[1984 - Juin 2015] Intrigue et personnages

Un monde gris, sans saveur, vraiment effrayant. L'intrigue est rondement menée et j'ai eu peur pour les personnages plus d'une fois. J'étais à la fois horrifiée par ce qui se passait sous mes yeux, pleine d'espoir pour notre couple héros et bouleversée par l'écho qu'à ce roman sur notre société actuelle.
Le monde présentée par George Orwell est terrifiant. A la fois très proche de nous et je l'espère complètement fictionnel (bien que l'on tende peu à peu à ce genre de choses, toute proportion gardée).
En tout cas, ce bouquin fait réfléchir sur les notions de liberté. Une valeur chère pour laquelle nous devons nous battre. Un monde dépourvu de liberté, comme dans ce roman, est l'anéantissement de la société et de l'homme en tant que tel. Plus aucun désir, plus de plaisir, de joie, plus d'avis, plus d'amour... Juste suivre un chemin tout tracé sans envie. La vie réduite à son plus simple appareil. Effroyable !

Les personnages sont très attachants. Notamment le perso principal, Winston, qui justement n'est pas vraiment un homme lambda et se pose encore des questions même si elles sont minces au départ et interdites.
Je me suis moins attaché à Julia. Pour moi elle était plus un prétexte à faire évoluer Winston qu'un personnage auquel on est voué à s'attacher.

Il y a bien sûr d'autres personnages mais pour moi Winston fait tout le roman. Les autres gravitent autour de lui et ont des places importantes mais c'est vers lui que les yeux sont braqués.

moi ce que j'ai aimé avec les personnages c'est qu'on suivait, en fin de compte, des personnes qui ne sont que des maillons de système. Wilson participe à réécrire, ou à détruire (au choix) l'histoire et Julia écrit des livres pornographiques pour les gens de la base. Ce qui m'a un peu chagriné c'est que les personnages ne sont pas vraiment développés. On ne connaît pas vraiment leur passé.

J'ai adoré Winston, sa manière de penser, ses actions. C'est un personnage fort, qui a conscience du monde qui l'entoure, qui a vécu avant et qui cherche à re-vivre l'ancien temps. Il m'a beaucoup touchée, notamment au moment où il loue la chambre, pour se retrouver, quelque part, plus proche de ce qu'était le monde avant. Il évolue d'une manière très logique et je pense même que la fin n'aurait pu que se passer comme ça, après tout.

J'ai eu un peu plus de mal avec Julia par contre. Née dans le Parti, elle a conscience de l'horreur qui l'entoure mais finalement en tire parti. Elle m'a semblé assez inconsciente par rapport à Winston, et le Parti a finalement l'air de lui aller (normal vu qu'elle n'a jamais vécu autrement). Je ne me suis d'ailleurs pas spécialement attachée à elle, ni à leur couple, qui pour moi, sert finalement à faire évoluer notre cher personnage principal.

J'ai trouvé les différences riches/pauvres assez effarantes. Dans ce monde, les "riches" sont finalement bien moins lotis que les pauvres, qui n'ont aucune surveillance et finalement, peuvent dire ce qu'ils veulent. Même s'ils ont tout, j'ai trouvé qu'ils étaient traités comme des prisonniers par rapport aux prolétaires. Finalement on comprend l'intérêt que le Parti à a faire ça, et je trouve ça dur mais justifié dans ce livre.

Pour ce qui est de l'intrigue, même si la partie "explicative" est un peu longue, je l'ai beaucoup aimé. Il y a des rebondissements, même si finalement on suit surtout les pensées de Winston. Elle est faite d'une telle façon que l'on comprends au fur et à mesure combien le Parti est horrible, pour finalement arriver à l'horreur suprême. C'est rondement bien mené et je trouve l'auteur vraiment très fort sur ce coup-là !

Je ne vais pas trop revenir sur ce qui vient d'être dit sur ce sujet car je suis d'accord avec vous. Toutefois, j'ai été surpris sur le caractère pessimiste de l'oeuvre.

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Au final, c'est BB qui gagne. Il ne se contente pas de tuer ses opposants (Winston ne meurt pas à la fin mais on suppose qu'il finira par prendre une balle dans la nuque), il les convertit à ses idées. Il les détruit complètement.

Il y n'y a pas d'espoir dans cette fin mais malgré ma surprise initiale, elle me semble toute logique.