- Compte tenu de la fin du roman, peut-on tirer comme conclusion que se battre contre des décisions de supérieurs quelconques ne sert à rien?
Le roman semble nous faire croire qu'il est vain de ce battre contre des décisions de supérieurs. Peut-être à l'époque était-ce vrai mais je crois qu'aujourd'hui tout est possible!

- Pensez-vous qu'il aurait pu avoir un moyen quelconque de freiner ou de cesser la destruction?
Comme dis précédemment, à l'époque tout semblait impossible, mais avec les moyens de maintenant. Manif et autres pétitions auraient surement plus d'impact.

- Selon vous, la destruction effectuée dans le but de moderniser constitue-t-elle une atteinte au patrimoine culturel et historique de la ville?
Totalement. C'est toute une partie de l'histoire de la ville et des gens qui a été détruit.

Je rejoins les avis : la destruction était inévitable et je ne crois pas que le sujet du roman soit de montrer que l'on aurait pu aller plus loin dans les actions. Le sujet est le lien fort, l'attachement à un lieu, par les souvenirs qu'il porte. J'ai beaucoup apprécié le travail de l'auteur en découvrant qu'elle avait travaillé sur des photos et "trouvé" la maison de Rose. D'ailleurs regarder ces photos donne une dimension nouvelle au roman, un côté réaliste sympathique.
Le geste de Rose est autre car elle n'imaginais pas une autre vie pour elle je pense. Je crois que l'auteur a aussi voulu se démarquer de ce qui a déjà été écrit avant sur ces travaux ( je citais Zola ailleurs). Son but était plutôt de réveiller le Paris d'antan, je crois

Dès le début du livre, on se doute de ce qui va se passer.

Paris aurait du être le personnage principal.

J’ai comme l’impression que Tatiana de Rosnay a raté son sujet car il y avait certainement beaucoup à dire sur le traumatisme qu’ont été ces grands travaux pour la ville de Paris.

Je trouve que les descriptions du Paris d’avant ne donnent pas suffisamment lieu à des regrets.
La destruction des petits quartiers était une nécessité du fait de l’insalubrité qui y régnait et des difficultés de circulation. Ce fut aussi un prétexte pour maintenir l'ordre dans ces quartiers et permettre" aux troupes de mater plus rapidement  les révoltes.

Pour s'en convaincre, il faut lire les « embarras de Paris » de Boileau ou « le ventre de Paris » d’Emile Zola ou encore les œuvres de Balzac qui regorgent de descriptions où l’on ressent le cœur de Paris et ce qu’il pouvait être.
Tatiana de Rosnay évoque trop rapidement le déplacement des cimetières, la construction du marché des Halles. Elle ne souhaite pas s'éloigner de Rose et les quelques sorties ne nous permettent pas de ressentir le tumulte et le traumatisme de la ville.

Ici, ces travaux résonnent en moi, comme le tracé d’une nouvelle autoroute à travers un paysage de campagne, une sorte de déchirure mais, malheureusement l'émotion s'arrête là.

- Compte tenu de la fin du roman, peut-on tirer comme conclusion que se battre contre des décisions de supérieurs quelconques ne sert à rien?
Oui, en effet on pourrait penser que vu l'impression de Rose on pourrait penser que c'est inévitable, et que l'on ne peut rien faire. Mais je pense comme achille49, même si un combat peut paraître perdu d'avance il faut se battre pour ses convictions, son combat. Personnellement, j'aurais sûrement agi pareil... Je me serai battu jusqu'au bout =)

-Pensez-vous qu'il aurait pu avoir un moyen quelconque de freiner ou de cesser la destruction?
Non, je pense que les destructions de la ville et la modernisation était inévitable. Napoléon était la figure de l'époque, et ses arguments étaient justifiés pour certains français (surtout ceux pas concernés par ces destructions), mais pour d'autres leurs quartiers auraient pu être évitées.

- Selon vous, la destruction effectuée dans le but de moderniser constitue-t-elle une atteinte au patrimoine culturel et historique de la ville?
Je pense que c'est en effet une atteinte au patrimoine culturel, Napoléon aurait sûrement pu trouver d'autres moyens que de détruire beaucoup de quartiers qui étaient sûrement très beaux à l'époque. J'ai beaucoup aimé les descriptions et j'aurais vraiment aimé y être =)

Je ne pense pas qu'on puisse conclure que se battre ne serve à rien. Mais il est clair qu'à l'époque, sans la médiation et la peur de déplaire actuelle, je ne vois pas ce qu'ils auraient pu faire qui aurait pu tenir la rénovation en échec plus de quelques années.

Une atteinte au patrimoine culturel et historique de la ville peut-être, mais on ne peut tout conserver en l'état et sous cellophane par respect de l'histoire ou de la culture :P J'exagère mon propos, mais ne serait-ce que pour la salubrité je crois qu'il était indispensable de rénover la ville. Probablement que le plus dur a été que la rénovation soit aussi colossale et groupée, plongeant la ville dans les travaux pendant des années consécutives.
Je dois bien avouer que je trouve les grand boulevards particulièrement tristes et sans âme... Faire un boulevard large oui, mais tous ces immeubles si semblables, c'est d'un monotone ;)

La modernisation est souvent nécessaire et ce au détriment du passé, de témoignages de nos vieilles pierres. Même si cela n'a pas changé le cours des choses, il est bon de se battre contre ce qu'on juge important sinon où est notre personnalité si nous devions tout accepter ou si nous devions nous battre juste quand nous serions certains de gagner la partie? je n'ai pas été surprise du choix de Rose, juste une tite envie de la voir saine et sauve parce que je m'y étais attaché.J'ai énormément appris je suis triste de mettre rendu compte que tardivement que ce que nous voyons parfois a pris la place de choses tellement importantes pour d'autres avant moi !

- Compte tenu de la fin du roman, peut-on tirer comme conclusion que se battre contre des décisions de supérieurs quelconques ne sert à rien? C'est effectivement l'impression de Rose mais je crois que tout combat est justifié et même voué à l"echec il faut se battre

- Pensez-vous qu'il aurait pu avoir un moyen quelconque de freiner ou de cesser la destruction? A part la sit in ou des chaînes humaines constantes, il n'y avait rien à faire mais Napoléon III était alors trop populaire avec comme argument des nécessités sanitaires et de sécurité

- Selon vous, la destruction effectuée dans le but de moderniser constitue-t-elle une atteinte au patrimoine culturel et historique de la ville? Oui il faut adapter et non détruire

Je pense aussi que la modernisation de la ville était inéluctable car les vieux quartiers étaient certes charmants mais sûrement insalubres et peu pratiques. Après, je comprends qu'on veuille se battre pour garder un bien qui est dans la famille mais là apparemment la foi n'a pas réussi à déplacer les montagnes.

Comme dit nanapomme, le renouveau de la ville est un processus inévitable et les destructions n'auraient pas pu être évitées.
J'ai trouvée l'intrigue assez originale et les références historiques ont été très bien décrites, j'en suis ravie puisque je n'avais que peu de connaissances sur cette époque précise de l'histoire de Paris. J'ai aimé voir cette période d'un point de vue interne. J'ai aussi appréciée la note de l'auteur à la fin avec le petit plan de quartier :)

Ce renouveau de la cité semblait inévitable. Et même si les choses sont faites différement, on le retrouve dans nos villes modernes; à Marseille cela se passe en ce moment: réhabilitation des quartiers et construction d'immeubles neufs hors de prix.

J'ai trouvé trés intéressantes les descriptions du Paris de l'époque!