Vie saine (Habitudes/Questionnements/Réflexions)

Coucou !

Ce sujet trouve ses racines dans les quelques dérives ayant eu lieu sur le topic végétariens, végétaliens et vegan sur livraddict. Plusieurs fois la discussion a dérivé sur un champs plus large que l'alimentation végétale : des réflexions sur le cruelty free, sur les composés chimiques, sur le "bien manger" etc...

A l'heure actuelle, les reportages se multiplient sur des sujets aussi variés que polémiques.
Perturbateurs endocriniens, parabens, composés allergisants, additifs alimentaires, dérivés pétrochimiques, pesticides, pollution ou même rythme de vie effréné et société d'hyperconsommation... rien n'est épargné par les journalistes toujours avides de marronniers pour effrayer le consommateur/lecteur/l'audimat.

Face à tout ça, on voit fleurir partout des mouvements, des idées, des produits ou des systèmes différents.
On peut parler du vegan ou du bio, des amap ou de "la ruche qui dit oui", de l'agro-écologie, du "cruelty free", de produits exempt de produits chimiques, de produits "clean".
On peut trouver des systèmes fonctionnant sur l’échange de savoir, de ressources, des systèmes prônant plus d'humain, de local, d'entraide.
Certains endossent la "simplicité volontaire", l'école à la maison, leur potager en carré au milieu de Paris ou la fabrication maison de leurs cosmétiques comme des peaux susceptibles de les protéger ça et là des dérives jugées dangereuses pour la santé ou l'intégrité.

Quelle entrée en matière fracassante, n'est-ce pas? :lol:
Ok, c'est un peu too much, je me prends pour une journaliste de TF1 à 20h, j'essaye d'effrayer ou de choquer l'audimat!
Aller, partez pas, revenez, on va causer sérieusement et en toute simplicité ^^


Pour ma part, je vais commencer par parler de la généralité.
Dans mon quotidien, je tente de supprimer tout ce qui est jetable au profit de ce qui peut être réutilisable (ouais, chez moi, c'est couches lavables (non, ce n'est pas sale) et gants + eau savonneuse pour les enfants... et liniment maison...)
Depuis 3 ans et demi, j'ai aussi supprimer de ma salle de bain 80% des produits qui y trônaient au profit de produits "clean" ET cruelty free. Les produits pour bébé ont été les premiers touchés, les shampoings/gels douche les ont rapidement suivi à la poubelle ainsi que les pousse mousse et quelques produits de soin (oui, certains, je n'arrive pour le moment pas à les remplacer...).
Dans l'entretien de ma maison? Exit produits chimique "kabeurk" comme dit mon fils. Plus de "**lit B*ang", de "M. P*opre" ou de javel. Retour au plus simple, au moins nocif pour mes enfants s'ils tombent dessus (chose improbable mais quand même) : Vinaigre blanc ! Ce merveilleux allié qui se retrouve dans... toutes les pièces chez moi en fait. Même mon lave-vaisselle a connu le passage au vinaigre blanc (pour remplacer le liquide de rincage) et au gros sel (pour remplacer le "sel special LV").

Alimentation?
Je vais régulièrement m'approvisionner à la cueillette vers chez moi ou directement chez des producteurs. J'essaye de trouver local et de préférence avec le moins d'intrants... vieux réflexe de mes années en ecole d'agro.
Je vais prochainement mettre en place deux carrés potagers dans mon jardin. J'en ai un peu assez de payer une fortune pour des fruits pas murs, bourrés de pesticides et qui viennent de petaouchnok... ou des légumes fades.
J'ai viré 80%  de l'huile de palme aussi dans ma consommation...
Je consomme moins de viande qu'avant. Je ne pense pas un jour m'en passer sincèrement, mais je choisi celle que je consomme (jamais de produits issus d'abattages rituels par exemple... no way...).


Je n'aime pas ce sentiment d'être totalement dépendante, totalement déconnectée des choses basiques, essentielles.
C'est inévitable, c'est vrai, je ne me bats pas contre le vent, je ne suis pas folle, la société, je m'y intègre très bien, je fais avec, je ne suis pas une recluse, mais dans cette vision des choses simples, primordiales, essentielles qui me guide, j'essaye d'améliorer ma consommation, ma santé et celle de mes enfants...


Quelle est votre position face à tout ça?
Comment vivez-vous avec tout ça... ou justement, sans tout ça? Sans tel ou tel produit?
Cela impacte-t-il votre façon de consommer, de voir le monde, de vous y intégrer?

Qu'est-ce que pour vous, une vie saine?


Ce sujet est vague, on peut y mettre beaucoup de choses, c'est pourquoi, dans vos interventions, essayez de compartimenter un peu, qu'on s'y retrouve un peu.

Il y a une sorte d'injonction à vivre healthy, à faire tout soi même, à être écolo, à faire ci et ça et ça... c'est épuisant. Je crois que je n'ai jamais autant réfléchi à tout ça que depuis... bon en fait depuis que j'ai de gros soucis gastriques, mais j'ai vu monter en parallèle chez beaucoup de contacts ce discours.
Je trouve ça chouette, même si j'ai dit que c'était épuisant. Déjà, on reprend un peu la main sur ce qui nous entoure ou traverse notre corps. Bon, le contrôle à tout prix ça peut aussi être pathologique, mais disons que quand c'est mesuré, ça fait du bien, physiquement et psychologiquement. On a un peu l'impression de sortir la tête d'un lavage de cerveau mené par l'industrie qui susurre "consoooooomme ma merde mal fagottée, je le veuuuuux". Et je suis horrifiée par le gaspillage dont je suis témoin chaque jour, surtout que moi même je suis loin d'être irréprochable !

Pourtant je n'en suis pas au même point que toi Sollyne. J'ai déjà du mal à tenir ma baraque en ordre par ex alors quand la baignoire est bien incrustée j'avoue que le C-Bang m'aide bien. Mais pour le quotidien c'est vinaigre aussi, vinaigre en liquide de rinçage, tablettes écolo (autant que faire ce peut). J'ai aussi du savon noir pour les sols.
Dans la salle de bain c'est produits bio sans sulfates depuis peu de temps et je laisse mister choisir son savon de Marseille (c'est lui qui l'utilise après tout). Côté cosmétique j'ai peu de choses et ce que j'envisage de m'acheter : aloe vera, huile de jojoba, bio si possible. Du plus simple possible vu que rien d'industriel et compliqué ne marche. En plus ça évite de passer à côté d'un truc dans la liste (ça m'est arrivé une fois, je pensais que tout était bien et à la maison, paf, je vois le truc que j'avais pas vu).
D'ailleurs ce manque de lisibilité m'agace prodigieusement. C'est bien de forcer à afficher, c'est mieux si c'est compréhensible. Et c'est encore mieux si la pub ne nous fait pas avaler des couleuvres. Le marketing est un fléau. Et mine de rien revenir à l'essentiel permet aussi de s'en libérer un peu.
Et j'oubliais de préciser qu'un autre soucis de santé a été déterminant dans ces changements (surement lié au reste par ailleurs mais ça c'est dur à déterminer).

Tu as une chance folle pour les fruits et légumes Soll' !
J'habite une zone hyper urbaine (quand on passe la frontière de la ville c'est une autre ville, de tous les côtés), avec un petit magasin bio seulement. Avec le chômage j'envisage de chercher dans les villes alentours mais sans voiture ça peut vite être relou (par ex, un RER tous les 1/4 d'heure, quand tu veux juste aller dans la ville d'à côté sans te taper des zig zag sans fin en bus... bwof).
J'ai vachement de mal en région parisienne à trouver 1/bio et français (au Leclerc clairement tout est d'Espagne ou presque) 2/à prix abordable (heureusement Leclerc a sa marque et le sec je l'achète par correspondance sur un site 100% bio qui est un peu moins cher qu'en boutique pour celles que j'ai testé). Et j'ai un mal de chien à sortir des infos précises et claires sur les diverses asso qui proposent du bio, d'où viennent les produits, où sont les livraisons, a-t-on le choix des produits ou pas... trop de questions que je n'arrive jamais à résoudre juste en cherchant sur le net. Et mes commandent en ligne sont hyper ruineuses, je vais devoir faire un peu gaffe au budget et j'avoue angoisser un poil (même si je commence juste donc forcément je fais des stocks de trucs qui vont durer un peu à force).
J'envie énormément mes parents qui ont plusieurs producteurs à portée de voiture raisonnable ET un regroupement de producteurs. En province en plus c'est pas trop cher, ils s'en sortent vraiment bien, pour les légumes, les oeufs, la viande... J'ai acheté des courges l'hiver dernier que j'ai traînées en valise jusqu'à Paris x) (y'avait plus de choix en plus).
Je me méfie des marchés ici, qui sont souvent juste la même merde avec un plus joli emballage, genre l'épicier du coin vient te fourguer ses avocats du Mexique et ses poireaux d'Espagne... quand l'origine est spécifiée, encore. Ça m'intéresse pas de faire semblant et ça rend l'offre encore plus confuse.

Alors sinon je suis en PLEIN questionnement, comme je disais en cosméto c'est récent, en bio aussi. Et c'est venu par une question de santé.
J'ai ce qu'on appelle le syndrome de l'intestin irritable. J'vous fais pas un dessin. Si beaucoup de gens arrivent à vivre avec ça (c'est un mal moderne), le mien a pris des proportions délirantes au point que je n'osais plus sortir de chez moi à part pour aller au boulot (et à l'heure actuelle je suis toujours dans cette dynamique). C'est une affection qui ne veut RIEN dire au niveau médical, pas de diagnostique (même si c'est encore en cours pour moi), pas de médicaments, tout seul avec ton problème et débrouille toi.
Forcément je m'intéresse beaucoup à tout ça depuis et j'ai commencé à lire des trucs ici ou là sur les causes, sur ce qu'on peut manger, etc. Ma belle mère ayant toujours été intéressée (faible mot) par les questions de nutrition, j'avais toujours de nouvelles anecdotes. J'ai lu sur le mictrobiote et la santé (le lien ventre-cerveau mais pas celui que les médecins préfèrent "vous êtes stressés donc vous avez mal", l'autre "le ventre va pas alors il envoie des signaux au cerveau qui font déprimer"), sur l'impact de certains types d'aliments et d'alimentations (le bio, les fibres... plein de choses), sur des choses allant du SII au cancer.

A réinventer mon alimentation, j'ai pris goût à la cuisine maison. J'ai lu énooooormément de blogs et ceux qui m'ont le plus parlé ont été ceux de véganes et végétariens. Parce que leur cuisine est hyper colorée, appétissante et qu'ils ont aussi une démarche très poussée en nutrition (car on craint toujours que de tels régimes engendrent des carences). Récemment j'ai encore passé des heures sur le blog d'Antigone XXI, à baver devant ses porridges et j'ai testé un banana bread végane d'une autre blogueuse tout à fait convainquant pour la pâtissière amateure éclairée que j'étais devenue.
Je n'ai jamais aimé la viande et je ne l'ai jamais cuisinée, pourtant j'en avais souvent au menu (cordons bleus, nuggets, bavettes... tout ce qui est simple à cuire). J'ai petit à petit viré le plus dégueu (sérieux ces trucs panés, bwark) et ralenti le reste, en cuisinant plus coloré, plus végé, plus épicé (sens large). J'ai enfin appris à donner du goût à mes assiettes et pris un plaisir immense à manger ce que je faisais (ce qui n'était pas forcément le cas avant, le jambon haricots verts/riz imbibé à l'huile c'était pas forcément terrible).
Et donc entre ça et les amis déjà végétariens et véganes que j'avais, j'ai fait évoluer ma pensée, petit à petit et intégré nombre d'habitudes alimentaires qui sont les leurs à mon quotidien, notamment pour l'aspect nutrition et plaisir. Le bio est un bon exemple de ce qu'ils m'ont apporté (la purée d'amande bio m'a été révélée par mon amie végane, et encore il y a peu elle m'a donné une bonne recette de cookies avec de l'huile de coco bio... des produits qu'en fait on ne trouve qu'en bio).
Ça me paraissait logique, dans le cadre d'un régime "équilibré" d'intégrer tout ça.

Récemment j'ai vu une micronutritionniste, une diététicienne qui aide à "guérir" (ou maigrir ou juste manger mieux) en rééquilibrant le corps par l'apport de micro nutriments (vitamines, oligo-éléments, probiotiques...) qui m'a fait supprimer les produits laitiers et encouragée à supprimer également le gluten, alors que je n'ai pas été détectée intolérante à ce dernier par prise de sang. Je pensais déjà arrêter le lait par expérience perso (la crème me filait mal au bide, clairement), mais mon p'tit déj était chocolat chaud pain de mie industriel, alors changer...).
Et cette rencontre avec cette praticienne m'a beaucoup apporté. Son parcours était semblable au mien et voir quelqu'un qui a expérimenté ce qu'il vous propose, ça aide beaucoup.
Mais je suis incorrigible, j'ai voulu comprendre pourquoi, pour m'aider dans la démarche.
Du coup j'ai commencé à lire. Un livre sur le lait (Lait, mensonges et propagandes) qui montre l'impact du lobby laitier qui va à l'opposé des études scientifiques (sans parler du fait qu'une majorité de la population est intolérante à divers degrés au lactose), puis un sur le gluten (Gluten, comment le blé moderne nous intoxique), moins convaincant mais qui m'a fait comprendre pourquoi ça serait bien que j'arrête (lien avec des douleurs musculaires et plus grossièrement le gluten est une protéine irritante donc à éviter en cas de SII). Et puis là je lis l'excellent The China Study de T. Colin Campbell, un ouvrage scientifiquement très bien fichu et très abordable, d'un biochimiste de la nutrition qui a 50 ans de carrière et a participé aux plus grandes études américaines de ces décennie (il fait notamment partie des premiers ayant démontré l'effet d'un excès de caséine sur la croissance cancéreuse, dans les années 60 !).
Bref, je me passionne.

Et du coup je vais plus loin. J'ai découvert l'indice glycémique (ce qui remplace le concept sucres lents/sucres rapides) et du coup j'ai vu le mécanisme glycémique, compris pourquoi telle réponse n'est pas souhaitable, comment elle se déclenche et du coup j'ai appris quels aliments sont "meilleurs" à ce niveau là, ou les pires (coucou le lait qui cache son effet sur la glycémie). J'ai pu aussi voir les croyances populaires qui ont la vie dure (les végétaux n'ont pas assez de protéines, les oeufs augmentent le risque cardiovasculaire, l'avocat c'est très mauvais parce que gras et saturé, on ne peut pas se passer de produits laitiers pour le calcium... tout ça est faux à un certain niveau).
Je suis un peu extrême quand je découvre un sujet qui me plaît, mais c'est mon côté geek. Du coup ma cuisine est encore en évolution, j'ai découvert ce mois ci le millet, le sarrasin en graine, la cuisine sans gluten (surtout la pâtisserie mais pas que). Toutes mes expériences récentes et mes lectures d'essais comme de blog m'ont amenée à réaliser que mon alimentation n'était pas assez variée alors qu'elle était équilibrée (rendez-vous compte de la quantité de blé ingérée par semaine entre le pain, les pâtes, les pâtes à tarte, les pâtisseries, alors que la protéine de gluten de blé moderne est difficile à digérer, agressive pour les intestins et soupçonnée de favoriser voire déclencher de nombreuses pathologies) et je me suis demandé pourquoi. Du coup même si je n'ai toujours pas "besoin" de manger végé/végane, je le fais souvent, parce qu'aujourd'hui même les médecins commencent doucement à avouer qu'un régime végé est bon pour la santé (s'il est équilibré)(de manière général même en omni les recommandations de viande et poisson ont énormément baissé par rapport à mon enfance et le lait aurait dû mais là le lobby est costaud ^^). Je tâtonne encore beaucoup pour l'accès au bio et à de "bons" produits en général, mais déjà remettre encore plus de fruits et de légumes dans l'assiette (en faisant gaffe à mes contraintes perso, car je ne peux pas tout manger malheureusement), c'est déjà une bonne étape à la fois pour ma santé et pour l'écologie ^^
Je trouve d'ailleurs que l'accès à une alimentation variée et bio est trop difficile à l'heure actuelle, trop confuse, trop chère. Ce n'est pas normal. Ca demande des démarches de fou. Je demande juste que mon supermarché ait un choix bio assez vaste et évite de me proposer des brocolis toute l'année ou me feinte avec sa rhubarbe de j'sais pas où (c'est la saison chez nous alors hop on sort de l'espagnole, mais non no way, go to hell).

Il me reste à raisonner mon activité physique. Je suis extrêmement fatiguée en permanence, du coup je me limite à marcher quand je peux (et encore, coucou le bus), un peu de yoga (si je fais plus violent mes muscles me le font payer) et... la cuisine (mine de rien rester debout des heures à laver, couper, mélanger, battre, surveiller... ça fait de l'activité).
Je viens de lire ce matin justement qu'un régime "plant based" permet d'avoir plus de vitalité et d'envie de faire de l'exercice qu'un régime trop riche et je trouve ça fascinant :D
Je veux profiter du début de mon chômage pour prendre un rythme plus sain : plus de visites au magasin bio, plus de yoga, reprendre la piscine de temps en temps et tenter d'apprendre le lâcher prise (en thérapie ou seule).

Wouf, arrêtez moi quand je parle (ah ah) !

Donc voilà, tout à mon côté "alimentation" de la réflexion santé/healthy que je mène, j'avoue que j'ai du mal à intégrer en même temps les cosmétiques, les produits pour la maison, le reste... je trouve ça dur de suivre tout ça. Sans parler du prix qu'on peut mettre quand on y connaît rien (quand j'ai eu mes démangeaisons de cuir chevelu j'ai pris le "premier" shamp' qui avait l'air adapté sans sulfates et il coûtait 24€ ^^')(mais il y avait un sentiment d'urgence).
Du coup je pense qu'il y a forcément des compromis, et c'est normal. Je vois certaines personnes qui privilégient les produits cosméto et ménage parce que la cuisine c'est pas leur délire par ex.

Mais pour moi la première toute première étape c'est d'être raisonnable et d'éviter au possible de gaspiller. Bon, faut faire selon son rythme, j'y suis pas encore. Mais on ne me verra pas changer de portable tous les deux ans ou passer une date de péremption sur un aliment (ou très très rarement) ou ne pas trier mes déchets (mes voisins sont des cochons à ce niveau). Et si je craque parfois pour un légume espagnol, je tente de me tenir au max au français à défaut de savoir où me procurer plus local. C'est un style de vie qui touche toutes les sphères du quotidien et je pense être dans une spirale virtueuse.
Je ne sais pas si ça me fera du bien de manière notable, mais je me dis que c'est forcément "mieux" tout court, pour moi et la planète. ^^

(Nan mais sérieux, arrêtez moi quand je parle :p)

C'est un topic intéressant. De mon côté, question nourriture d'abord. Par goût, je mange très peu de viande et aujourd'hui je n'en mange presque plus. J'allais dans une amap et mangeais les légumes du potager l'été... Mais j'adorais le Nutella (que je mangeais limite à la louche !) ; j'ai complètement arrêté à cause de l'huile de palme, et quand j'en achète pour mes enfants, c'est rarement et du bio, en plus c'est bien meilleur. Je ne mange jamais Mc Do car je trouve ça dégueu. J'ai remplacé le lait par le thé depuis longtemps et mes enfants aussi, spontanément, je n'ai rien imposé. Mais j'ai déménagé et c'est beaucoup plus difficile aujourd'hui : l'étiquetage n'est pas du tout le même qu'en France, parfois il y a beaucoup d'indications, parfois rien ou presque, et surtout, c'est écrit dans une langue que je suis loin de maîtriser suffisamment pour tout comprendre. Ici les fruits et légumes sont peu variés, et horriblement chers (+ de 10 euros LE melon, pour vous donner une idée), et je fais surtout attention à leur provenance pour qu'ils soient les plus sains possible. Pour cette raison je bois de l'eau en bouteille (ce que je ne faisais pas en France, mais sécurité sanitaire oblige). J'ai des copains que cela n'inquiète pas, mais je préfère jouer la prudence.  Je ne mange plus de pain que j'ai remplacé par le riz, surtout qu'ici je ne trouve que du pain industriel, berk !
Toutefois, je trouve qu'il est désormais très compliqué d'inviter certains amis à dîner : entre ceux qui sont végétariens, végétaliens, allergiques au gluten, sans porc, que bio etc., ça devient un vrai casse-tête, surtout pour une grande tablée. Un de mes meilleurs amis, végétarien depuis au moins 20 ans n'est pas embêtant : il mange pareil que les autres et enlève la viande s'il y en a, mais ne fait pas un caca nerveux si les légumes ont touché la diabolique carne ! Là, aucun problème. Mais pour ceux qui ne mangent pas comme tout le monde ou adoptent par exemple la méthode Seignalet, où rien ne doit être cuit au-delà de 100°, franchement, ce n'est pas pratique ! Je respecte le fait qu'ils fassent comme bon leur semble chez eux (chacun est libre) mais je regrette le manque de souplesse de certains, en cas d'invitation. Je peux tout à fait cuisiner pour mes amis autrement que pour moi-même, mais si on est nombreux et tous différents, cela devient impossible et le plaisir de préparer devient (pour moi du moins) une corvée. Je ne parle pas des allergies alimentaires mais bien des modes de vie. À l'heure des écrans où les gens ne communiquent plus vraiment dans la vraie vie, les repas restaient d'après moi une bonne façon d'être ensemble, mais des modes voire des lubies deviennent parfois un obstacle et cela me navre.
En ce qui concerne les produits d'entretien, en France j'utilisais de l'alcool ménager, du vinaigre et de la "pierre blanche" faite à base d'agile et très efficace, et j'ai même eu pendant un temps des noix de lavage. Maintenant... j'achète ce que je trouve et ça ne doit pas être terrible pour la planète. Le bio n'est pas arrivé jusqu'ici, du moins pas autant qu'en France et c'est bien dommage : très peu d'enseignes bio, et très chères.
Côté cosmétique, je ramène mes produits de France : j'utilise du liniment oléo-calcaire bio pour me démaquiller : ça nettoyait parfaitement les fesses de mes bébés, ça marche aussi pour ma peau, et en plus ça l'hydrate ! J'utilise aussi de l'huile végétale bio et un peu de maquillage (pas bio). Ma fille est fan de miel de manuka qui soigne à peu près tout et fait du bien à la peau, mais ça coûte vraiment cher, heureusement qu'on en utilise très peu à la fois.
Pour les médicaments, je suis adepte des huiles essentielles (l'huile de thym par exemple est bien plus efficace pour déboucher un nez enrhumé que toutes les gouttes ou pulvérisations nasales des lobbies pharmaceutiques) et de l'homéopathie, même s'il m'arrive de prendre de l'allopathie, selon ce que j'ai. Je ne suis pas une intégriste non plus !
Et pour l'activité physique, je marche minimum 50 minutes par jour quand je travaille (je n'ai plus de voiture, bon sang vous n'imaginez pas à quel point c'est reposant !!), et en vacances souvent davantage. Je n'ai pas de télé, je préfère lire, m'occuper de mon blog et venir sur ce forum, même si bien sûr, je loue ou achète quelques films ou séries de temps en temps. Là aussi, le JT déprimant du 20h ne me manque absolument pas, c'est apaisant de s'en passer, je me trouve moins stressée.
Voilà pour l'essentiel. Je n'ai pas l'impression d'avoir une vie ultra saine, mais il y a pire ; je fais attention à certaines choses mais m'adapte au contexte dans lequel je vis.

Lemillefeuilles, ce qui n'est pas bien ce n'est pas de ne pas faire de sport mais de ne pas faire d'activité physique. Grosse nuance.
Il y a moyen de faire de l'activité physique tous les jours, en marchant au lieu de prendre le bus, en montant les escaliers à la place de l'ascenseur, en faisant la cuisine (j'te jure que quand j'ai fini de découper une courge je suis bien cassée et j'ai mal aux bras ^^), en faisant attention à bien séparer les lieux de vie (là l'ordi, là pour manger, là pour lire...) comment ça on bouge, etc etc etc.
L'important c'est d'être actif au long de la journée, le sport je dirais que c'est un bonus et il y a même plein de gens qui en font trop, ou mal. Par ex je vois plein de gens courir sur le béton à Paris, mais quelle horreur, ça flingue les articulations (c'est bien simple, je l'ai fait trois fois il y a quelques années et la 3e fois mon genou a mis 1 semaine à se remettre).
Perso je fais du yoga entre autre pour "forcer" (façon de parler) mon corps à prendre des postures qu'il n'a pas l'habitude de prendre au quotidien, je l'étire dans tous les sens. Et j'ai pour projet d'en faire un peu plus (genre 15min chaque jour) mais ça me semble suffisant (en parlant minimum), je ne suis pas une grande adepte de sport (déjà je peux pas, hé hé), en revanche j'aime l'activité physique (j'aime me sentir fatiguée après une grosse séance cuisine, j'aime aider à la ferme, déménager ne me fait pas peur, etc).

Les médocs j'avoue c'est une excellente question. En m'intéressant à la nutrition la question est venue plusieurs fois. J'ai vraiment réalisé les intérêts financiers en jeu, le fait qu'on se repose sur les médocs avant de penser à la bouffe et dans mon bouquin The China Study l'auteur parle des décès liés à des hospitalisations aux US ben c'est pas glorieux. Je pense que la médecine est trop tournée vers la chimie et trop bouffée par les lobbys, n'écoute pas bien les patients et ne cherche pas à s'appuyer sur des choses très simples.
Le truc qui m'est personnellement arrivé : gros mal de ventre sur plusieurs jours (pire que d'hab) je vais chez le médecin, il me demande si je suis stressée, je dis non et il passe 15min à.... me parler du lien entre le stress et le ventre, me file un cachet et basta. Deux choses : ce cachet je le connaissais, il ne marche pas chez moi et même pire il aggravait mes symptômes ; d'autre part, il n'a jamais pensé à me demander ce que j'avais mangé ces derniers jours et j'avais testé pour la 1e fois le sirop d'agave. Or l'agave est très riche en fructose et les gens avec SII ont souvent une intolérance plus ou moins marquée au fructose (certains fruits, le miel me provoquent des inconforts plus ou moins importants). Il suffisait que j'arrête de manger de l'agave, pas besoin de prendre un cachet ! Et j'ai dû lire par moi même pour comprendre ce qui m'arrivait...
Et j'ai eu l'occasion de lire plusieurs témoignages de gens qui devaient prendre des médocs à vie, avec des pathologies plus ou moins lourdes, qui ont pu voir leurs symptômes régresser voire disparaître juste par l'adaptation de leur régime. Mon modèle à ce niveau sinon c'est Deliciously Ella (Ella Woodward), une anglaise qui a une maladie rare qui provoque des palpitations en station debout et des inconforts variés qui l'empêchaient littéralement de vivre, elle était alitée. Inspirée par une femme qui a tenu en échec son cancer avec l'aide de la nutrition, elle a tout changé dans ses habitudes... et a pu se relever de son lit et se passer de médicaments.
Alors attention, moi non plus je ne dis pas qu'on peut se passer de médecine conventionnelle et tout guérir par la bouffe, je dis simplement que la médecine devrait être plus ouverte et prendre en compte l'ensemble des facteurs, pas juste traiter le symptôme mais aller au fond des choses. D'ailleurs elle le fait en partie ; enfin le ventre est étudié (intérêt du jeûne et de l'équilibre du microbiote en parallèle de chimiothérapies par ex), c'est hyper récent car on avait du mal à étudier ce paquet de bactéries avant les séquençages génétiques et leurs méthodes modernes.
Par contre avec mes lectures je me rends compte du pouvoir des croyances populaires jusque chez les médecins et c'est un peu effrayant j'avoue. La grande figure toute puissante du médecin s'est un peu brisée pour moi, même si je ne me passerais pas d'eux. Par contre j'attends une relation plus "égalitaire" avec eux : je connais mon corps et ses réactions, tu connais les maladies, bossons ensemble pour mon bien et écoute moi autant que je t'écoute. Une relation plus saine avec le médecin, débarrassée du statut de pouvoir et si possible de la pression des industrie pharma, ça ne peut être que bénéfique.

Puisqu'on parle fructose, c'est là encore un truc lié à ma santé qui m'a permis de m'éloigner des produits industriels, riches en sirop de glucose fructose voire de fructose tout court. Ce sirop de fructose est connu aux US pour favoriser l'obésité, chez eux on le trouve absolument partout (salé, sucré, tout).
Et avec les contraintes "sans lait sans gluten" proposées par ma nutritionniste, j'en suis au final venu à un énorme ras le bol sur tout ce qui est industriel. J'en ai marre de voir qu'il y a du sel et du sucre dans les boîtes de conserve de légumes par ex, ou du lait dans les knackis (da fuck le lait dans la saucisse)... Et j'ai ressenti une grande lassitude.

Il faut dire que la question bien être, elle est venue à moi sous plein de formes parallèles. Ma santé a été la principale, bien sûr, c'est la base. Mais aussi au boulot.
Quand j'étais plus jeune j'étais persuadée d'être faite pour être une citadine de bureau, working girl typique. Après des années entre chômage et jobs alimentaires, dont un long de bureau sous qualifié, je craque. Je ressens un énorme besoin d'authenticité, de simplicité, de sens. Mon travail n'apporte rien, je rends des fiches bibliographiques plus jolies et je les classe. Qu'est-ce qu'on s'en fout. Ça facilite la vie des libraires, certes, ça fait des sites internet plus jolis, certes. Mais est-ce que j'apporte VRAIMENT quelque chose ? Franchement, non. Ce n'est nécessaire au "bien vivre" de personne, pas même du mien. Je ne construis rien, je n'apporte pas de joie, de soulagement, de sens, de concret, de beau. Je pars donc de ce travail, étant tombée dans une déprime atroce (avec les soucis de santé en prime, forcément ça devenait un peu chaud).

Pour en revenir aux allusions de régimes de Biblioblogueuse, je dirais que c'est pas la multiplicité des régimes qui est chiante mais les gens :P
Je trolle un peu. Non mais c'est sûr que ça devient difficile de pouvoir contenter tout le monde. Perso je préfère faire des buffets avec un peu de tout dont des crudités pour que chacun puise ce qu'il veut, ou inviter un petit nombre de gens en leur demandant à l'avance les contraintes pour réfléchir sereinement (mais j'ai pas trop de "sans" et de Seignalet et autres, juste des végéR/L). La plupart du temps j'ai l'impression comme dit Lemillefeuilles que beaucoup de gens ne sont pas chiants, ils trient dans l'assiette ou s'adaptent à leur hôte (franchement le Seignalet ça va pas le tuer de manger une fois un truc à plus de 100°C, ce qui est gênant en nutrition ce sont les schéma surtout... bon à part en tout début de régime où le corps doit prendre les habitudes peut être).
Mais sinon, il suffit de se mettre d'accord pour que chacun fasse un truc et l'amène, comme ça chacun est sûr de pouvoir manger à sa façon au moins une chose. En prime on peut faire découvrir sa façon de faire et partager ses convictions d'une façon plutôt conviviale (mon challenge là c'est de faire un brownie végane sans gluten pour bluffer un collègue, après qu'il ait cru en manger un alors qu'il était à l’œuf et au beurre et qu'on se soit marrés de la confusion (car je cuisine régulièrement végane sans gluten ces derniers temps) ^^).
Ça change le rapport au repas, notamment le côté collectif. Et ça demande de booster sa créativité parfois. C'est pas forcément facile mais perso j'adore ce genre de challenge (jusqu'à ce que je foire totalement un truc et que je déprime pendant une semaine xD).

Sinon tu es dans quel pays Biblioblogueuse pour avoir un accès si restreint aux légumes ?
Parfois selon la région du pays il y a un écart énorme. Par ex je n'ai jamais compris les copains qui avaient du mal à se nourrir en Angleterre, moi au supermarché du coin y'avait un gros rayon frais comme chez nous, même un rayon fromage (avec du chèvre écossais très bon), des légumes surgelés nature, des pâtes normales et du pain blanc tout à fait correct... Le seul truc un peu chiant à trouver c'était la bonne viande à la rigueur, mais on peut s'en passer. J'ai perdu du poids là-bas du coup.
A côté de ça j'ai un ami qui ne pouvait même pas trouver des pâtes normales, y'en avait que des allégées (ouais, je sais pas ce que c'est non plus) et limite mangeables.

Mais je suis d'accord que le prix est un problème, même chez nous. Il n'y a qu'à voir, les populations pauvres ont une plus mauvaise santé (diabète, accident cardiaque...) et mangent plus de produits industriels notamment. Manque d'éducation, manque de temps, le budget également (avec beaucoup d'idées reçues aussi). Et il y a aussi la vision "bobo" de celui qui va acheter ses légumes bio, comme il a du pouvoir d'achat on lui fait des produits aux p'tits oignons qu'il peut payer, mais les classes en dessous y auront moins facilement accès. Entre l'image, le prix et les habitudes industrielles... Et pourtant les légumes bio sont souvent peu chers (pas plus en tout cas, quand on prend de saison et en fonction de l'arrivage). Mais il faut avoir accès à un magasin bio, avoir le temps de multiplier les sources, le temps et l'énergie de cuisiner, etc. Je trouve ça vraiment pas simple et ça semble changer lentement.

Le "temps" me ramène au choix de ne pas avoir de télé. Clairement moi le côté abrutissant et chronophage je le tiens de l'internet, hu hu. Je n'ai pas de télé, je regarde des vidéos quasi exclusivement le week end et étant assez sensible aux stimulations et fatigant vite j'apprécie le calme que représente le fait de ne pas avoir de boîte qui hurle avec des trucs qui bougent dedans. Quand nous sommes allés voir notre voisin, plus jeune que nous, pour qu'il baisse le son de sa télé (soucis d'insonorisation de l'immeuble) j'ai bugué quand il nous a dit "je la mets à un niveau normal pourtant" (parce que bon, ok ça résonne, mais la vache j'aurais pas supporté de regarder un film à ce niveau sonore). Et quand je marche dans la rue ou suis sur mon balcon et que je regarde autour de moi et chez les gens (coucou je stalke =D) je suis vraiment effrayée de voir quasi systématiquement une télé marcher et quelqu'un assis devant. Tout ce que je regarde issu de la télé c'est des replays de Top Chef (chacun ses vices ^^), des émissions de Arte ou France 5 et des séries télé (que je préfère en anglais de toute façon, la VF est un massacre généralisé).
J'apprécie de pouvoir me poser vraiment, sans bruit, sans mouvement, un canapé, un livre ou une petite séance de yoga improvisée (ok c'est rare mais j'aimerais faire mieux) ou même me défouler à faire du rangement et du ménage pour le côté actif. Mais juste moi avec mon espace, pas d'intrusion. C'est un vrai luxe. Et là où je me ressource le mieux c'est chez ma belle mère en pleine campagne dans une grande maison où la télé c'est juste le soir, pour un vieux film ou une série, et les infos plutôt locales.
S'il y a quelques années ne pas avoir de télé passait pour un acte quasi militant, j'ai l'impression que ça change non ? Ça ne choque pas grand monde de mon entourage quand je dis que je n'en ai pas. Le dernier que ça a surpris c'est mon proprio mais passé la surprise "mais tout le monde en a" il n'a pas plus tiqué que ça.

Sinon les cosmétiques j'ai été une enthousiaste Lush il y a quelques années et en fait y'a du paraben dans ce qui est liquide, des trucs pas des écologiques dans les paillettes et autres joyeuseutés et certains produits provoquent des réactions cutanées facilement, donc j'ai laissé tomber. Cruelty free c'est bien, mais la compo c'est mieux ^^
Le coup des trucs qui ont l'air sain mais ne le sont pas c'est franchement confus et déterminer à quelle limite un truc (ou un régime ou un style de vie) est sain ou pas c'est... quasi impossible, surtout qu'on ne peut pas TOUT faire au mieux avec toutes les contraintes (accès, budget en premier) qu'on a ^^

(Vous m'avez encore laissée parler, c'est mal :lol: )