#20 20 Avril 2012 22:15:22
- On va d’abord commencer par la terre, vu que c’est un des éléments que vous contrôlez le mieux. Levez votre main, fermez les yeux, et imaginez la terre du bocal s’agiter.
Je lève ma main comme il me l’a dit, Ferme mes paupières, et imagine ce petit bout de terre trembler. J’ouvre délicatement mes yeux, le bout de terre tremble comme une feuille sous le vent. Machiavel semble content que je ne perde pas le contrôle de mon pouvoir. Je continue toujours à utiliser mon pouvoir sur la terre.
Il me dit d’arrêter le tremblement. Il me demande alors de faire bourgeonner la fleur. Je l’imagine ouvrant peu à peu ses pétales. J’ouvre mes yeux et je vois la fleur complètement ouverte. La Mygale me demande maintenant de faire l’inverse, donc j’imagine la fleur refermer ses pétales et perdant sa couleur vive.
J’ouvre lentement les yeux, et je découvre que malheureusement, je n’ai pas assez de pouvoir pour réussir à annuler mes sorts. La fleur était parfaitement ouverte, de toute sa grâce et de sa beauté.
Machiavel me prie de faire en sorte que l’eau du bocal fasse des vagues. Je ferme mes paupières, imagine une falaise. Où des vagues s’y écraseraient dans une beauté rare. Le ciel qui s’assombrit de plus en plus, présage qu’une tempête arrive. *Crac* Je rouvre mes yeux, le bocal s’est fissuré. L’eau s’est échappée de son récipient, se déversant sur le bureau de Machiavel. Ce dernier commence à devenir rouge, son regard lance des éclairs dans ma direction. Quant à moi, je me fais petite, sentant que la Mygale va me disputer.
- Et vous demandez pourquoi je ne veux pas travailler avec des volcans et autres ? Vous venez d’inonder mon bureau.
- Vous n’exagérez pas un peu ? Il n’y a que le bureau qui a pris de l’eau, le reste de la pièce est sec.
- Certes, bon, allez vous changez et vous douchez, vous puez la sueur. Après descendez pour le dîner, c’est Laurent qui nous prépare le repas.
Je pars sans rien dire. Et voilà, il me critique encore, mais ce n’est pas de ma faute si juste après mes entraînements physiques, j’ai mes entrainements avec lui. Et puis, si ça ne lui va pas que je sente la transpiration, il n'a qu’à changer mes heures d’entrainements. Je monte les escaliers quatre à quatre. Je rentre dans ma chambre prends mon pyjama et pars à la salle de bain.
J’allume le chauffage, me déshabille, et mets mes vêtement dans le panier de linge sale. Je rentre dans la cabine de douche. J’actionne l’eau chaude. Elle me brûle d’abord la peau puis la réchauffe. Je me savonne, me rince et sors de cette cage. Je suis claustrophobe, très pratique, surtout que d’après Machiavel, si un jour le manoir se fait attaqué, pour me protéger, ils vont m’enfermer dans une sorte de boite. Donc je prie pour que ça n’arrive jamais.
Je me sèche le corps. Je mets mon pyjama, un pantalon à carreau bleu et noir, et un tee-shirt à manches longues bleu clair. C’est plus coloré maintenant. Je laisse mes cheveux sécher naturellement comme me le conseillait ma mère. Maman, elle n’est plus là, elle est morte à cause du roi des Cobras.
Les Cobras sont une race de démons ennemie aux Veuves Noires. A l'inverse des Veuves Noires, ils se nourrissent du sang de femmes. Ils ont aussi des pouvoirs et une famille royale. Machiavel m’a dit qu’ils étaient pareils que les Veuves Noires, sauf que ce ne sont que des hommes, et que leur sous-race est les Vipères, et qu’elles attaquent des jeunes femmes.
D’après Laurent, il y a une prophétie. Qui raconte qu’un jour une reine Veuve Noire et un roi Cobras auront des enfants et qu’ils créeront une nouvelle race. Elle sera moitié Cobras, moitié Veuve Noire. Je trouve que c’est une bonne chose. Même si je n’apprécie pas les actions des Cobras, je trouve que c’est bien. Car si ils s’accouplent, ça pourrait donner une trêve entre Cobras et Veuves Noires.
Je descends les escaliers tranquillement. Une odeur de brûlé se fait sentir. Bon, et bien, Laurent a encore essayé de cuisiner. Vraiment, il a plus de deux cents ans, mais il ne sait pas cuisiner. La dernière fois qu'il a essayé de faire une omelette, il y avait des coquilles d’œufs. Et ils veulent me protéger. Je dis que le plus simple moyen pour moi de ne pas mourir est de ne pas goûter aux repas de Laurent.
J’entre dans la salle à manger, la table est mise. Maurice et Machiavel y sont installés. Je m’assoie à la place à côté de Laurent. Il arrive, une pizza dans un plat en argent. Il le pose sur le dessous de plat. Personne ne prend une part, ne voulant pas être empoisonné, même si l’odeur est alléchante.
- C’est toi qui l’as faite ou tu l’as commandée ? demande Maurice à son frère jumeau.
- Je l’ai commandée à la pizzeria du coin, pourquoi ?
Ne lui répondant pas, Maurice prend une part de pizza. Je fais pareil et en prends une bouchée. C’est une jambon/ fromage. On peut dire qu’il l’a cherchée loin, et qu’elle est originale. Bon j’arrête mon sarcasme et avale ma part de pizza.
- Maitre Machiavel, Léa n’a pas fait ses cinq cents pompes, elle en a fait quatre cent soixante-douze, dit Maurice. * Oh le traitre, il me dénonce, je vais me venger, mais après avoir fini de manger ma part de pizza. *
- Elle a aussi utilisé sa magie pour m’immobiliser, apprend Laurent à Machiavel. * Oh, oh, je peux dire au revoir à mon argent de poche. Bye bye, on se revoie le mois prochain. Allez Léa, prend ton courage à deux mains, regarde le dans les yeux et… Finalement fais profil bas. Tu m’aides beaucoup Conscience…*
- Léa ! Pourquoi avez-vous utilisé vos pouvoirs lors d’un exercice physique ? me demande Machiavel.
- C’est simple, il est plus fiable d’utiliser mes pouvoirs pour l’immobilisé. Puis, si je me fais attaquéer il sera plus pratique d’utiliser mes pouvoirs, plutôt que d’essayer de le combattre et de me faire mal inutilement.
Ce n’est pas vraiment ce que je pense, mais il faut mieux que je donne une version qui plaise à Machiavel, si je ne veux pas m’en mordre les doigts. Il est très vieux jeu, et pour lui la reine doit être une potiche. Elle ne doit pas se battre, elle doit rester en retrait et laisser les autres mourir pour elle. C’est une chose que je ne veux pas faire. Et si j’ai des entraînements aux combats, c’est parce que j’ai réussi à les négocier. Car je lui ai dit que si je me retrouvais seule et que je n’arrivais pas à maitriser les bases du combats, je risquerais de mourir.
- Bon, c’est une raison fiable, mais je ne veux plus que tu utilises ta magie quand tu n’es pas en ma présence, c’est clair ? me questionne Machiavel.
- Oui maitre, je réponds simplement. Je remonte dans ma chambre, pour dormir. Bonne nuit.
Je remonte dans ma chambre sur ces paroles. Je me couche dans mes draps de satin noirs. Pas besoin de préciser que ce n’est pas moi qui ait fais la décoration de ma chambre. Je m’endors rapidement, ne pensant qu’au bras de Morphée qui m’emporte dans un doux rêve. Mon cœur ne bat pas fort contre ma poitrine. On dirait plutôt qu’il est bercé par une chanson.
Je me réveille lentement à six heures, les yeux à moitié ouverts. Un coin de ma bouche plein de bave. Les bras engourdis. Je me lève péniblement. J’étire mes membres endoloris. Et descends à la cuisine prendre un bon petit déjeuner. Tout le monde dort, et ils ont bien de la chance. Moi aussi j’aimerais roupiller une heure ou deux de plus. Mais je suis obligée de m’instruire, donc d’aller à l’école.
J’allume la bouilloire. Et me prépare un cappuccino à la vanille. Je le savoure, regardant le soleil se lever à travers la fenêtre de la cuisine. Le ciel est un dégradé de couleurs, partant d’un doré réchauffé à un violet froid. Après avoir mis ma tasse vide dans le lave vaisselle, que Machiavel a bien voulu acheter. Je pars me doucher et m’habiller dans la salle de bain.
Je ressors fraîche et mouillée de la cabine de douche. Je m’habille d’un jean blanc, d’un tee-shirt à manche longue vert pomme et d’un gilet crème. Je vais ensuite dans ma chambre prendre mes affaires de cours et mes affaires de sport. Qui sont bizarrement noires. Heureusement que ce ne sont pas eux qui décide de ma garde robe. Ou sinon on me prendrait pour une gothique au lycée. Je descends encore et toujours ces escaliers.
Non mais franchement, ils n’auraient pas pu faire une maison de plein-pied. Oh, c’est juste que tu es faignante, ce n’est pas comme si t’habitais au dixième étage d’un bâtiment sans ascenseur. Mais oui, mais oui Conscience. Donc je suis en bas, et j’enlève mes chaussons et mets mes ballerines noires. Non, non, ce ne sont pas eux qui ont choisi pour moi, c’est moi.
Et je pars à l’arrêt de bus. Toutes les personnes présentes me fixent. Je suis à deux doigts de leurs demander s'ils veulent une photo que le bus, mon sauveur, est arrivé. Finalement tout le monde m’observe toujours. Même arrivés au lycée, ils continuent. Il n’y a que cet étrange garçon qui ne me fixe pas, il semble même ne pas avoir remarqué qu’il y avait une nouvelle dans son établissement.
Je le vois enfin de face. Ses cheveux tombent dans une légèreté qui nous donnent envie de les caresser. Il a des yeux bleu gris, une couleur qui me rappelle quand un orage se prépare dans la ville de mon enfance. Il a une mâchoire carrée. Des lèvres charnues qui appellent les baisers. Il a une peau dorée, laissant penser qu’il s’est doré la pilule tout l’été.
Il me regarde enfin. Son regard me submerge. Il a quelque chose d’animal. De ténébreux. Mon instinct se réveille soudainement. Je sens les cœurs des mâles battre. De plus en plus, ils rentrent dans mon esprit, empêchant toute réflexion intelligente de ma part. J’essaye de reprendre le dessus. Mes yeux deviennent de plus en plus de couleur rouge. Je le sens, ma vue se trouble.
Je mets des lunettes de soleil pour qu’aucun de ces insignifiants humains ne voient que mes yeux ont une couleur anormale. Les regards sont encore posés sur moi. Même celui du brun y est. Je regarde sa tempe, une veine y tape. Me donnant encore plus envie de goûter sa chair, son sang. Je perds complètement le contrôle de mes pouvoirs, je sens que la terre commence à bouger.
Léa ! Calme toi, repense à ta mère à son sourire, ne regarde plus les mâles, ne pose ton regard que sur les femelles. C’est la voix de Machiavel qui résonne dans ma tête. J’écoute ce qu’il dit. J’imagine le doux visage de ma mère. Son sourire lumineux. Ses yeux d’un bleu clair. Ses pommettes saillantes. Ses lèvres fines et douces. Un de ses sourcils est un peu plus relevé.
Je sens la Veuve Noire qui est en moi se calmer. Les battements de cœurs quittent peu à peu mon esprit. J’avance dans le lycée, arrivant à mon casier. Je l’ouvre, ne m’occupant pas des regards qui me poursuivent. Je ne m’en occupe plus, car je sais qu’ils vont quand même durer.
Mon emploi du temps indique que j’ai deux heures de sport. Super, va falloir que je me retienne pendant tout le cours. J’observe un peu plus la feuille et remarque que le cours de sport à lieu avec deux classes. C’est le pompon, au lieu de n’avoir que les yeux d’une classe sur moi, j’en aurais deux. Je pars vers le gymnase.
C’est un grand bâtiment un peu délabré. Le crépi s’effrite, la porte est en fer. J’entre dans ce lieu qui n’est pas très accueillant. Je découvre à ma stupéfaction, que le mâle brun est là. J’avance tranquillement dans cet espace qui, plus je me déplace, plus est lourd. Je pars dans les vestiaires. Ils empestent l’air de déodorant en tout genre. Je me change rapidement pour ressortir et observer ce mâle, qui n’agit pas comme les autres mâles.