#1 03 Avril 2012 22:45:35
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Robert Laffont, collection 4.
Mars 2012, 401 pages.
Dystopie.
Dans un futur proche, le monde a été dévasté par une guerre bactériologique qui a tué toute personne entre vingt et soixante-dix ans. Comme l’espérance de vie a beaucoup augmenté avant la guerre, il est courant de croiser des gens âgés de cent, voir deux cents ans. Afin de protéger une population vieillissante, une série de lois est passée, interdisant le travail aux mineurs.
Callie, comme beaucoup d’adolescents rendus orphelins par la guerre, est donc livrée à elle-même, dans la rue. Chaque jour, elle lutte pour protéger son petit frère malade et trouver de quoi les nourrir. Lorsqu’elle entend parler de Prime Destinations, une occasion de gagner rapidement et simplement beaucoup d’argent, elle se rend à ce qu’on surnomme la banque des corps. En effet, dans ce lieu sinistre, des adolescents, appelés starters, louent leur corps à des personnes âgées, les enders, qui l’occupent pendant un jour, une semaine, un mois, afin de revivre leur jeunesse. Contrainte par l’adversité, Callie n’a d’autre choix que de signer…
A n'en pas douter, voilà le succès du mois en littérature jeunesse. Après La Fille de braises et de ronces, la collection R revient avec un nouveau roman aussi efficace que décapant.
Servi par une héroïne très attachante, dont on suit les évolutions avec émotion, ce roman ne laissera certainement pas indifférent ses lecteurs: dans un monde manichéen où seule compte la jeunesse (ou du moins son apparence), tous les coups bas sont permis pour faire main basse sur les corps encore jeunes et vigoureux, quitte à en décimer les "habitants". Le récit fait froid dans le dos, mais on ne peut s'empêcher de suivre les tribulations de l'héroïne généreuse et décidée, tout en se demandant ce que nous aurions fait à sa place (ce qui est certainement un des buts de l'ouvrage). La réflexion sur la beauté factice, ses dérives, et celle de la science, se double d'un portrait au vitriol des manipulations politiques. Callie n'en reste pas moins une adolescente; même si elle a grandi bien trop vite, certaines préoccupations restent de son âge (notamment avec Blake et Michael), et redonnent un peu (très peu) de légèreté au récit.
Voilà dont un roman dont la lecture fut très agréable, à peine gênée par quelques longueurs qui se sont glissées ici ou là, et qui amène à réfléchir; ce premier tome est bien mené et qui donne par là-même furieusement envie de connaître la suite!
N.B: Rendons à Caesar... Résumé par Well-read-kid.