[Fahrenheit 451 - Mars 2016] Intrigue

  • Miss Fox and Mr Bird

    Marin sur les mers du savoir

    Hors ligne

    #11 30 Mars 2016 20:56:36

    L'intrigue est travaillé, d'une simple rencontre, un homme qui semblait "heureux" va bouleverser sa vie pour des livres des mots qu'il ne comprend pas. Il n'y a pas vraiment d'action sauf la chasse mais c'est le cheminement qui mène Montag a tout envoié promener qui fait la force du livre.

    Vous pouvez notamment répondre aux questions suivantes (préparées par mm03) :
    Je rejoins les propos de Celystine
    Dans la société de Fahrenheit 45, on observe 2 types de suicides:
    -  le suicide est perçu malheureusement comme quelque chose de normal voir même de banal sans grande incidence. Pour preuve se ne sont plus les médecins qui procèdent aux lavage d'estomac mais des "opérateurs", qui durant le traitement manque d'humanité a force d’effectuer cette manœuvre toute la journée. A leur réveille, celui qui a attenté à sa vie, a juste faim!
    - A ce suicide s'oppose celui des fanatyco-littéraires.

    Pour moi le Limer est une extension du contrôle du gouvernement. Je ne le vois pas comme un drone car le Limer est programmé pour traqué et tué tout opposant au "régime", son utilisation dans le roman est en opposition avec son utilité d'avant (sauvé la vie)

    Personnellement,  je n'ai pas l'impression que l'on tend vers la diminution des livres, des classiques. Ils sont certe revue pour être facilement approchable pour les jeunes générations par exemple mais je dirai que l'approche de la lecture s'ouvre vers le plus grand nombre, ebook (pour la génération google comme moi!), audio...

    dans cette société, les gens sont heureux dans le sens qu'il n'ont pas conscience en absence de livre que leur vie n'a pas de sens, d'amour, d'amitié. On peux prendre l'exemple ou Montag lis un extrait d'un poème d'amour à Mildred et ses amies

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    l'un d'elles fond en larme face au romantisme de la poésie exprime. Le mari est fou amoureux de sa femme mais cette réalité n’existe pas dans les mariages du monde crée par Bradbury.


    Pour une fois dans une dystopie, le héro n'est pas anéanti par ce monde, cela change. La fin marque un espoir, un nouveau monde s'éveil...
  • Aniouchka

    Lecteur en pantoufles

    Hors ligne

    #12 30 Mars 2016 21:08:32

    Je n'ai pas vraiment compris les "suicides" comme tels, en tout cas celui de Mildred. Pour moi, son esprit est tellement vidé de toute capacité à réfléchir qu'elle en oublie qu'elle a déjà pris ses cachets, jusqu'à avaler la boîte entière. Le fait qu'elle nie en bloc le lendemain, comme si la question ne se posait même pas, est révélateur. En revanche, la femme qui se laisse brûler avec ses livres se suicide par rébellion contre cette société qui a tout oublié et bannit les livres parce qu'ils lui renvoient un miroir d'elle-même.

    A propos du Limier, je n'ai pas vraiment pensé aux drones mais plutôt aux analyses ADN qui permettent de retrouver n'importe qui, ou à ces nouvelles appli en développement qui permettront dans quelques années de connaître les informations personnelles de quelqu'un juste à partir de sa photo par exemple. Cela est tout aussi effrayant.

    En ce qui concerne les livres résumés, je ne suis pas sûre que nous nous dirigions dans cette voie, je crois que les gens qui lisent des livres apprécient qu'ils soient bien construits et donc prennent de la longueur. Je pense que les lecteurs font la différence entre la lecture plaisir (les livres) et la lecture informative (les actualités sur internet ou mobile par exemple, qui vont à l'essentiel parce qu'on a pas forcément le temps d'approfondir).

    Sur la question du bonheur, comme Celystine, je pense que les gens confondent bonheur et divertissement/occupation. Je crois d'ailleurs qu'ils ne se posent même pas la question de ce qu'est le bonheur : ils font ce qu'on leur commande de faire, point. Beatty est un "théoricien", il explique en quelque sorte le dessein du gouvernement et prononce donc le mot "bonheur" parce que c'est un mot positif, derrière lequel il est facile de mettre tout et n'importe quoi. Mildred est heureuse quand elle part écraser des lapins à 200 à l'heure, et le sera encore plus quand elle aura eu son 4ème mur-écran. Quand on y regarde bien, on est pas si loin des publicités qui nous font croire qu'on sera heureux avec le dernier téléphone et écran plat à la mode.

    Quant à la fin, elle pouvait être difficilement optimiste. Je trouve qu'elle colle bien au reste du livre, même si j'ai ressenti un énorme sentiment de gâchis face à ces hommes qui ont bannis les livres et ont oublié pourquoi ils se font la guerre.
  • Julie27

    Administratrice

    En ligne

    #13 30 Mars 2016 21:14:41

    J'ai bien aimé l'intrigue autour de la prise de conscience de Montag sur la superficialité des relations, l'importance du savoir, de se parler, de réfléchir, ...

    Le suicide a une place importance dans cette société futuriste... mais surtout il est banalisé et c'est ce qui choque le plus.
    Les gens y accordent peu d'importance, tant les proches que ceux qui remplacent des médecins tellement c'est courant.
    Je trouve que c'est l'un des éléments les plus typiques du mal-être sous-jacent dans Fahrenheit 451.
    Du coup, je réponds en même temps pour "est-ce qu'ils sont heureux dans cette société?". Clairement, à mon sens non. Ils ne profitent pas de la vie, n'échangent pas. Mais ils semblent tellement vides de tout (et donc aussi de toute émotion négative) qu'il est difficile de les considérer comme vraiment malheureux pour autant.

    Le limier ne m'a pas du tout fait penser aux drones d'aujourd'hui lors de ma lecture mais plutôt aux chiens accompagnant les secouristes d'aujourd'hui. Mais, à la lecture de cette question, je me suis dit "oui effectivement, le parallèle pourrait être fait".

    Pour les livres devenus trop simples, ce n'est pas mon ressenti. Même si certains classiques existent maintenant en version abrégée, je pense que les originaux ont toujours beaucoup de succès (et heureusement, je n'aime pas cette idée de les dénaturer).

    La fin... j'ai été assez étonnée de cette fin... En même temps, je me suis demandée comment il pourrait terminer son livre, par quel évènement ou sur quelle note, positive ou négative... Je l'ai trouvée très rapide,

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    un peu trop tirée par les cheveux : le fait qu'il soit parti juste avant, la rencontre avec les "hommes-livres" à ce moment-là, la destruction de cette cité



    J'ai trouvé par contre qu'elle était assez positive, qu'elle permettait d'envisager un futur plus réfléchi pour les gens de cette société, une remise en question et de nouvelles pratiques, même si c'est à long terme...
  • Miss Fox and Mr Bird

    Marin sur les mers du savoir

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    #14 30 Mars 2016 21:17:03

    Aniouchka a écrit

    Quant à la fin, elle pouvait être difficilement optimiste. Je trouve qu'elle colle bien au reste du livre, même si j'ai ressenti un énorme sentiment de gâchis face à ces hommes qui ont bannis les livres et ont oublié pourquoi ils se font la guerre.


    Tu vois moi c'est le contraire que j'ai ressentis, j'y vois une vision optimiste car ces hommes bannis vont vers ce monde détruit pour aider à le  reconstruire grâce aux savoirs et connaissances qu'ils ont emmagasiné afin le délivrer à ceux qui souhaiterai le recevoir.

    Dernière modification par Miss Fox and Mr Bird (30 Mars 2016 21:17:22)

  • Aniouchka

    Lecteur en pantoufles

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    #15 30 Mars 2016 21:22:20

    Miss Fox and Mr Bird a écrit

    Aniouchka a écrit

    Quant à la fin, elle pouvait être difficilement optimiste. Je trouve qu'elle colle bien au reste du livre, même si j'ai ressenti un énorme sentiment de gâchis face à ces hommes qui ont bannis les livres et ont oublié pourquoi ils se font la guerre.


    Tu vois moi c'est le contraire que j'ai ressentis, j'y vois une vision optimiste car ces hommes bannis vont vers ce monde détruit pour aider à le  reconstruire grâce aux savoirs et connaissances qu'ils ont emmagasiné afin le délivrer à ceux qui souhaiterai le recevoir.


    Effectivement, on peut y voir de l'espoir aussi :)

  • EliseM

    Chercheur de mots

    Hors ligne

    #16 30 Mars 2016 21:31:33

    Une chose me rend perplexe :

    Montag est pompier, tient à son travail, c'est à dire brûle les livres interdits sans état d'âme. Et pourtant...

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    ...on découvre qu'il en cachait plein dans son plafond, bien avant d'avoir "sa révélation.



    Je n'ai pas compris le truc...


    Sinon j'ai trouvé la fin un peu rapide. Comme ce roman est court, elle aurait pu être un peu plus développée.

    Dernière modification par EliseM (30 Mars 2016 21:32:27)

  • tautiton

    Petit rat de bibliothèque

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    #17 30 Mars 2016 21:37:17

    Aniouchka a écrit

    Je n'ai pas vraiment compris les "suicides" comme tels, en tout cas celui de Mildred. Pour moi, son esprit est tellement vidé de toute capacité à réfléchir qu'elle en oublie qu'elle a déjà pris ses cachets, jusqu'à avaler la boîte entière. Le fait qu'elle nie en bloc le lendemain, comme si la question ne se posait même pas, est révélateur.


    C'est exactement comme ça que je l'ai ressenti également.

    d'ailleurs leur esprit est tellement vidé comme tu dis, que la question du bonheur ne se pose même pas, de toute façon ils ne connaissent pas autre chose, il subissent plus qu'ils ne vivent.

  • _ananas_

    Dompteur de pages

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    #18 30 Mars 2016 21:38:44

    Pour le suicide, j'ai bien aimé la façon dont c'est évoqué...
    Pour Mildred, j'ai eu l'impression qu'on avait presque affaire à une banalité... Comme si tout le monde le faisait, comme ça, sans vraiment en avoir conscience, plus pour passer le temps. On n'en fait pas de cas. Mildred refuse même de l'admettre. C'est assez étrange, vu que ça ne semble pas être un acte désespéré. C'est plus un acte dû au subconscient...
    Pour la vieille dame, je suis d'accord avec Tautiton, pour moi, ce n'est pas vraiment un suicide, plus un ultime acte de rébellion... Elle fait passer un message avec sa mort, c'est tout le contraire de Mildred... Je trouve qu'on a une belle opposition ici : mourir pour ses idées, ou mourir par inadvertance, pour rien...

    Pour le limier, je ne le comparerais pas tout à fait aux drones. Je ne suis pas très au fait de la société, mais actuellement, les drones ne servent qu'à surveiller, non ? On peut filmer et prendre des photos, mais c'est toujours l'homme qui le guide et il est passif... Alors que le limier est programmé, il repère tout seul sa cible, sans compter que c'est une arme mortelle... Mais bon, je ne serais pas étonnée de découvrir qu'il a un équivalent dans l'armée...

    Pour les livres raccourcis, je dirais oui et non... Oui, parce que l'on a tendance à résumer ce qu'on lit, à le simplifier pour les plus jeunes... Mais d'un autre côté, on continue de préférer de se plonger dans les oeuvres complètes. Je veux dire, que souvent, c'est parce qu'on m'a résumé un livre que j'ai eu envie de le lire ! Je dirais qu'on fait un peu un mélange des deux...

    Pour le bonheur, je trouve que c'est assez difficile de dire s'ils sont heureux ou non... Enfin, je veux dire, pour nous aucun d'eux ne semble heureux, mais puisqu'ils n'ont pas conscience de ne pas l'être, est-ce que ça signifie pour autant qu'ils ne le sont pas ? Enfin, je veux dire, c'est comme des fois on boit un verre d'eau et on se rend compte qu'on est assoiffé, mais pourtant on n'en avait pas conscience, ce qui n'empêche pas que notre corps était déshydraté... Je ne suis pas sure que la comparaison soit très claire, mais je pense qu'on peut dire que dans un sens, ils sont heureux comme ils sont, tout simplement, parce qu'ils ne savent pas qu'ils peuvent avoir plus...

    Perso, je n'ai pas trop accroché à la fin. Je l'ai trouvé un peu trop simpliste et facile... Je m'attendais plutôt à un gros retournement de situation. Là, c'est comme si tout ce qu'avait fait Montag avait été vain... Je trouve ça assez dommage....

    C'est fou, je suis en train de me rendre compte, que c'est en essayant de répondre aux questions que je commence à saisir tout l'intérêt de l'histoire, toutes ses subtilités... C'est comme si j'étais passée à côté de plein de choses en ne faisant que lire ce livre, sans l'analyser...
  • Nathalie

    Ex-Team

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    #19 30 Mars 2016 21:40:16

    Aniouchka a écrit

    Je n'ai pas vraiment compris les "suicides" comme tels, en tout cas celui de Mildred. Pour moi, son esprit est tellement vidé de toute capacité à réfléchir qu'elle en oublie qu'elle a déjà pris ses cachets, jusqu'à avaler la boîte entière. Le fait qu'elle nie en bloc le lendemain, comme si la question ne se posait même pas, est révélateur.


    Justement il y a une grosse ambiguité là-dessus, ce qui est intéressant aussi. Mais à un moment Montag regarde sa femme qui fait celle qui est heureuse mais il se rappelle le "suicide" et se dit qu'au fond d'elle-même il y a aussi une personne désespérée, et que les deux Mildred ne se rencontrent jamais. Apparemment lui il se dit que sa femme s'est vraiment volontairement suicidée mais qu'elle a deux personnalités, une qui s'abrutit dans le divertissement, une autre qui n'arrive pas à oublier son malheur et qui essaie d'en finir. Mais c'est vrai qu'on n'en sait rien, elle aurait peut-être pu prendre ses pilules sans s'en rendre compte... sauf que ce n'est pas la première fois apparemment. Et je pense que si on considère que c'était juste "un accident", alors cet aspect perd tout son sens dans l'intrigue. Mais si on considère qu'elle s'est volontairement donné la mort sans même vouloir se l'avouer à elle-même, il y a un gros gros désespoir derrière cette façade de futilité. Et en plus les infirmiers disent que ça arrive très souvent, ce qui donne une information intéressante sur cette société dans son ensemble.

  • tautiton

    Petit rat de bibliothèque

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    #20 30 Mars 2016 21:43:49

    _ananas_ a écrit

    mais c'est toujours l'homme qui le guide et il est passif... Alors que le limier est programmé, il repère tout seul sa cible, sans compter que c'est une arme mortelle...


    ce que tu dis là, est très interessant, c'est vrai que le limier à un coté "intelligence artificielle" qui fini même par le rendre hors de contrôle finalement.