[suivi lecture ] Jutiboli

 
  • Jutiboli

    Bibliophile

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    #31 04 Mars 2013 09:03:42

    Bonjour,

    Lecture finie; roman très court,  intéressant à plusieurs points.  Les critiques de l'époque suivent le roman; instructif pour mieux comprendre l'univers de Marguerite Duras, ses récurrences et sa façon de construire Moderato cantabile. Cela me fait un peu penser au tableaux de Picasso : il faut une grille de lecture sinon on passe à côté de nombreux aspects. Le texte date de 1958, c'est un peu en amont de la nouvelle vague au cinéma. Je pense à Truffaut, à ces héros dépassés par un destin à la Chabrol.

    Plus récent au cinéma, un film revu vendredi soir et que :yeah: , Lost in translation pour la façon dont les protagonistes vivent leur rencontre et cette façon de filmer très proche qui les isole du reste de la vie grouillante, cette façon de créer du vide et de la vacuité, l'ennui comme un conditionnement qui pousserait les personnages vers leur destin.

    Anne Desbarèdes, riche bourgeoise oisive est attirée par Chauvin dans ce café, théâtre dès le début du roman d'un meurtre passionnel. Cette femme désabusée, sans passion, est attirée par ce drame qui fait craquer ses barrières émotionnelles, le vin aidant. Je vous laisse découvrir la suite...

    La fin du roman est aussi intéressante que le film évoqué ci-avant : pas de réponse toute faite. Dans Lost in Translation, le spectateur ne sait pas ce que Bill Murray dit à Scarlett Johansson à la fin du film, juste sa réponse à elle: d'accord.. J'adore. Allez chercher sur internet, les interprétations sont nombreuses...

    Dans Moderato cantabile de Marguerite Duras, la fin pose le même type de questionnement.
  • Jutiboli

    Bibliophile

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    #32 04 Mars 2013 09:06:20

    ZonEnWolk a écrit

    Bonne lecture. :)


    Merci !
    Quels sont tes coups de coeur livresques du moment (comme indiqué sous ta signature ) ?

  • Jutiboli

    Bibliophile

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    #33 04 Mars 2013 09:09:22

    Avalon a écrit

    J'ai lu un seul livre d'elle quand j'étais au lycée. Je n'avais pas apprécié. Bonne lecture !


    Que je comprends ! Il faut un prof passionnant pour donner des clés capables d'attirer des élèves. Certains livres sont lus trop jeunes et dégoutent de la lecture, dommage. Je ne lis pas Balzac par exemple... :D

  • unchocolatdansmonroman

    Mécène des éditeurs

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    #34 04 Mars 2013 10:31:41

    Tout à fait d'accord avec cette dernière remarque. il est des livres dans lesquels il est difficile voire impossible d'entrer sans guide ! Marguerite Duras a cette écriture à la fois synthétique et belle qui fait que le texte, les mots, sont plus importants que l'histoire. Il faut accrocher mais lorsqu'on possède les clés c'est un bonheur. Moderato Cantabile fait partie de mes préférés avec Un Barrage contre le Pacifique. L'Amant m'avait envoûtée mais voilà longtemps que je ne l'ai lu...
    Belle lecture ;)
  • Avalon

    Super-Livraddictienne

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    #35 04 Mars 2013 11:19:27

    Jutiboli a écrit
    Avalon a écrit

    J'ai lu un seul livre d'elle quand j'étais au lycée. Je n'avais pas apprécié. Bonne lecture !


    Que je comprends ! Il faut un prof passionnant pour donner des clés capables d'attirer des élèves. Certains livres sont lus trop jeunes et dégoutent de la lecture, dommage. Je ne lis pas Balzac par exemple... :D


    Je ne lis pas Balzac pour cette même raison. En revanche, j'avais découvert Flaubert seule et Madame Bovary fut un immense coup de coeur.

  • Jutiboli

    Bibliophile

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    #36 04 Mars 2013 12:09:52

    unchocolatdansmonroman a écrit

    Tout à fait d'accord avec cette dernière remarque. il est des livres dans lesquels il est difficile voire impossible d'entrer sans guide ! Marguerite Duras a cette écriture à la fois synthétique et belle qui fait que le texte, les mots, sont plus importants que l'histoire. Il faut accrocher mais lorsqu'on possède les clés c'est un bonheur. Moderato Cantabile fait partie de mes préférés avec Un Barrage contre le Pacifique. L'Amant m'avait envoûtée mais voilà longtemps que je ne l'ai lu...
    Belle lecture ;)


    je n'ai pas encore trouvé un barrage contre le Pacifique mais il m'attend quelque part. Par contre j'ai lu Le Marin de Gibraltar qui se présente avec la même construction, une rencontre, un prétexte pour lâcher-prise en l’occurrence larguer les amarres au sens propre comme au sens figuré.

  • Jutiboli

    Bibliophile

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    #37 05 Mars 2013 20:14:54

    Nouveau livre commencé hier soir, Les armoires vides de Annie Ernaux

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    Le pitch ? Merci wiki !
    Dans Les Armoires vides, Annie Ernaux écrit du point de vue de l'étudiante de lettres modernes qu'elle était. Pendant son avortement, sur lequel elle reviendra plus tard dans son ?uvre en écrivant L'événement (2000), Annie se remémore son enfance et son adolescence. La structure du texte suit ce procédé de la mémoire, en se référant de temps en temps à l'événement présent que vit la jeune fille, tout en évoquant principalement son enfance.

    Dans ce portrait de son enfance normande, on retrouve certains des thèmes récurrents chez Annie Ernaux, comme l'importance de la figure de la mère, à laquelle elle consacrera son texte Une femme, et de celle du père, à propos de qui elle écrira La Place. Le tiraillement entre deux milieux sociaux, celui de ses parents, anciens ouvriers qui ont ouvert un bar, et le milieu bourgeois auquel elle est confrontée de plus en plus en poursuivant ses études. Les sentiments contradictoires que lui inspire ce tiraillement entre deux milieux sociaux, à savoir un mélange de honte, de mépris, et d'amour pour sa famille, sont aussi des images omniprésentes de son ?uvre.

    Par ailleurs, bien qu'il ne s'agisse que d'un premier texte, on retrouve des caractéristiques de son style par la suite: "l'écriture blanche", que l'auteur juge être la meilleure façon pour exprimer ses sentiments à l'écrit, ainsi que l'hésitation entre roman et écrit sociologique.

    Ce premier roman se rattache aussi à l'autofiction : en effet, le personnage principal écrit à la première personne sous le nom de Denise Lesur. Cependant, dans ses livres autobiographiques suivants comme Une femme, ou bien La Place, Annie Ernaux évoque une enfance très similaire à celle de son premier personnage : l'enfance vécue entre l'univers du bar tenu par son père et de l'épicerie tenue par sa mère, l'ennui, ou les problèmes familiaux.
  • Jutiboli

    Bibliophile

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    #38 09 Mars 2013 10:02:09

    Bonjour,
    Lecture terminée du roman Les armoires vides
    Décapant, cru avec un procédé littéraire intéressant, le texte d'un seul tenant, sans chapitres. Annie Ernaux nous fait partager son enfance, sans nous laisser le temps de respirer : les phrases sont scandées, courtes ou longues mais scandées par la ponctuation. l'enchainement des phrases télescope des idées différentes, des mots durs, sanglants de haine, de souffrance, mélange de langage argotique ou soutenu, coupé en deux comme le personnage déchiré entre son milieu social et celui rêvé; déchirure également comme l'avortement que le personnage, l'auteur, est en train de subir.
  • Jutiboli

    Bibliophile

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    #39 09 Mars 2013 10:19:07

    Chasse aux livres demain, je n'ai plus rien à lire... ;) à part Kant =D
  • Jutiboli

    Bibliophile

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    #40 10 Mars 2013 14:40:19

    La chasse fut fructueuse ! :yeah:
    J'adore ces rèderies de village où l'on tombe sur des pépites en chinant un peu : 11 livres format poche pour 6€...

    Je vous ferai saliver dans un autre post. :sifflote: