effacé ; les peuples de la nouvelle fédération de Russie ne sont guère différents de ceux de l'ancien empire.
Si les costumes nationaux ont été remisés au rang d'objets folkloriques, les silhouettes et les physionomies demeurent : Slaves, Tatares, Kirghizes, Ouzbeks et Mongols se croisent et s'entrecroisent toujours au cour de ces villes, que Michel Strogoff arpentait avec impatience. Certaines d'entre elles, épargnées par l'industrialisation soviétique, telles Souzdal ou Tomsk, ont gardé le charme des cités anciennes qui se sont assoupies en rêvant à leur brillante histoire. Des villages entiers, avec leurs isbas plantées au milieu de petits jardins entourés de barrières vertes ou bleues, sont passés sans transition du dix-neuvième au vingt et unième siècle.Un peu partout, les bulbes multicolores des églises refaites à neuf scandent le paysage, l'or et la lumière des icônes y resplendissent à nouveau, au cour des plus grands centres urbains comme dans les monastères oubliés.
Et, tout au long du légendaire trakt sibérien, qui de Moscou à Irkoutsk traverse les sombres forêts de l'Oural et s'étire dans les immensités de la steppe brûlée par le soleil avant de s'enfoncer dans les marais hostiles de la Baraba, nos deux auteurs nous plongent dans l'atmosphère de ce roman qui fascina tant de générations de lecteurs.