Salut à tous,
Bon alors ici, je pense y mettre quelques écrits divers de temps en temps. Mais surtout y mettre quelques extraits des Chroniques Cynique, nom hélas déjà pris donc on va appeler ça Chroniques D'un Doux Looser. Il y aura aussi peut être des petits essais de poésie et des nouvelles pourquoi pas. Étant donné mon style d'écriture, je ne pourrai pas mettre ici tout les textes des Chroniques sous peine de censure. Donc je vous mettrai peut être un lien où trouver les autres textes au besoin.
Les Chroniques D'un Doux Looser, c'est des textes choisi d'une autobiographie écrite sous formes de petites nouvelles narrant des péripéties ou des pensés d'un mec paumé à la vie assez chaotique.
Bref trêve de blabla, je vous propose de lire une de ces chroniques des maintenant. N'hésitez pas à commenter pour me donner vôtre avis, je les poste pour en avoir, et aussi pourquoi pas, pour vous faire passer un petit moment de lecture sympas.
Bonne lecture.
Hank Kérouac
P.S: Il s'agit d'écriture spontanée, donc l'écriture est assez brute, pour l'exemple, ce texte a été écris en moins de deux heures. C'est pour m'entrainer à ce style d'écriture.
—————————————————————————————————————
Je me rappelle d’une fois où j’étais en Espagne, je ne sais pas vous, mais moi quand on m’évoque l’Espagne. Il me vient plein d’images et de saveurs: les tapas sur les bars, les magnifiques brunes à la peau caramel, l’alcool enivrant et abordable, les routes d’asphaltes à perte de vu, la marijuana illégale pour faire bien dans la législation mais pas du tout appliqué. Et le désert, car faut ce le dire, c’est assez vide l’intérieur de l’Espagne, entre Madrid et Sevilla, de la route entourée de terre aride, pas même un taureau sauvage pour exciter le touriste en quête d’aventures faussement trépidantes. Y’a rien, à part des petits villages qui en pleine après-midi ressemblent à des villes fantômes. Le sont-telle peut être vraiment après tout. Bref je vous ai planté le décor, si votre imagination ne vaut pas grand chose, matez les westerns de Leone, ils ont été tourné dans ce coin.
D’ailleurs c’était une des raisons de ma venu dans ce pays, après les belles brunes cela va de soi, mais je voulais retourner sur les lieux de tournages des films qui ont bercé ma jeunesse. Pourquoi? Par pure nostalgie je pense, ou peut être pour rechercher l’inspiration fugace qui me manquait cruellement à ce moment la (je la cherche toujours, cette quête est infinie et est aussi souvent la raison des péripéties et autres âneries que je vous raconte ici). Ceci étant je roulais depuis prêt de 5 heures à bonne allure sur ma vielle moto américaine, enfin vieille, elle ne l’était pas, mais son allure miteuse faisait qu’on pensait qu’il s’agissait d’une vieillerie sorti d’une grange et qui roulait par on ne sait quelle miracle. En faite c’est juste que je m’étais planté pas mal de fois avec, ce qui lui avait donné comment dire, un certain cachet (des bosses et des éraillures pour ceux qui ne comprennent pas la subtilité) et que je suis pas le genre de type à astiquer sa moto chaque matin pour quelle soit présentable. Y’a bien d’autres choses à astiquer plus intéressantes. Je roulais donc depuis des heures, pour éviter trop d’arrêts aux stations essences j’avais emmené des bidons que j’avais rempli à la frontière. Et me voila filant à bonne allure, presque seul sur cette magnifique route, merci l’Europe, zigzaguant sur les deux voies comme si j’étais seul au monde, me prenant pour Peter Fonda, avec Born To Be Wild dans la tête. Essayant d’avoir l’air cool en allumant mes cigarillos, Eastwood style, conduisant sans les mains.
Mais vers le début de l’après-midi, le soleil tapant comme une brique sur ma gueule et la faim se faisant sentir, je me dis que je m’arrêterai au premier bar ou restaurant que je croiserai, il a fallu plus d’une demi heure à 150 km/h pour le croiser.
Je me gare devant le rade, non ce n’est pas pour la formule, ça ressemblait vraiment à un rade, sorte de saloon hors du temps, avec des barreaux aux fenêtres et une enseigne à moitié décrochée du mur. Je m’attendais presque à voir une mangeoire pour les chevaux. Y’avait deux tacots garaient devant l’établissement. J’entre, l’obscurité est presque totale, le bar fait toute la longueur de la pièce, une petite musique ibérique passait en fond sonore. On est 5 dans la pièce, deux clients du coin apparement, un barman bedonnant faisant fuir les mouches des tapas posés sur le bar. Et une jeune serveuse à la mine triste rangeant les verres sur les étagères. Vu que quand elle me remarque un sourire s’est immédiatement dessiner sur son visage somptueux, je me suis dit que c’était vraiment la dech dans le coin pour être contente à la simple vue d’une loque comme moi.
Je m’installais sur une table fasse au bar, contre un mur (je vous dis que j’étais en plein trip, du coup l’idée de pouvoir avoir quelqu’un qui me passe derrière me paraissait absurdement dangereux). Les trois hommes me regardèrent d’un air lasse, puis le barman baraguina quelques chose à la serveuse qui vint me voir dans une démarche légère jusqu’à moi pour me donner le menu, ou plutôt le torchon qui servait de menu et qui avait du être imprimait en même temps que le jour de l’ouverture du restaurant. Je ne comprenais pas vraiment l’espagnol mais son sourire me suffit pour avoir envie de commander encore et encore pour qu’elle revienne plusieurs fois illuminé mon âme de son magnifique visage. Je commandais une « cerbeza » en attendant de choisir mon menu. Je ne pu décoller mon regard de son corps qu’une fois qu’il fut caché derrière le bar. Un regard furtif sur le barman me fit comprendre que celui-ci m’avait remarqué. Et la désapprobation était palpable. Je me concentrais donc sur mon menu, ne comprenant rien à part le mon jambon. Je me suis dit que ça irait. Puis je me re concentrais sur l’environnement. Il faisait vraiment sombre, pour ne pas faire entrée la lumière et la chaleur insupportable de l’extérieur, au pied du bar était amassé une tonnes de détritus en tout genre, reste de frites, poussières, papier schiffonnés, mégots, morceaux de verre, même une santiag solitaire était la. Puis je vis quelques jarres au sol entre les chaises hautes comme dans les westerns, pensant un instant qu’ils étaient la pour la décoration. Juste avant qu’un des deux clients se racle la gorge comme un gros dégeiullasse et y crache un mollard maronnassent et visqueux dedans. C’est vrai que ça semble pas le genre de lieu à avoir des choses « pour la déco ». Je regardai avec un regard neuf le fusil exposé au mur entre deux étagères remplies de bouteilles d’alcool. Je me re concentrais sur ma table est vie la couleur verdâtre du verre devant moi, le pris à la main pensant qu’il s’agissait de la couleur du contenant. Mais après avoir pris un mouchoir et l’avoir passait dedans, je compris qu’il s’agissait de crasse. Super. Je vis qu’un des clients, pas celui qui chiquait mais l’autre, avec sa peau burinée et sa main accrochait à son verre comme s’il était parti intégrante de son corps (ce qui semblait plausible vu la couleur jaune de ses yeux) et avec un sourire narquois siffla un petit « Pendero ». Bizarrement je cause pas l’espagnol, mais j’ai compris que ça devait pas être une politesse. Je me levais d’un bond, ce qui le fit sursauter, mon visage resta impassible et mon regard impénétrable grâce à mes lunettes de soleil qui ne me quitte jamais. Et me dirigeai vers le fond de la salle, vers les toilettes, fier d’avoir fait peur au connard. Bien sur les chiottes étaient aussi propre que les verres et je dus pisser à la distance absurde d’un mètre pour pas me salir les bottes sur des saloperies dont je vous ferai la grâce de descriptions. J’osais même pas me laver les mains vu la tronche du lavabo, de toute façon je pense qu’il n’y avait pas d’eau dans le robinet, mais une infection à la clé, ça c’était certains.
Quand je revins dans la salle, je vis que la serveuse attendait mon retour pour sortir de derrière le comptoir une bouteille de bière à la main, pour me recroiser. Je me sentis touché par cette jeune femme qui n’avait pas l’air d’avoir eux de bonne compagnie depuis si longtemps que même un loser mal fagotait comme moi et ne parlant même pas la langue, ravissait au plus au point. Elle en parlerait même surement à ses amis ou sa famille à table le soir même comme si c’était un évènement. Je revins m’assoir et lui rendit son sourire avec un « gracias » des plus correct. Elle me parla, je sentis l’interrogation dans sa phrase, mais n’en comprit pas vraiment le sens. Avant que j’en conclus que ça devait signifier: que désirez vous (pour manger bien sur). Elle me dit « toi as choisi à manger ? » avec un accent à couper à la machette. Ce qui me fit fondre instamment. J’y peux rien, j’ai trouvais ça vraiment trop craquant. Je lui redis en faisant l’effort de bien prononcer avec l’accent « gracias » et lui montrer sur la carte le fameux plat au « jambon iberico ». Elle acquiesça de la tête faisant bouger ses cheveux noirs lisse et fin, faisant bougé les reflets de la faible lumière de la pièce et montrant des reflets presque bleu. Magnifique. Avant de repartir préparer mon plat, elle m’ouvrit la bouteille de bière et nettoya soigneusement le goulot, me faisant comprendre par ce geste qu’il valait vraiment mieux boire à la bouteille.
Puis elle reparti, sa chevelure balançant dans le sens inverse du balancement naturel de ses hanches. Je bus d’une traite la moitié de la bouteille. Je regardais discrètement les trois hommes qui parlait doucement et rapidement. Le genre de discussion qui sent les embrouilles. Non je ne suis pas perspicace, j’ai seulement l’habitude à force. Me jetant des petits regards tout en marmonnant.
Deux minutes plus tard, la serveuse sorti de la cuisine avec une assiette sur laquelle était posé mon repas, mais fut stoppé par le barman qui lui saisit le bras quand elle passa derrière lui. Lui ordonna d’une voix dure je ne sais quoi. Après quoi toute la joie du monde qui passait sur le visage de la femme se ternit et ne laissait plus place qu’à la tristesse quotidienne de sa vie. Il lui pris l’assiette, elle ne lui fit aucune résistance et le barman vint à ma table dans une démarche un peu branlante et lourde. Faut dire que le mec était genre gras du bide de niveau supérieur et que je pense que son tablier plein de tâche de diverses couleurs suspectes avait dut être élargi plus d’une fois avec du tissu dépareillé. Il me jeta presque l’assiette sur la table, le sandwich menaçant de glisser et de tomber sur le sol douteux. Sans un sourire mais avec un regard sévère, il reparti vers le bar. Bingo, j’avais raison, les attaches de son tablier avait été élargie, 1,2,3 fois à en juger les tissus au divers motifs qui furent cousu pour qu’il puisse faire le tour de sa taille. Je m’enfilais tranquillement mon plat, faisant exprès de trainer car je voyais que ça agacé les gars. Et de voir la serveuse complètement minée me faisait mal au coeur. Ou à ce qui se rapproche le plus d’un coeur, et de la voir baisser les yeux quand le patron lui donnait des ordres, à devoir retenir ses larmes par une fierté déconcertante, commençais à bien me chauffer. Je suis pas un chevalier blanc ou une autre connerie de ce genre. Mais j’y peux rien, les connards, ça m’irrite. Je finis ma bière et demanda à haute voix « une autre cerbeza por favor » (je vous ai dit que je parlais pas l’espagnol). Le bedonnant avait l’air sur les nerfs de devoir encore me supporter dans son établissement et me répondit « Si cabron » ( pour le coup j’ai compris, merci les Red Hot). En me regardant il prit un grand verre bien sale, et versa une bouteille déjà ouverte dedans, la faisant bien mousser. Puis il me l’apporta et la claqua sur la table ce qui la fit déborder. On se toisa quelques secondes et avant qui ne reparte je lui dis: « En una bottela, la cerveza, pour favor… ». Il me fusilla du regard et enchaina:
-Toi payer et partir.
-Despues tener me cerveza…
Il se retourna, les deux hommes du bar ne me quitta plus du regard.
J’ajoutai, car je ne sais jamais la fermer: « Gracias… Cabron ». La même la serveuse sorti de son état de tristesse et me regarda avec stupeur pendant que les deux clients se mirent simultanément debout et que le barman se retourna le regard plein de colère et un peu de bave à la commissure des lèvre. Une tête de chien enragé en gros. Avec la couleur rouge et la veine du front prête à exploser en plus.
Comment dire que ça c’est mis à puer du dech d’un coup… Les deux habitués virent se mîrent de chaque côtés du barman, l’un avec son verre toujours à la main, et l’autre une main dans le dos.
Finalement l’idée de s’installer juste contre un mur; c’est une idée bien conne quand on a pas de 6 coups. Je le saurai pour la prochaine fois.
L’homme au verre brisa ce dernier contre la table à côté de lui ne lui restait que le cul du verre avec un beau morceau de verre tranchant dans la main. Sans vraiment comprendre ma réaction, je pris le verre sur ma table pour le balancer à la gueule du mec qui sortait je ne sais quoi de derrière son dos, me leva, immobilisa la poignée du mec avec son morceau de verre et lui mit un gros coup de boule dans le nez. Ça fait un mal de chien, autant pour le mec qui reçoit que celui qui donne. Sans prendre le temps d’attendre que mon regard arrête d’être flou. Et avant pendant que le mec lâche son arme de fortune pour lancer des jurons en mettant ses mains sur son nez pissant le sang, je pris ma bouteille vide et envoya un bon coup sur la tempe du chef d’établissement. Vu la corpulence du gars, on est loin des films ou le type part en vrille valdinguer sur une table en la cassant. La seule la tête bougea sous le choc, et après de longues seconde il tomba à la renverse comme une statue, son regard partant en couille. Le mec qui avait reçu le verre dans la poire était au sol et regardait le regard exorbité le mec étalait au sol. Toujours dans l’élan je cassai à mon tour la bouteille sur la table, la tenant pas le goulot, maintenant cassait en une multitude de pointes menaçantes et la jetait en sa direction au niveau de l’entre jambe, ce plantant sur le parqué, à 5 centimètre de ses bourses (des heures d’entrainement au lancé de couteux ne sont pas une perte de temps finalement) . Le voyant sous le choc d’avoir failli perdre sa virilité, je lui envoya un bon coup de botte dans la tronche. Et de deux. Le troisième me regarda, son nez saignant de plus en plus. Mon visage était impassible, froid, en vrai je tremblais de tout mes membres sous l’effet de l’adrénaline, et surtout de la peur. Puis d’un coup il se mit à courir vers la sortie et moins d’une minute après j’entendis le moteur d’une des voitures partir à toute berznigue dans la direction dont je venais. Et vu que je n’avais pas vu de village ni de croisement sur une bonne cinquantaine de kilomètre, il n’allait pas chercher du renfort mais juste partir le plus loin possible de cette mésaventure.
Je repris enfin mon calme, voyant la petite femme sortir de derrière le comptoir, venant vers moi doucement, un torchon à la main, puis quand je cru qu’elle allait à son tour partir en courant elle vint s’accroupir devant son patron, vérifia qu’il respirait toujours. Quand elle vit que c’était le cas elle fouilla dans la poche avant de son tablier et en sortit quelques billets. Se releva et lui donna un bon coup de pied dans les côtes. Le mec était tellement sonnait qu’il ne fit qu’un petit grognement fasse à ce geste. Elle me regarda, et son sourire réapparut doucement.
Nous primes la route ensemble, après avoir rempli ma moto avec un des bidon d’essence et mit à la place de ce dernier une bouteille de whisky et une de tequila. Nous restâmes quelques jours ensemble. Je ne m’étalerai pas sur les détails, mais disons que je n’ai pas souffert du froid glacial du désert ibérique pendant les nuits en sa compagnie. Et que ses hanches me sont vraiment inoubliables.
Finalement, l’Espagne, c’est un peu le Far West, Sergio Leone ne s’y était pas trompé.
—————————————————————————————————————