Exercice court de style : la pieuvre humaine

 
    • lejournaldetara

      Baby lecteur

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      #1 06 Mai 2012 00:39:42

      Bonsoir tout le monde :)

      Voilà un petit texte que j'ai écrit. Un petit exercice de style sur un moment vécu. N'hésitez-pas à me dire ce que vous en avez pensé. Bonne soirée ;)


      La pieuvre humaine

      Je m'étais toujours sentie bien dans ce genre d'endroits. L'odeur, les bruits, l'ambiance... tout me semblait familier, rassurant. Peut-être parce que j'y avais passé beaucoup de moments dans mon enfance. Mais aujourd'hui... cet endroit puait la mort.

      Je me suis approchée de la chambre, je savais ce que j'allais y trouver. Je pensais le savoir... mais rien ne m'avait préparé à ça. Une pieuvre endormie. Une pieuvre humaine dont les tentacules recouvraient presque le corps. Oh mon dieu. Je ressortis aussi vite.

      Je n'aurais jamais du venir. Je ne peux pas y aller. Je ne suis pas assez forte, je ne peux pas, si je fuis, cela n'existera plus. Je me suis toujours battue, je l'ai beaucoup combattue mais affaiblie à ce point, la créature était plus effrayante que jamais. Je la fuyais lorsque je l'ai croisée. Celle avec qui j'avais toujours combattu était arrivée. Bien sur, elle avait vieilli et elle avait toujours eu ses propres problèmes... mais elle m'avait toujours aimé. Elle avait toujours essayé de m'aider du mieux qu'elle avait pu.

      Alors nous sommes reparties vers la chambre. Chaque pas me rapprochait du monstre. L'heure était venue d'affronter la mort. Plus d'échappatoire. Oh, ce n'était pas la première fois qu'elle faisait son apparition... mais j'ai senti que cette fois-ci, c'était différent. Nous sommes entrées, elle n'était pas partie. Elle était toujours là, faible, décharnée, des tubes de plastique plantés dans son corps, le bip des appareils. Je n'avais qu'une envie, celle de fuir. Mais elle a ouvert les yeux, je me suis avancée vers elle et...

      - Bonjour maman.
      - Ma chérie, tu es venue...

      Nous avons parlé, ma grand-mère a regardé sa chambre, pour voir si elle avait tout ce qu'il lui fallait. Elle avait l'air si faible. A un moment, elle a parlé à ma grand-mère, je ne sais pas ce qu'elle lui a dit. Enfin, je ne savais pas... j'apprendrai plus tard qu'elle avait demandé à ma grand-mère d'être enterrée dans une belle robe si elle mourrait. Elle savait. Quand on est parties, ma grand-mère lui a dit qu'on viendrait la voir tous les deux-trois jours, le temps qu'elle se rétablisse. Moi, j'étais déjà en train de me demander quelle excuse j'allais inventer pour justifier que je ne viendrai pas le mercredi. Idiote.

      Le téléphone a sonné dans la nuit. Deux heures du matin.
      - Ta mère est morte.
      Je n'ai pas été surprise.
    • Pierre-Arnaud Francioso

      Baby lecteur

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      #2 11 Mai 2012 00:44:59

      J'ai bien aimé l'exercice de style, et le style tout court. La lecture à double sens, la chute... C'était une lecture bien agréable !

      J'ai juste buté un peu sur le passage "Je la fuyais lorsque je l'ai croisée. Celle avec qui j'avais toujours combattu était arrivée. Bien sur, elle avait vieilli et elle avait toujours eu ses propres problèmes..." (3ème paragraphe), sur le coup j'avais eu du mal à comprendre si cette "pieuvre humaine" avait été aussi - pendant un temps - un compagnon d'armes de la narratrice, avant de comprendre plus tard que "celle avec qui j'avais toujours combattu" était la grand-mère et non de la mère...

      En tout cas, bravo !

      Dernière modification par Pierre-Arnaud Francioso (11 Mai 2012 00:46:13)

    • lejournaldetara

      Baby lecteur

      Hors ligne

      #3 15 Mai 2012 03:23:35

      Pierre-Arnaud Francioso a écrit

      J'ai bien aimé l'exercice de style, et le style tout court. La lecture à double sens, la chute... C'était une lecture bien agréable !

      J'ai juste buté un peu sur le passage "Je la fuyais lorsque je l'ai croisée. Celle avec qui j'avais toujours combattu était arrivée. Bien sur, elle avait vieilli et elle avait toujours eu ses propres problèmes..." (3ème paragraphe), sur le coup j'avais eu du mal à comprendre si cette "pieuvre humaine" avait été aussi - pendant un temps - un compagnon d'armes de la narratrice, avant de comprendre plus tard que "celle avec qui j'avais toujours combattu" était la grand-mère et non de la mère...

      En tout cas, bravo !


      Hello :)
      Merci pour ton avis et pour ta précision sur le passage ou tu as buté, c'est tjs un plaisir d'avoir des retours sur ses textes. A bientôt ^^