La notion de prêt en numérique ?

 
  • Mortuum

    Insomniaque des livres

    Hors ligne

    #1 20 Mars 2013 11:20:57

    J'avais déjà lu cet il y a longtemps et échangé avec une maison d'édition 100% numérique de mon désaccord sur l'idée de stopper le prêt/troc/échange sous prétexte que c'est du numérique. Bornés, ils me rabâchaient que je ne prête pas mais vol/pirate car je le mets à disposition de tous. Ils n'arrivaient pas à comprendre que c'était à une personne voir deux et non sur des sites de téléchargement. Bref, impossible de leur faire accepter que le prêt d'un livre aussi entraîne le fait que la personne, qui l'a empreintée de quelqu'un, n'achètera pas ce livre. Mais elle achètera peut être les autres tomes et livre de l'auteur, ce qu'elle n'aurait pas fait avant.
    Donc je trouve ça dommage de vouloir tuer le troc/prête/échange sous prétexte de fichier numérique.

    Voici l'article qui en parle :
    http://maviesanspapier.tumblr.com/post/ … numeriques
  • Nathalie

    Ex-Team

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    #2 20 Mars 2013 11:31:52

    Il y a maintenant des systèmes de prêt de livres numériques par des bibliothèques. Ca demande encore du dévelopement, mais c'est un bon début. La bibliothèque d'Helsinki fait ça depuis quelques mois (mais la lecture peut se faire uniquement sur ordinateur avec windows, pas encore sur liseuse et ça c'est bien dommage).
  • Gwen90

    Lecteur assidu

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    #3 20 Mars 2013 12:23:09

    oui je trouve ça dommage aussi ! Sur kindle, amazon y travaille mais je ne sais pas si se sera possible ! On se prete bien les livres papiers pourquoi pas les numériques ?
  • Lelf

    A moitié noyé sous sa PAL

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    #4 20 Mars 2013 12:32:38

    Le prêt aux proches me paraît inévitable.
    Mon copain et moi nous "échangeons" des ebooks tout le temps.
    Par contre ça m'arrive peu d'en prêter à des gens que je n'ai physiquement pas sous la main, et si je le fais c'est à des personnes sures, qui verront ce prêt comme "le bouquin de Lelf à ne pas passer à quelqu'un d'autre". Moi même quand j'emprunte à un ami, je mets dans un dossier spécial "ne pas prêter ailleurs et supprimer après lecture".
    Le problème d'un tel système est qu'il repose entièrement sur le bon sens des gens. Et honnêtement, dans la moyenne, les gens n'ont pas beaucoup de bon sens. Le risque est qu'on prête vraiment beaucoup (terme tout à fait relatif) et à des gens qui vont prêter eux mêmes, ce qui crée de fait de nombreuses copies du livre original (comme si chaque personne à qui on prêtait un livre papier le photocopiait entièrement).
    L'objet papier limite la diffusion alors que le numérique amplifie énormément le truc. Je comprends donc la réticence des éditeurs devant la facilité déconcertante d'un prêt numérique et le risque de voir le bouquin perdre réellement des ventes à force d'échanges qui sont surtout des multiplications gratuites d'un fichier (et donc super bordeline côté légalité puisqu'on diffuse bien des copies quand on fait ça).

    Le troc réel, le "vrai" échange, comme l'occase, est encore une chose différente. Là ça implique qu'on n'ait plus accès au fichier d'origine. Or pour l'instant chaque fichier acheté est téléchargeable à volonté sur les sites où on les a achetés. Donc si on passe un ebook, on passe une copie.
    Amazon souhaite mettre en place un système d'occasion, ce qui est essentiellement possible parce qu'ils mettent des DRM partout et donc peuvent déterminer qui a le droit de lecture et qui ne l'a pas (puisqu'un livre avec DRM équivaut à un droit de lecture et non une possession réelle).
    Le problème que ça pose, c'est que là où l'objet papier a une cote basée sur sa destruction programmée par l'usage (un fait : un livre neuf est plus cher qu'un livre qui a déjà été lu et corné qui est lui même plus cher qu'un truc avec des pages déchirées qui ne tiennent plus collées), l'ebook lui ne connaît pas d'obsolescence. Peut-on encore du coup parler "d'occasion" vu qu'on revend exactement le même produit ? C'est un vrai gros débat que j'ai tout juste commencé à suivre, mais c'est très intéressant.
    Je pense perso que l'occasion ne devrait pas exister en numérique, si l'offre est cohérente. Un ebook entre 0 et 6€, on ne pense pas forcément à se faire chier à le revendre, tout comme on hésite moins à l'acheter. Pour l'instant avec des ebook à 10-15€, c'est moins évident.
  • duc_leto

    Lecteur glouton

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    #5 20 Mars 2013 12:41:35

    Je comprends les éditeurs.
    Une fois que tu prêtes un livre, tu ne disposes plus du livre et, de plus, tu ne peux le prêter qu'à une seule personne à la fois.
    L'ebook n'étant qu'un fichier, qui peut se copier à l'infini, ces contraintes n'existent plus. Quand tu "prêtes" l'ebook, tu n'es pas lésé. Tu possèdes encore le fichier sur ta liseuse, ton ordi, le cloud, etc. Et de plus, rien ne t'empêche de le prêter à autant de personnes que tu le veux.
    Je pense que pour un système de prêt efficace, il faut accepter que les ebooks soient équipés de DRM...

    Edit : Bon ben, Lelf a tout dit.
    Sur l'occasion, il y a cet intéressant article de Lionel Davoust. Clique ici.

    Dernière modification par duc_leto (20 Mars 2013 12:44:37)

  • Mortuum

    Insomniaque des livres

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    #6 20 Mars 2013 12:53:56

    duc_leto a écrit

    Je comprends les éditeurs.
    Une fois que tu prêtes un livre, tu ne disposes plus du livre et, de plus, tu ne peux le prêter qu'à une seule personne à la fois.
    L'ebook n'étant qu'un fichier, qui peut se copier à l'infini, ces contraintes n'existent plus. Quand tu "prêtes" l'ebook, tu n'es pas lésé. Tu possèdes encore le fichier sur ta liseuse, ton ordi, le cloud, etc. Et de plus, rien ne t'empêche de le prêter à autant de personnes que tu le veux.
    Je pense que pour un système de prêt efficace, il faut accepter que les ebooks soient équipés de DRM...

    Edit : Bon ben, Lelf a tout dit.
    Sur l'occasion, il y a cet intéressant article de Lionel Davoust. Clique ici.


    Je n'ai pas mentionné l'occasion car justement c'est encore un autre débat.

    "ebooks soient équipés de DRM..." --> je n’achète ni n'empreinte de lire sous DRM. Je n'accepte pas cette pratique et qu'ils ne viennent pas se plaindre du piratage!

  • Nelfe

    Aventurier des manuscrits perdus

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    #7 20 Mars 2013 21:30:43

    Effectivement Lelf a raison, quand on prête un bouquin papier, on n'en dépossède pendant un temps mais on finit par le récupérer et notre ami ne peut pas le garder.
    Je peux comprendre les maisons d'édition frileuse sur ce point.

    Pas bête l'idée du dossier "à ne pas diffuser et à détruire après lecture"! Ca permet de se rappeler que c'est un prêt et que cet ebook ne nous appartient pas.
  • DarkHawk

    Lecteur en pantoufles

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    #8 20 Mars 2013 22:00:10

    J'ai lu pas mal de chose à ce sujet.
    La duplication du produit sans droit d'auteur est équivalent à du piratage.
    Par contre, prêter sa liseuse ou effacer son fichier et le mettre sur une autre liseuse se rapproche plus d'un prêt (mais sans l'aspect de l'usure, donc attention quand même).

    C'est un sujet très sensible car il ne faudrait pas "tuer" la création sous prétexte qu'elle appartient à tous.

    Amazon planche à première vu sur un projet de pret entre kindle. Un projet qui fait grincer des dents car amazon prendrait une "participation financière" sur cette échange alors qu'en serait exclus l'auteur et l’éditeur. Gros risque donc qu'après la vente de quelques centaines, ce soit exclusivement ses exemplaires qui circulent...

    Au final, rien n'est simple.

    PS : Rajouter un facteur d'usure dans le livre numérique ferait très "mission impossible". Irréaliste mais très marrant !
  • Nathalie

    Ex-Team

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    #9 21 Mars 2013 14:54:40

    A mon avis il y a moyen techniquement de créer un système de prêt d'ebooks entre particuliers. Il "suffirait", comme dit Lelf, que le livre disparaîsse de la liseuse le temps du prêt.  On est ainsi dans les conditions exactes du prêt de livre papier, et si les éditeurs ont su s'en accomoder pour le papier, ils pourraient aussi pour le numérique. Le vrai problème c'est qu'il faudrait un système qui soit techniquement au point et empêche aussi la copie par "l'emprunteur" - et ce genre de choses, c'est tout de suite piraté. Du coup je comprends que les éditeurs soient frileux.

    Dans le cas d'Amazon, ça impliquerait aussi de revoir leur système juridique, puisqu'ils ont toujours prétendu ne pas vendre des livres mais vendre une license personnelle de lecture du livre ; ça, on ne peut pas le prêter par définition.

    Pour la revente, il y a évidemment l'usure qui limite le nombre de reventes de livres papiers mais pas des ebooks, mais là aussi techniquement ça peut être imité, tout simplement en faisant en sorte que l'ebook ne puisse pas changer d'utilisateur plus d'une ou deux ou trois fois.

    A mon avis le système est limité tout simplement parce que l'ebook est né au moment où il existe déjà une industrie du livre qui peut dicter les règles et les imposer par des limites techniques. Si Gutenberg avait été éditeur et qu'il avait pu inventer un livre qui ne puisse pas techniquement être prêté ou revendu, à mon avis il l'aurait fait  :D 

    Et puis c'est normal en réalité, l'édition c'est pas un truc de philanthropes, ils doivent gagner leur vie pour pouvoir continuer à exister. Du coup ils sont frileux concernant tout ce qui pourrait faire circuler librement les livres qu'ils vendent et du coup leur faire perdre toute valeur marchande. Mais la concurrence jouera ; pour le moment il y a un consensus entre éditeurs pour dire "pas de prêt/revente possible, c'est trop dangereux !"  Jusqu'au jour où un éditeur se dira "oui mais je vais tenter le coup quand même", et si ça marche, s'il a du succès et fait du bénéfice quand même, les autres seront obligés de suivre. Et au final (si tout va bien) on devrait aboutir à un équilibre entre les privilèges du lecteur et la rentabilité des éditeurs (et des auteurs). Mais là le marché est toujours en train de se construire...
  • ImagIn

    Dévaliseur de librairies

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    #10 23 Mars 2013 12:34:26

    J'ai lu qu'en plus, il y avait un débat autour des prêts prévus par Amazon parce qu'ils se prendraient une comm'. Du coup, ça fait encore plus grincer des dents...
    Pour le moment, personnellement, je prête ma liseuse, comme ça, c'est réglé : pas de copie du fichier, et pendant ce temps, je n'ai effectivement plus le livre en mains. Mais c'est vrai que je n'ai plus les autres non plus, du coup ! =D Et cela implique de faire entièrement confiance à la personne à laquelle tu la prêtes, autrement dit c'est assez limité !