#4 20 Mars 2013 12:32:38
Le prêt aux proches me paraît inévitable.
Mon copain et moi nous "échangeons" des ebooks tout le temps.
Par contre ça m'arrive peu d'en prêter à des gens que je n'ai physiquement pas sous la main, et si je le fais c'est à des personnes sures, qui verront ce prêt comme "le bouquin de Lelf à ne pas passer à quelqu'un d'autre". Moi même quand j'emprunte à un ami, je mets dans un dossier spécial "ne pas prêter ailleurs et supprimer après lecture".
Le problème d'un tel système est qu'il repose entièrement sur le bon sens des gens. Et honnêtement, dans la moyenne, les gens n'ont pas beaucoup de bon sens. Le risque est qu'on prête vraiment beaucoup (terme tout à fait relatif) et à des gens qui vont prêter eux mêmes, ce qui crée de fait de nombreuses copies du livre original (comme si chaque personne à qui on prêtait un livre papier le photocopiait entièrement).
L'objet papier limite la diffusion alors que le numérique amplifie énormément le truc. Je comprends donc la réticence des éditeurs devant la facilité déconcertante d'un prêt numérique et le risque de voir le bouquin perdre réellement des ventes à force d'échanges qui sont surtout des multiplications gratuites d'un fichier (et donc super bordeline côté légalité puisqu'on diffuse bien des copies quand on fait ça).
Le troc réel, le "vrai" échange, comme l'occase, est encore une chose différente. Là ça implique qu'on n'ait plus accès au fichier d'origine. Or pour l'instant chaque fichier acheté est téléchargeable à volonté sur les sites où on les a achetés. Donc si on passe un ebook, on passe une copie.
Amazon souhaite mettre en place un système d'occasion, ce qui est essentiellement possible parce qu'ils mettent des DRM partout et donc peuvent déterminer qui a le droit de lecture et qui ne l'a pas (puisqu'un livre avec DRM équivaut à un droit de lecture et non une possession réelle).
Le problème que ça pose, c'est que là où l'objet papier a une cote basée sur sa destruction programmée par l'usage (un fait : un livre neuf est plus cher qu'un livre qui a déjà été lu et corné qui est lui même plus cher qu'un truc avec des pages déchirées qui ne tiennent plus collées), l'ebook lui ne connaît pas d'obsolescence. Peut-on encore du coup parler "d'occasion" vu qu'on revend exactement le même produit ? C'est un vrai gros débat que j'ai tout juste commencé à suivre, mais c'est très intéressant.
Je pense perso que l'occasion ne devrait pas exister en numérique, si l'offre est cohérente. Un ebook entre 0 et 6€, on ne pense pas forcément à se faire chier à le revendre, tout comme on hésite moins à l'acheter. Pour l'instant avec des ebook à 10-15€, c'est moins évident.