Végétariens, végétaliens et vegans sur Livraddict

Je ne sais pas s'ils sont ouverts, puisque je cuisine moi-même mon mangé de mon côté (mon paternel vivant seul depuis peu de temps, il a vraiment du mal à popoter, alors en plus, sans steak, ça le perturbe un peu ^^). D'un point de vue pratique, ce n'est vraiment pas top : souvent les repas de famille se font avec des légumes trempant dans du jus de viande... La mère de mon copain est beaucoup plus compréhensive, elle se casse la tête pour nous aider à cuisiner quand on est chez elle. C'est un peu le jonglage en famille, mais je m'en sors ^^. Nous aussi on a des "racines" franchement paysannes, mes grand-parents élevaient des lapins pour les manger par exemple, et du coup culturellement, chez moi c'est un peu arriéré, mais j'ai décidé de faire mon petit bonhomme de chemin. En plus chez moi il y a des vaches, trop mignonnes :heart:

Je ne suis pas d'accord avec ça... Enfin si, je comprends ce que tu veux dire, mais je pense que dans les faits, ce n'est pas comme ça que ça se passe : ceux qui veulent manger de la viande font ce qu'il veulent, tout simplement parce qu'on est humains et qu'on a les moyens d'asservir d'autres espèces. Ca ne veut pas dire qu'il faut le faire, mais à partir du moment où on en a la possibilité, les moyens, et où la majorité est d'accord, les végétariens ne peuvent pas empêcher les omnivores de manger de la viande, pas plus que les omnivores ne peuvent obliger les végétariens à le faire. Ce que les végétariens peuvent faire, c'est faire prendre conscience aux omnivores que c'est immoral de manger de la viande, parce que quand une majorité considérera que tuer quand ce n'est pas nécessaire est inacceptable, les mentalités, la culture, et les lois ensuite, changeront. Les hommes (et femmes bien sûr) font les lois par la majorité, et dans l'intérêt des humains (et leur propre intérêt à eux, la majorité) d'abord. Mais petit à petit, et même de plus en plus vite quand on y pense, la majorité prend de plus en plus souvent conscience que parfois il faut protéger la minorité ou les autres espèces et garantir leurs droits à eux aussi, pour la seule raison que c'est moral, éthique. Par exemple, il a fallu moins d'une génération pour que la majorité passe de "l'homosexualité c'est pour une minorité donc c'est déviant donc il faut l'empêcher" à "l'homosexualité c'est une minorité mais au final la seule chose immorale c'est de les traiter différemment à cause de ça". Le retournement est tellement rapide, c'est époustouflant !  Maintenant on en est à "les animaux c'est juste des animaux, on en a toujours mangé, on va continuer à les tuer pour en manger", mais je suis persuadée qu'un jour dans pas si longtemps on en viendra à "ah mais au fait les animaux ce sont des êtres vivants qui ressentent des choses et on n'a pas besoin d'en manger, il n'y a pas de justification morale pour les tuer". Ce ne sera pas nécessairement super rapide car ça implique un grand changement dans nos cultures gastronomiques, mais ça viendra...

Dans ce cadre-là, je trouve la lettre à Mr Carniste très choquante et tout à fait contre-productive. Déjà, les insultes, ça ne marche jamais pour faire changer quelqu'un d'avis. Ensuite, le contenu est débile : rien n'est expliqué, moi-même je ne comprends pas trop le lien entre le fait de manger de la viande et d'être "un connard nombriliste", un idiot, de polluer les océans et je ne sais pas quoi encore. Enfin j'aimerais bien savoir en quoi cette personne peut déclarer qu'elle est parfaite, combat la pauvreté, ne pollue absolument pas, n'a aucun impact sur son environnement, etc, parce qu'il n'y a que quelqu'un de parfait qui peut se permettre d'écrire des choses aussi violentes et accusatrices.

On n'a pas arrêté de le préciser ici : on fait tout ce qu'on peut pour limiter notre impact sur notre environnement et sur les autres, mais il faut faire des choix. Je ne suis pas sûre que mon t-shirt n'a pas été cousu par des enfants au Bangladesh, que les composants de l'ordi sur lequel j'écris ne viennent pas de mines qui provoquent des guerres en Afrique, j'ai beau trier mes déchets je remplis quand même des poubelles qui iront sur une décharge, j'ai une voiture qui roule au diesel et pas les moyens de m'offrir une Tesla. Tout ceci est susceptible de causer la mort d'êtres humains à cause de mes choix, et c'est horrible de le savoir, mais pour le moment je n'ai pas d'alternative. Par contre, ne pas manger de la viande, c'est quelque chose que je peux faire "facilement", c'est à ma portée, alors je fais ça pour être au minimum en accord avec ma conscience. Je peux essayer de convaincre des gens autour de moi de faire la même chose, mais je peux aussi comprendre qu'ils fassent d'autres choix pour vivre en accord avec leur conscience. Les insulter parce qu'ils n'ont pas fait mes choix, c'est idiot, méchant, contre-productif.

Désolée pour le pavé  :D

L'être humain fait ce qu'il veut ou peut (la distinction fera souvent la différence dans ce domaine comme dans d'autres) car il dispose d'une conscience, une représentation de sa propre finitude qui s'inscrit dans une histoire.
Les connaissances scientifiques ont évolué depuis Descartes qui affirmait que les animaux n'étant pas doué de cette conscience agissait en somme comme des machines. Ce qui lui permettait de conclure que les animaux stricto sensu "ne mourraient pas" (car ils n'avaient jamais conscience de leur finitude).
Certes les espèces animales n'ont pas d'histoire et réagissent effectivement aux stimuli déclencheurs, ce que nous prenons parfois abusivement (syndrome walt disney) pour des sentiments humains.
Mais les découvertes récentes permettent de mesurer des degrés de conscience chez certains mammifères, et c'est là que le doute s'installe sur la légitimité d'en consommer. J'ajoute que animaux et être humains partagent aussi un autre point commun, celui qu'évoquait toujours Théodore Monod, un grand sage : ils sont des "êtres souffrants."

Je rejoins Nathalie pour dire à quel point l'autrice du post que tu cites est  à côté de la plaque. Son simple mode de vie génère fatalement de la destruction de la biosphère, mais elle ne le voit pas, c'est bien commode.
Les contradictions entre les convictions et les conséquences pragmatiques sont nombreuses, cela a souvent été relevé ici. Le simple fait de ne plus les élever pour les consommer ou utiliser leur lait ou leur laine (je ne vois d'ailleurs pas en quoi tondre un mouton est irrespectueux dans le cadre d'un élevage décent) anéantira l'existence de la diversité de ces espèces ovines ou bovines, et de multiples espèces sauvages aussi, à partir du moment où leur utilité économique sera nulle.
C'est d'ailleurs ce qui est intéressant dans ce fil de discussion, c'est que tout le monde a compris que ça ne se joue pas uniquement dans les assiettes.