#21 23 Juillet 2015 19:19:17
Newmoon c'est intéressant ce que tu dis parce que ce sont les raisons que tu décris qui m'ont fait apprécier encore plus ma lecture.
Mon adolescence a été marquée par toutes ces histoires (Dutroux, pour ne citer que lui, et compagnie) et je me souviens avoir entendu parler de Natascha alors que j'étais adulte comme une manipulatrice, une femme dans le déni, "victime" du syndrome de Stockholm, etc. J'étais donc assez curieuse je l'avoue de lire son autobiographie.
Et j'ai carrément accroché. Parce que justement ici, pas de victimisation. Alors oui, c'est vrai elle fait preuve d'un recul froid sur les événements et en même temps elle est tellement lucide. Je suis impressionnée. Elle explique ce par quoi elle est passée sans chercher à trop en faire et je crois que cette pudeur émotionnel peut s'expliquer, peut-être, par le fait qu'elle n'a pas non plus appris. Que sait un enfant de l'expression des émotions quand il apprend dès son plus jeune âge à se taire et à intérioriser pour se fondre dans le moule imposé par son bourreau ? Cela m'interroge.
Elle exprime vraiment bien cette relation "humaine", la seule qu'elle connaisse, pourquoi elle ne l'a pas haï, pas entièrement, comment elle a pardonné, comment cela la fait tenir. Et cette intention, cette date dans sa tête pour enfin se libérer, je suis touchée par tant de détermination, dans cette horreur au quotidien.
J'ai lu énormément de témoignages, de biographies (c'est mon genre de prédilection) et je crois n'avoir jamais lu de récit aussi complet dans son approche.