#1 04 Mai 2013 15:21:59
Un début d'histoire que je compte bien poursuivre et pourquoi pas finir ( ce serait une grande première en plus ! )
Une enveloppe vide. Un coeur inexistant. Un regard éteint. Un sourire effacé. Impassible, insensible ...
De longs cheveux noirs de jais venaient encadrer un visage au teint blême, un visage aux traits fins et harmonieux, des yeux d'un bleu turquoise qui ne voyaient plus et dans lequel tout être humain aurait aimé se perdre. Des lèvres parfaitement ourlées qui appelaient aux baisers les plus tendres comme les plus fougueux. Un sourire qui, autrefois, affichait le plus beau, le plus pur des sourire.
Il avait un corps digne d'un dieu grecque à faire damner un saint.
Homme ou femme, esclave ou chevalier, paysan ou noble ... Tous le convoitaient et pourtant cet homme restait indifférent.
Cet être solitaire avait pour nom Valéry de Rêvange et allait sur ses 23 printemps. D'une noble lignée, il devait se marier à l'automne prochain et ainsi assurer sa descendance. Une demoiselle de bonne famille avait même été choisie spécialement pour lui mais rien n'y faisait.
Valéry restait profondément détaché et indifférent à tout ce qui l'entourait. Ses yeux qui jadis exprimaient la joie de vivre avaient vu tant de choses. Il n'avait plus la force ni l'envie de continuer d'espèrer.
Il avait tout perdu, l'appétit, le sommeil, la soif de connaissance ... Il ne vivait plus.
Depuis ce funeste jour, celui qui marqua la fin de son insouciante existence, il s'était juré de ne jamais oublier. En perdant ce qu'il lui restait de coeur, il renonça à la vie.
A chaque nouveau levé de soleil, son âme s'assombrissait. A chaque nuit, c'était un nouveau cauchemar qui le hantait.
Pourquoi n'a-t-il jamais mis fin à ses jours ? Abréger ses souffrances et ainsi se libérer de cette vie qui n'avait plus aucun sens.
Tout simplement car Valéry n'était pas un lâche.
Dans son entourage proche, on s'inquiétait de son état sans le dire ou on ne le remarquait tout simplement pas.
- " Encore une de ses lubies ! Il n'a rien trouvé d'autre pour se rendre intéressant ! " Pensaient certains.
- " Il abrite un démon en lui ... Mieux vaut ne pas s'en approcher "
- " Cet homme est devenu fou ! " Pensaient d'autres.
- " Laissons-le " Se résignèrent-ils d'une seule et même voix.
Ainsi Valéry alimentait seul sa solitude. Chaque personne osant trop s'approcher de lui finissait immanquablement par périr dans d'atroces souffrances. Il avait perdu toute conscience et toute foi en l'être humain.
Ceux-là même qui l'ont détruit ...
Le dernier esclave qui a posé la main sur lui a finit ses jours dans un fossé, la gorge tranchée et le crâne fendu.
Son quotidien se résumait aux tortures du corps et de l'âme, au sang, à l'indifférence et au silence.
Ses terres dépérissaient, plus aucun arbre ni aucune fleur ne poussaient. Aucun oiseau ni écureuil n'osait s'aventurer dans les environs. Il n'y avait plus aucune vie, plus aucune joie, plus aucun espoir.