#1 23 Mars 2012 10:56:44
Alors cette nouvelle n'a pas été écrite par moi mais par Benito, mon fiancé. Il aimerait se lancer dans l'écriture mais il ne croit pas du tout en lui alors j'aimerais que vous me donniez votre avis pour que je le lui montre après ! LE texte que je mets est le premier épisode de la nouvelle.
"Fulgence Corticoriandre est radiologue dans un petit hopital de campagne, à Gudulac de Lanceval. Il a quarante-huit ans,exerce son métier avec passion depuis vingt-trois ans et il a effectué la totalité de sa carrière dans le petit hopital de Gudu comme disent les habitants du bourg; qui connaissent tous très bien Fulgence l'appréciant pour sa gentillesse non-feinte et sa capacité à procurer de bons conseils aux gens, un peu comme un vieux sage.
En cette nuit d'octobre, Fulgence est de garde. Il a déjà fait quelques clichés, qui n'ont au final révélés que deux fractures légères et un deplacement d'épaule, lorsque la porte de la salle de garde s'ouvre, dans l'entrebaillement la tête d'une jeune infirmière stagiaire aux traits tirés de fatigue apparaît:
-« Mr Corticoriandre, il faudrait un cliché du thorax en salle deux s'il vous plait »
A peine sa phrase finie, la jeune femme referme la porte.
Fulgence termine le café tiède et trop sucré qu'il a dérobé dans le thermos de l'infirmière de garde tout en s'amusant silencieusement du terme s'il vous plait.
Après tous, qu'il le veuille ou non, il faut bien qu'il les fassent les clichés des patients qui se présentent. Et si un jour il répondait non.
« Non jeune fille ça me plait pas! Alors puisque tu me le demandes, non! »
Il se dit qu'un jour il le fera, comme ça pour voir, puis se dit aussitôt que la réaction de l'infirmière serait trop désarmante pour savoir comment réagir en retour.
Sur cette digréssion mentale, Fulgence prend la direction de la salle deux.
Ses sabots de plastique blanc claquent et résonnent dans le long couloir carrelé. La nuit, les petits hopitaux de province sont vides. Seuls les salles d'urgences et de radiagraphie ont un trafic régulier. Fulgence fait des paris avec lui-même: Que va t'il trouver sur la table d'examen? Un jeune bagarreur? Un ivrogne accidenté? Une vieille dame qui à chutée?
Il ouvre la porte et sous la lumière froide des néons blancs il découvre sur la table d'examen un jeune homme torse nu près à être exposé aux rayons X. D'allure frêle, il est calme et ne paraît pas énervé du quart-d'heure d'attente dans cette position.
Fulgence salut gentillement le jeune homme, échange avec lui quelques mots courtois puis se glisse derrière son pupitre, bien dissimulé derrière une épaisse vitre blindée installée afin de protéger des radiations.
Fulgence met en route sa machine, demande au jeune homme d'inspirer à fond et de bloquer sa respiration.
CLAC CLAC ZIIIIIIITT CLAC
« Pardon pour le bruit » dit Fulgence « Ils ne nous ont toujours pas inventé de machine silencieuse. Vous pouvez, respirer » Il actionne quelques boutons « Encore un petit instant... »
Sur l'écran de contrôle, l'image apparaît.
-« Ca va monsieur? »
-« Aussi bien qu'on peux aller après une chute de vélo...Alors...qui est le plus dur, le poteau ou moi? »
Fulgence ne crois pas se qu'il voit. Il reste silencieux, les yeux fixés sur l'écran.
« Docteur?... » Sur sa table le jeune homme commence à s'inquièter du mutisme du radiologue. « ...c'est le poteau le plus fort, c'est ça?! »
Dans un reflexe routinier, Fulgence dit avec le même ton apaisant qu'il emploi habituellement.
« On va en refaire une »
CLAC CLAC ZIIIIIITT CLAC
Non, Fulgence ne veux pas y croire, sur l'écran le squelette du thorax apparaît mais sur une des cotes une petite plaque visiblement métallique est greffée.
Dessus Fulgence peut clairement lire les deux lettres RF.
-« Heu...monsieur...enfin, docteur? C'est cassé, c'est ça?»
Avant qu'il n'ai le temps de dire quoi que soit, le téléphone de service de Fulgence sonne.
-« Allo.. »
-« Allo, monsieur Fulgence Corticoriandre, voici le cliché que vous devez présenter »
Pas d'autre commentaire, Fulgence a maintenant le bip d'une sonnerie occupée dans l'oreille.
Il range son telephone dans sa poche. Ses yeux se posent a nouveau sur l'écran de contrôle. L' image se brouille puis disparaît. A la place de cette plaque siglée qui lui sautait au regard, une image d'un thorax faiblement contusionné apparaît avec en surimpression la phrase: voici le cliché a présenter.
Au même instant l'imprimante derrière lui se déclenche.
-« Alors docteur? Je commence a flipper là! »
Sur sa table le jeune homme tremble des mains. Fulgence ne sait pas quoi faire. Lui aussi il a peur.
Il a peur...il a peur
« Non! Tout va bien jeune homme! Rien de cassé » A mesure qu'il parle, Fulgence se motive.
« Allez, vous pouvez descendre de la table et retourner dans la salle d'attente. Je glisse le cliché dans son enveloppe pour que vous la remettiez au medecin. »
Sur ces paroles rassurantes, le jeune s'execute.
Fulgence prend le cliché imprimé par sa machine, le regarde fixement et constate avec un frisson glacial dans le dos qu'il ne s'agit de l'image originale qu'il avait sur son écran mais bien l'image tronquée, sans la petite plaque.
Tremblant légèrement de la main il tend l'enveloppe au jeune homme qui ne s'apperçoit de rien et le raccompagne jusqu'à la sortie.
Il referme la porte, pose la tête sur celle-ci et répète inlassablement jusqu'à ne penser qu'a cela: « j'ai du rêver. J'ai du rêver. J'ai du rêver... »
EPILOGUE:
Fulgence marche a grands pas pour rejoindre la salle de repos ou il trouvera quelqu'un à qui raconter son histoire.
« Monsieur Corticoriandre! S'il vous plait » Une main l'attrape par la manche. « Veuillez me suivre » La même voix qu'au téléphone...
Quelques semaines plus tard, Fulgence Corticoriandre prend une retraite anticipée avec femme, enfants et petits enfants sur une île au large de Miami, suite à un mystérieux héritage.
A Suivre."
Dernière modification par Quaidesamoureux (24 Mars 2012 14:52:38)
