[Suivi lecture] Mr Bombadil

Mémoires d'une geisha (Kuruwa no Onna)
De Yuki Inoue

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Il s'agit d'une œuvre biographique/autobiographique revenant sur la vie d'une Geisha ayant vécu à cheval entre le XIX et le début du XXème siècle.
Ce qui m'a tout d'abord surpris est le passage régulier, parfois dans un même paragraphe, voire dans une même phrase, du 'je' au 'elle'. Il y a une forme d'identification de l'autrice à la femme dont elle retrace l'histoire. Je n'avais encore jamais observé cet effet de style et je le trouve plutôt réussi, même s'il est initialement un peu surprenant.

Ce récit permet de démystifier la figure de Geisha sur laquelle je pense que la majorité des non Japonais (j'en faisais parti) a des a priori. Loin de se limiter à cette experte du divertissement des hommes par le jeu, la conversation ou encore les arts tels que la musique ou la danse, on y découvre les autres facettes bien moins glamour des 'kuruwa' (quartiers réservés) dans lesquels vivaient les Geishas.
Une réalité bien plus dure et nuancée. Un aperçu de l'histoire de ce Japon en train de se moderniser mais qui conserve encore des traces de son histoire millénaire, Un aperçu, à travers ce quartier isolé du reste de la ville, d'une société très codifiée. On découvre ce qui fait l'unicité de cette culture qui par son côté insulaire et malgré une influence initialement forte de la Chine a su développer (par l'isolationnisme qui caractérise une partie de son 'Moyen-Âge') une culture unique. Je citerai par exemple la vision très différente de la nôtre de l'adoption.

Tout particulièrement dans l'introduction au récit (et dans une moindre mesure en cours et à la fin du récit), les descriptions, notamment vestimentaires ou encore de la géographie des lieux, sont parfois un peu abstraites pour un non Japonais. Mis à part ce détail, cette lecture est très instructive et touchante. Le récit est dense mais dans l'ensemble cette lecture reste relativement accessible.

Mémoire d'une Geisha est une œuvre biographique intéressante pour découvrir la véritable histoire du Japon et la société Japonaise, unique, mystérieuse mais souvent aussi fantasmée.

A propos du Geisha d'Arthur Golden, il semble que l'auteur ait laissé croire qu'il s'agissait du recueil des mémoires
d'une amie Geisha vivant à New York et qu'il n'en soit rien... Je ne sais pas exactement ce qu'il en est...

Le monde perdu sous la mer
De Arthur Conan Doyle

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A la lecture de ce court récit, on ne peut manquer de le comparer à 20000 lieux sous les mers. Un récit ancré dans sa période, dans la révolution industrielle, qui s'appuie sur les nombreux progrès scientifiques réalisés à cette période où tout semblait de l'ordre du possible ou du moins de l'envisageable.
Moins technique et plus accessible que son illustre prédécesseur, ce roman souffre de quelques incohérences du point de vue technologique et scientifique.
Certaines des technologies font sourire avec notre regard moderne. On a également du mal à comprendre que d'autres avancées techniques n'aient pas été faites ou encore que l'astuce finale permettant aux protagonistes de retourner chez eux n'aient jamais été tentée dans ce 'monde perdu'. Enfin, on retrouve certains éléments peu crédibles avec nos connaissances scientifiques actuelles, telles que la pression dans les grandes profondeurs, certains éléments de la faune ou flore sous marine,...

Mais c'est toujours le risque avec ce type de récits d'anticipation qui se veulent réalistes et décrire les avancées techniques en cours au moment de l'écriture. Pour apprécier le récit, il faut parvenir à faire abstraction de ces petites faiblesses du récit. On pourra alors apprécier le côté un peu kitch, légèrement dépassé de ce roman scientifique plus que d'anticipation ou de science fiction.

Pas forcément un indispensable, ni un récit hyper marquant, mais une lecture qui reste globalement agréable.