[Suivi lecture] Myiuki

"- Tu imploreras mon aide plus tôt que tu ne le penses, riposta-t-elle. Et à ce moment-là, je te révélerai pourquoi j’ai ordonné ta transformation en suceuse de sang comme tu dis. - J’implorerai votre aide dans vos rêves peut-être, mais ça s’arrête là. Vatilia ne prit pas la peine de me répondre et elle sortit de la pièce en claquant la porte. En seulement cinq minutes de discussion, je pouvais déjà affirmer que je la détestais plus que n’importe qui. Je n’en revenais pas. Je me transformais en ce que je détestais le plus : un vampire. Si je n’avais pas promis de venger mon père avant de mourir, je me serais sans doute suicidée. J’allais donc me contenter de mener la vie dure à ces sangsues." Découvrez l’histoire d’Eva Miller, une jeune femme de vingt-trois ans guidée par un sentiment de vengeance qui lui permettra de traverser toutes les épreuves, ou presque… Comment réagiriez-vous si votre réalité s’effondrait, laissant place à une quantité impressionnante de mensonges et d’impostures ? Que feriez-vous, si en plus de cela, vous vous retrouviez condamné à devenir votre pire cauchemar ?

L'Empereur Noir, Amecareth, a levé ses armées monstrueuses pour envahir les royaumes du continent d'Enkidiev. Bientôt, la terre de Shola subit les attaques féroces des sinistres dragons et des impitoyables hommes-insectes. Pourquoi les troupes d'Amecareth reviennent-elles sur le continent après des siècles de paix, mettant à feu et à sang le royaume glacé de Shola ? Les sept Chevaliers d'Émeraude - six hommes et une femme - sont les seuls à pouvoir percer ce mystère, inverser le destin et repousser les forces du Mal. Ils devront pour cela accomplir l'étrange prophétie qui lie Kira, une petite fille de deux ans, au sort du monde.

"- Mon ange
- Mmmm, répondis-je encore endormie.
- Réveille-toi, il sera bientôt l'heure.
- Pas déjà ! ergotais-je, tentant de gagner du temps. Je veux rester avec toi. Je n'ai aucune envie de retourner à Tyneys.
- Ni moi à Naktis, je t'assure, souffla Raphaël en m'emprisonnant dans ses bras. Mais nous n'avons pas d'autres choix pour le moment. Kaylin, tu sais bien que nous ne pouvons nous cacher ici pour l'éternité.
- Et pourquoi pas ? demandais-je en plongeant mon regard dans ces deux étangs bruns qui me sondaient intensément. Nous pourrions vivre ici ensemble.
- Tu n'y penses pas vraiment, rétorqua-t-il, n'est-ce pas ?
- Non, soupirais-je à regret. Je sais que tu as raison mais j'aimerais tellement que nous ne soyons pas séparés.
- C'est temporaire, me répondit Raphaël en caressant l'une de mes joues de sa main. [...]
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- Oui eingil, tu es un ange. Mon ange.
Raphaël m'attira tout contre lui avant de m'embrasser. Il suffisait que ses lèvres effleurent les miennes pour que le désir et l'amour m'immergent totalement. Son souffle, chaud et sucré dans ma bouche, sa langue, qui jouait avec la mienne, sa peau, légèrement piquante à cause de sa barbe de trois jours qui frôlait ma joue, des petites choses qui, pour moi, faisaient toute la différence et prenaient l'allure de trésors inestimables. Quand Raphaël m'étreignait ainsi, j'implosais sous la force combinée de nos sentiments. Nos deux âmes esseulées au cœur de la multitude étaient devenues sœurs. Quand il s'écarta de mon visage, je ressentis un vide immense en moi, j'avais soudain froid.
- Dans une heure à peine, nous serons séparés. J'aimerais que ces moments que nous avons vécu se figent et durent toujours mais il faut voir les choses en face, rien ne sera plus comme avant.
- Non, confirmais-je en posant ma tête sur son torse. Pourtant, je ne me suis jamais sentie aussi vivante que depuis que je t'ai rencontré. Je ne pourrais envisager de revenir à ma vie sans toi.
Nous restâmes silencieux un moment à écouter battre le cœur de l'autre, à profiter de sa présence avant de se dire adieu. Raphaël mit fin à notre recueillement.
- J'aimerais les voir.
- Quoi donc ? interrogeais-je, surprise.
- Tes ailes.
- Oh ! lâchais-je. Pourquoi maintenant ?
- Elles font partie de toi, de ton corps. Et je veux tout connaître de toi.
- D'accord, dis-je en me détachant de lui pour me lever.
Je lui pris la main afin qu'il me suive au milieu de la pièce, là où l'envergure de mes ailes ne devrait pas poser problème à leur déploiement. Je me plaçais, tenant les mains de Raphaël dans les miennes, lui intimant de rester immobile face à moi, le temps pour mes ailes de faire leur apparition.
- Ferme les yeux, lui demandais-je.
Devant son air perplexe, je rajoutais :
- C'est plus sensationnel comme ça.
Raphaël sourit avant de s'exécuter. Mes ailes s'étendirent dans mon dos, allant jusqu'à effleurer le mur le plus proche. J'exerçai une légère pression sur les mains de Raphaël afin qu'il ouvre les yeux. Quand je vis son regard brillant, détaillant chaque centimètre carré de mes ailes, je fus frappée par l'éclat de splendeur qui s'y reflétait. A ses yeux, j'étais belle.
- Est-ce que je peux ? demanda-t-il doucement.
J'acquiesçai sans un mot. Alors, Raphaël, lentement, effleura mes ailes du bout des doigts. Les décharges de plaisir que cela provoquait en moi étaient d'une intensité telle que je crus m'effondrer sur le sol, mes jambes ne me soutenant plus. C'était un acte si intime, si sensuel que j'en oubliais tout le reste. Plus rien ne comptait que les mains de l'homme que j'aimais et qui exploraient chaque parcelle de ces ailes qui étaient miennes comme s'il cherchait à en graver le souvenir sur sa peau. Au bout de longues minutes, la douce caresse s'interrompit et je contemplais les mains de Raphaël comme si elles étaient réellement capables de m'envoûter.
- Elles sont si belles, si douces, dit-il d'une voix rauque avant de se repositionner devant moi.
Je ne répondis pas mais l'enlaçais aussi bien avec mon corps qu'avec mes ailes et, sous couvert des ces dernières qui nous enveloppaient, je l'embrassais.
- Je t'aime.
- Je t'aime, mon ange, souria-t-il en retour.
Oui, j'étais un ange et [...]"