[Fahrenheit 451 - Mars 2016] Intrigue

  • Aniouchka

    Lecteur en pantoufles

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    #21 30 Mars 2016 21:45:50

    Nathalie a écrit

    Aniouchka a écrit

    Je n'ai pas vraiment compris les "suicides" comme tels, en tout cas celui de Mildred. Pour moi, son esprit est tellement vidé de toute capacité à réfléchir qu'elle en oublie qu'elle a déjà pris ses cachets, jusqu'à avaler la boîte entière. Le fait qu'elle nie en bloc le lendemain, comme si la question ne se posait même pas, est révélateur.


    Justement il y a une grosse ambiguité là-dessus, ce qui est intéressant aussi. Mais à un moment Montag regarde sa femme qui fait celle qui est heureuse mais il se rappelle le "suicide" et se dit qu'au fond d'elle-même il y a aussi une personne désespérée, et que les deux Mildred ne se rencontrent jamais. Apparemment lui il se dit que sa femme s'est vraiment volontairement suicidée mais qu'elle a deux personnalités, une qui s'abrutit dans le divertissement, une autre qui n'arrive pas à oublier son malheur et qui essaie d'en finir. Mais c'est vrai qu'on n'en sait rien, elle aurait peut-être pu prendre ses pilules sans s'en rendre compte... sauf que ce n'est pas la première fois apparemment. Et je pense que si on considère que c'était juste "un accident", alors cet aspect perd tout son sens dans l'intrigue. Mais si on considère qu'elle s'est volontairement donné la mort sans même vouloir se l'avouer à elle-même, il y a un gros gros désespoir derrière cette façade de futilité. Et en plus les infirmiers disent que ça arrive très souvent, ce qui donne une information intéressante sur cette société dans son ensemble.


    Oui effectivement, je n'avais pas pensé à ce passage sur les deux personnalités qui ne se croisent jamais. Peut-être alors qu'elle a des moments "d'éveil" qui lui font prendre conscience de la stupidité, de l'absence de sens de son existence, et que c'est là qu'elle passe à l'acte. L'auteur laisse vraiment le champ libre à l'interprétation

  • _ananas_

    Dompteur de pages

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    #22 30 Mars 2016 21:48:24

    tautiton a écrit

    _ananas_ a écrit

    mais c'est toujours l'homme qui le guide et il est passif... Alors que le limier est programmé, il repère tout seul sa cible, sans compter que c'est une arme mortelle...


    ce que tu dis là, est très interessant, c'est vrai que le limier à un coté "intelligence artificielle" qui fini même par le rendre hors de contrôle finalement.


    Oui, et il est aussi assez facilement manipulable, vu qu'on peut modifier les "odeurs" qu'il recherche, par exemple pour qu'il soit attiré par Montag ! C'est assez flippant d'ailleurs, parce que la limite entre le contrôle fait par l'homme et ce qu'il décide de faire par lui-même est complètement flou....

  • maelys_a

    A la découverte des livres

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    #23 30 Mars 2016 21:49:40

    Nathalie a écrit

    Aniouchka a écrit

    Je n'ai pas vraiment compris les "suicides" comme tels, en tout cas celui de Mildred. Pour moi, son esprit est tellement vidé de toute capacité à réfléchir qu'elle en oublie qu'elle a déjà pris ses cachets, jusqu'à avaler la boîte entière. Le fait qu'elle nie en bloc le lendemain, comme si la question ne se posait même pas, est révélateur.


    Justement il y a une grosse ambiguité là-dessus, ce qui est intéressant aussi. Mais à un moment Montag regarde sa femme qui fait celle qui est heureuse mais il se rappelle le "suicide" et se dit qu'au fond d'elle-même il y a aussi une personne désespérée, et que les deux Mildred ne se rencontrent jamais. Apparemment lui il se dit que sa femme s'est vraiment volontairement suicidée mais qu'elle a deux personnalités, une qui s'abrutit dans le divertissement, une autre qui n'arrive pas à oublier son malheur et qui essaie d'en finir. Mais c'est vrai qu'on n'en sait rien, elle aurait peut-être pu prendre ses pilules sans s'en rendre compte... sauf que ce n'est pas la première fois apparemment. Et je pense que si on considère que c'était juste "un accident", alors cet aspect perd tout son sens dans l'intrigue. Mais si on considère qu'elle s'est volontairement donné la mort sans même vouloir se l'avouer à elle-même, il y a un gros gros désespoir derrière cette façade de futilité. Et en plus les infirmiers disent que ça arrive très souvent, ce qui donne une information intéressante sur cette société dans son ensemble.


    Ce sont des reflexions très intéressantes les filles! :)
    Et l'on peut faire un parallel avec notre vie. Il aurait été prouvé que Facebook rend dépressif (je n'ai pas vérifié ce fait). Mais pourquoi? Parce que chacun va montrer comment incroyable et géniale est sa vie, laissant de coté toutes les parties négatives. Du coup en regardant Facebook on va naturellement penser que notre vie n'est pas aussi bien que celle des autres. On est "poussé" par notre société à faire croire et à montrer à tous le monde comme on est heureux et épanouis. Se cachant les moments de doutes et de tristesse. Un peu comme Mildred qui ne se cache derrière sa futilité.
    Cela dit lors de la lecture de ce passage, j'ai eu une autre interprétation.  Je me suis dit que la vie était devenue si insignifiante (les femmes ont l'air de n'accorder aucune importance à leur maris ou à leurs enfants - si elles en ont) que finalement le suicide est banalisé.

    Dernière modification par maelys_a (30 Mars 2016 21:50:03)

  • Nathalie

    Ex-Team

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    #24 30 Mars 2016 21:54:07

    maelys_a a écrit

    Cela dit lors de la lecture de ce passage, j'ai eu une autre interprétation.  Je me suis dit que la vie était devenue si insignifiante (les femmes ont l'air de n'accorder aucune importance à leur maris ou à leurs enfants - si elles en ont) que finalement le suicide est banalisé.


    J'ai ressenti ça aussi, mais alors c'est encore plus terrible : il n'y a vraiment aucun échappatoire au désespoir !  Non seulement le suicide a peu de chances de marcher (en tous cas avec des médicaments), mais en plus ça ne sert même plus de cri d'alarme, c'est juste un acte comme un autre. Brrrr, quelle horreur !

  • Miss Fox and Mr Bird

    Marin sur les mers du savoir

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    #25 30 Mars 2016 22:09:25

    EliseM a écrit

    Une chose me rend perplexe :

    Montag est pompier, tient à son travail, c'est à dire brûle les livres interdits sans état d'âme. Et pourtant...

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    ...on découvre qu'il en cachait plein dans son plafond, bien avant d'avoir "sa révélation.



    Je n'ai pas compris le truc...


    j'ai eu l'impression que ces actes étaient involontairement, c'était son inconscient qui agissait car il n'a jamais pris le temps de lire les livres

  • Nathalie

    Ex-Team

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    #26 30 Mars 2016 22:11:44

    Moi je vois ça comme une curiosité qu'il n'arrive pas à réfréner, un peu comme un policier finirait par tester de la drogue après en avoir confisqué pendant des années, si vous voyez ce que je veux dire...
  • Citrouille Papote

    Grand chef libraire

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    #27 30 Mars 2016 22:12:38

    En ce qui concerne la simplification des livres, j' ai l' impression que ça se produit un petit peu en effet.
    Si on regarde quels sont les livres qui se vendent le mieux, les best - sellers, ce sont rarement des livres de philosophie ou de sciences, hein.
    Entre les romances simplistes et remplies de clichés, la bit - lit, la fantasy facile, la chick - lit ( rien que ce terme mériterait qu' on l' étudie un peu, tiens ), les biographies de peoples, je n' ai pas l' impression que le livre soit un support qui pousse tellement à la complexité.
    Comme tout autre support, on en fait ce qu' on veut.
    Et souvent comme dans le cinéma, l' industrie du disque, etc, c' est le médiocre ou le laid, le mauvais qui l' emporte.
    Quant aux classiques, qui les lit encore?
    Ici on est peut - être nombreux à le faire, mais pareil à grande échelle la majorité des lecteurs les laissent de côté je pense ( je me rappelle encore au lycée comme tous les élèves détestaient les lire)

    Concernant la question du bonheur : j' ai l' impression que les personnages ne sont pas particulièrement heureux, au mieux beaucoup vivent dans une sorte de neutralité un peu triste.

    Ah oui c' était étrange ce passage à la fin sur les femmes qui parlaient des enfants avec une distance complète, j' ai oublié les propos exacts mais ça paraissait d' un autre monde leur discussion !
    Ce qui m' a marquée aussi c' est ce passage où il est dit que le savoir est partagé entre les gens, même ceux qui vivent dans des endroits reculés peuvent détenir un livre important. Ca m' a paru beau.

    maelys > Ah ben ça, ça me paraît évident les raisons qui font que FB rend dépressif. Ca sert 99% du temps à " profiter " des possessions matérielles des autres, de l' étalage de leur intimité dans le sens festif et m' as - tu vu. L' horreurrrr ( désolée pour le hors - sujet! )
  • _ananas_

    Dompteur de pages

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    #28 30 Mars 2016 22:23:57

    Delphine.B a écrit

    Quant aux classiques, qui les lit encore?
    Ici on est peut - être nombreux à le faire, mais pareil à grande échelle la majorité des lecteurs les laissent de côté je pense ( je me rappelle encore au lycée comme tous les élèves détestaient les lire)


    Je ne suis pas d'accord avec toi... Je pense que beaucoup de lecteurs relisent des classiques, peut-être pas tous, mais on a tous été un jour marqué par un auteur qu'on devait lire au lycée et qui finalement nous a tellement plu qu'on a voulu lire d'autres livres de lui...
    Peut-être que c'est juste mon cercle familiale et mes amis, mais je connais pas mal de personnages qui relisent régulièrement leurs coups de coeur classiques ! Mais bon, peut-être qu'on ne peut pas généraliser....

  • cerisia

    Propriétaire d une PAL boulimique

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    #29 30 Mars 2016 22:39:14

    Qu'avez-vous pensé de l'intrigue ?
    L'intrigue est très prenante, le livre est prenant du début à la fin !

    Vous pouvez notamment répondre aux questions suivantes (préparées par mm03) :

    Quelle est la place du suicide dans la société de Fahrenheit 451 ?
    Dans cette société le suicide à l'air d'être assez banales, les gens vivent sans de vraie émotions, les seuls émotions qu'ils ressentent ils les vivent à travers de "la famille", de pseudos émotions, ils donnent l'impression d'être lobotomisés, ils sont vides et le suicides leur permet de ne plus ressentir ce vide lorsqu'ils prennent conscience de la réalité de leur vie.

    – Le Limier peut il faire penser aux drones d’aujourd’hui ?
    Du fait qu'il se déplace dans les airs ? oui mais sinon rien de commun et heureusement. Le Limier est doté d'une intelligence artificielle très poussée.

    Beatty raconte que les livres était devenue trop simple, les classiques résumé en quelque lignes, pensez vous que c’est le chemin que nous prenons ?
    Malheureusement oui parce que si je ne me trompe pas en prenant Le club des cinq qui n'est pourtant pas un classique et cette série a été simplifiée pour les pré-ados d'aujourd'hui !!! et je ne suis pas certaine qu'il n'existe pas déjà des versions simplifiées de certains classiques !!!

    - Beatty raconte à Montag que leur rôle est de protéger le "bonheur", mais les gens sont ils heureux dans cette société ?
    Les gens sont malheureux mais ils ne le savent pas comme si on leur avait fais un lavement de cerveau et ce qui en prennent conscience se suicident.

    - Que pensez-vous de la fin ?
    et bien j'aurais bien aimé un suite justement !!

    Dernière modification par cerisia (30 Mars 2016 22:39:52)

  • Aniouchka

    Lecteur en pantoufles

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    #30 30 Mars 2016 22:39:43

    Delphine.B a écrit

    Entre les romances simplistes et remplies de clichés, la bit - lit, la fantasy facile, la chick - lit ( rien que ce terme mériterait qu' on l' étudie un peu, tiens ), les biographies de peoples, je n' ai pas l' impression que le livre soit un support qui pousse tellement à la complexité.


    Je suis d'accord avec toi pour les biographies de people qui bien souvent (sauf heureusement, quelques exceptions) n'ont rien à dire et ne les écrivent pas eux-mêmes. En revanche, je ne suis pas certaine qu'on puisse qualifier un genre entier de médiocre. Certes, le terme de chick-lit a un côté révoltant qui mériterait qu'on lui trouve un remplaçant, mais on y trouve d'excellents livres, comme dans les autres genres. Tout comme on trouve de mauvais romans en littérature contemporaine :)