#88 27 Juillet 2020 18:52:22
Azteca – Lecture N°2 – Point d'étape N°6 – p 929/1052
J'aborde la dernière partie du roman. C'est la dernière ligne droite avant le bilan de fin de lecture.
Ce que j'aime dans Azteca, en plus des qualités que j'ai déjà évoquées, c'est qu'il résonne comme un avertissement pour notre monde « moderne ». En effet, si on peut de manière légitime regretter la disparition d'un monde fascinant qui n'était, au final, ni pire ni meilleur probablement que n'importe quelle grande civilisation, je repère un thème majeur qui pourrait être transposé à notre époque et qui sonne comme un cri d'alarme :
Il s'agit de la cruelle inéluctabilité du destin, ou de l'Histoire. Et ce, que ce soit à l'échelle personnelle, à travers les drames que vit le héros et qui font de lui un survivant condamné à se voir perdre ses êtres chers les uns après les autres et qui, fatalement, finira par mourir; ou que ce soit à l'échelle d'une nation, d'une civilisation, qui dans sa « folie des grandeurs » a refusé d'admettre ce que toute civilisation un tant soit peu prospère refuse de s'admettre à elle-même : elle finira, comme chaque être qui l'aura peuplée tout au long de son existence, par disparaître aussi définitivement qu'un simple mortel. « Tu es poussière et tu redeviendras poussière », comme qui dirait.
Que ce soit par vanité personnelle ou collective, on assiste à l'ascension irrésistible, puis à l'inévitable chute, à la fois d'un homme, et également de tout un monde. La « morale » du livre, si tant est qu'il y en ait une, pourrait être celle-ci : peut importent la gloire, la richesse, la puissance auxquelles peuvent accéder un être humain ou toute une civilisation humaine, il s'agit dans chaque cas d'un monde qui est voué à disparaître, engloutis par l'histoire ou l'Histoire.
Tout a un début, mais tout a aussi une fin. Rien n'est éternel, tout est mortel. Ce n'est pas en étant vaniteux, et en s'élevant aussi « haut » qu'on peut, que l'on accède à l'immortalité, car rien ni personne n'empêchera l’œuvre du temps. D'ailleurs, le livre est aussi un grand livre sur la mémoire d'un peuple, qui est au demeurant la seule chose qui peut prolonger son existence un petit peu plus à chaque génération d'êtres qui la composent.
(à suivre : le bilan de cette deuxième lecture d'Azteca)