Vie saine (Habitudes/Questionnements/Réflexions)

 
  • Nathalie

    Ex-Team

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    #91 02 Mai 2016 12:38:16

    Je viens de tomber sur cet article de matin, et il m'a beaucoup fait penser à nos discussions ici  :)  Qu'est-ce que vous en pensez ?  Sommes-nous les "nouveaux écolos" ?  :D
  • EgoC

    Magicien des lignes

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    #92 02 Mai 2016 12:47:42

    Superbe article en effet ! Vive la nouvelle génération et les écolos :D
  • Lelf

    A moitié noyé sous sa PAL

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    #93 02 Mai 2016 13:02:46

    Je m'y retrouve totalement. :)
    Bien sûr je ne me prétends pas engagée, je fais partie de ceux qui pataugent un peu, cherchent le sens à donner à leur quotidien et tout.
    Mais l'idée de se défaire du matériel au profit de l'expérience, de revenir à des choses simples, se sentir utile et intégrer l'écologie là dedans, c'est totalement ma démarche.
    C'est quelque chose que je n'ai compris que récemment, après avoir vachement lutté pour rentrer dans le moule de la norme. Et je pense que ceux qui contrôlent cette norme, cet ancien modèle, le détruisent et nous encouragent par là même à trouver nos réponses. On leur dirait presque merci de détruire tout le sens du travail et de la société ^^' (nan, quand même pas).
    Et le côté optimiste je l'ai noté aussi, on entend souvent parler de petites initiatives locales et ce sont souvent des jeunes qui en sont à l'origine. Réhabilitation de vieilles plantes, bières artisanales... valorisation des produits, des savoirs et du terroir, associée à une qualité de vie incomparable. C'est coloré, c'est fun, c'est ouvert au partage et je suis toujours inspirée par ces gens que je rencontre comme ça.

    J'aimerais vraiment trouver ce qui me convient de mon côté. J'ai déjà compris qu'il me fallait un travail "simple", direct, concret, mais je n'ai pas l'énergie, la confiance ou l'enthousiasme de ces jeunes qui changent le monde :P
    Mais je sens bien que je ne peux pas faire quelque chose qui n'a pas de sens ou va au contraire de mes convictions et je préfère galérer au chômage plutôt que mouliner trop longtemps dans le vide (bon bien sûr des fois on le fait, faut bien bouffer... mais là je repars pour un tour et j'espère trouver quelque chose en accord avec moi même et le monde qui m'entoure).
  • Nathalie

    Ex-Team

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    #94 12 Mai 2016 11:25:38

    Je viens de tomber sur cet article critique à propos de l'agriculture bio : http://www.slate.fr/story/117583/manger-bio-sens

    Perso je n'ai jamais été convaincue que la nourriture bio soit meilleure pour la santé (pour les raisons qu'il cite), mais l'aspect environnemental me paraît crucial, et les problèmes liés à ca seront j'espère résolus rapidement. Il mentionne d'ailleurs les OGM comme solution et se demande pourquoi ils sont si diabolisés par chez nous. C'est une question que je me pose aussi, et vous allez me trouver naïve, mais pourquoi est-ce que beaucoup d'écologistes rejettent l'utilisation d'OGM ? J'imagine que certains d'entre vous ont une opinion sur cette question  :)
  • Lelf

    A moitié noyé sous sa PAL

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    #95 12 Mai 2016 11:43:58

    Disons que le problème de l'OGM est la difficulté à prédire son risque à long terme.
    Je ne suis pas contre, fondamentalement, ça peut permettre de nourrir la population qui augmente extrêmement vite et donc demande une sécurité alimentaire toujours plus importante.
    Le soucis, c'est qu'on a du mal à prédire les effets, soit sur la santé, soit sur l'environnement.
    La nature c'est une histoire d'équilibre. Si on force une "anomalie" là dedans, on peut défaire cet équilibre. En voulant lutter contre une bactérie ou un virus, on peut favoriser la croissance d'un autre qu'on connaît moins par ex. Un peu dur à expliquer.

    Après, les croisements "non OGM" sont aussi à prendre avec des pincettes et presque plus, car ils ne demandent pas des études poussées comme les OGM. C'est ce qui est arrivé avec le blé moderne, issu de croisements, qui ne pourrait pas survivre à l'état purement naturel (sans persticides et autres joyeusetés), et qui s'est retrouvé nettement moins digeste, avec un gluten monstrueux qui irrite les intestins facilement. Les croisements ont été faits dans l'objectif de lutter contre la famine, c'était honorable. On voulait de meilleurs rendements, des tiges plus grandes qui ne s'étalent pas... on a croisé et observé... sans penser qu'en croisant on pouvait aussi créer de nouvelles caractéristiques non souhaitées dans la plante, qui pourraient avoir des conséquences sur la santé.
    Les OGM ont "l'avantage" des tests", mais prédire sur le long terme et en contexte me semble quasi impossible.
    Et le soucis des OGM à l'heure actuelle c'est aussi qu'ils sont des enjeux financiers pour de grosses boîtes à l'éthique hyper discutable. L'objectif est de produire plus et de gagner plus avant tout, et de garder le contrôle sur les semences également. En introduisant des espèces brevetées résistantes, cela "force" les agriculteurs à se tourner vers ces entreprises, ce qui risque de diminuer encore les choix de variétés et de rendre encore plus dépendant envers des entités dirigées par l'intérêt privé.

    Bref, ni pour ni contre bien au contraire comme dirait l'autre. Sur le principe, c'est intéressant, en pratique je ne suis pas sure qu'on puisse lancer ça à grande échelle sereinement. Si ça peut sauver des vies, alors pourquoi pas, mais des pays agricoles comme le nôtre n'en ont pas spécialement besoin, alors par précaution, passons nous en.

    Sinon sur le bio je suis d'accord : je préfère du bien raisonné à du bio appliqué sans réflexion. Le naturel peut être néfaste. Les bactéries c'est très naturel.
    Mais on ne connaît pas l'impact long terme sur la santé d'un cocktail de pesticides à haute dose, sans oublier les autres polluants qu'on avale ou absorbe d'une manière ou d'une autre chaque jour. Ils peuvent catalyser des réactions dans le corps, se stocker à la place d'autres choses, ou que sais-je. Est-ce normal par ex que les corps se décomposent moins bien aujourd'hui qu'il y a un siècle (véridique) ? Et qu'est-ce que ça dit sur notre corps vivant ?
    Donc comme pour tout perso je prône le raisonnable et surtout d'éviter la trop grosse prise de tête parce qu'on ne peut pas faire "bien", on peut pas tout savoir, on peut toujours discuter.
    Perso je mange mi bio mi pas bio, en fonction du magasin où je peux aller et de ce que je trouve. J'ai tendance à faire confiance au bio tout de même, mais il ne s'agit pas de le glorifier et le consommer sans réfléchir, comme le reste :)

    Dernière modification par Lelf (12 Mai 2016 11:46:47)

  • Nathalie

    Ex-Team

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    #96 12 Mai 2016 13:18:16

    Merci pour ces explications Lelf, ta facon de voir me paraît tout à fait raisonnable et logique. C'est un sujet auquel je ne connais rien parce qu'honnêtement, se dépatouiller entre les sources d'informations souvent très, très impliquées dans un sens ou dans l'autre, c'est pas évident et je n'ai pas pris le temps, contrairement à toi apparemment !

    Une petite question concernant les OGMs : on crée donc de nouvelles espèces (comme tu dis, comme on l'a fait par croisement depuis des centaines d'années); mais si après coup, dans quelques dizaines d'années, on se rend compte que certaines espèces nouvelles ont de gros défauts que l'on n'a pas anticipés, qu'est-ce qui empêche de modifier à nouveau la plante ?  Je sais que ca risque de tourner à la course en avant (nouvelle espèce => nouveaux défauts => nouvelle espèce etc), mais c'est un peu le cas de tout ce que l'homme crée. Et si c'est le prix d'une alternative à l'utilisation continue de pesticides, j'ai du mal à comprendre pourquoi les consommateurs sensibles à la question crient si fort au loup. Les intérêts commerciaux c'est autre chose, mais c'est aussi possible de régler ca juridiquement si ca devient intenable, il suffit de refuser de breveter les espèces vivantes, on n'a même pas besoin des USA pour ca... Enfin tout ca est extrêmement complexe bien entendu.
  • Lelf

    A moitié noyé sous sa PAL

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    #97 12 Mai 2016 13:42:16

    Il y a plein de raisons de vouloir faire de l'OGM. Protéger contre un virus/une bactérie/une maladie c'est la principale. Sauf que... comme je disais, souvent on découvre après coup que oh ben tiens, l'OGM est super sensible à un autre truc, plus que la plante originelle. Donc comme tu dis c'est une course sans fin, parce qu'on va essayer de protéger de la nouvelle menace, puis de la suivante...
    D'autres raisons de sélection (sens large) sont en général améliorer certaines qualités (pour le blé par ex ça a été de facilité la panification, avec le gluten du blé moderne elle est bien plus facile et plus rapide qu'avant) et bien sûr améliorer les rendements. En général pas besoin d'OGM pour ça (on sélectionne les "meilleurs" éléments et/ou on les croise avec des cousins qui ont d'autres caractéristiques, jusqu'à ce qu'une caractéristique soit assez récurrente), mais ça peut devenir nécessaire quand il faut par ex adapter une culture gourmande en eau à un environnement pauvre... elle n'a a priori pas la caractéristique, donc on va la chercher ailleurs, dans une espèce qui résiste à la sécheresse, et là ça devient de l'OGM.
    Scientifiquement je trouve ça vraiment passionnant comme défi. Mais on se concentre tellement sur une caractéristique précise, qu'on oublie de considérer l'ensemble. Et quand on introduit un gène dans un génome, ce n'est pas aussi "propre" que ça, d'autres recombinaisons d'ADN se font que nous ne contrôlons pas et dont nous ne pouvons pas forcément mesurer, même si on essaye, l'impact à long terme.
    Ex du blé : une protéine irritante pour l'intestin (le gluten) ça ne semble pas méchant, ça n'est pas une maladie, mais comme ce blé favorise le travail du boulanger et l'industrie, on finit par n'utiliser que lui, donc on met en contact des intestins sensibles à de hautes doses, ce qui peut entraîner une perméabilité intestinale et donc le passage du gluten lui même ainsi que d'autres molécules, dans le corps et donc favoriser quelque part certaines maladies... phénomène indirect, complexe et peu étudié et compris). Mais si on avait eu un OGM ici, on aurait pu dire "il ne provoque pas de maladie", parce que c'est vrai quelque part, ou à une échelle de complexité telle que c'est dur à étudier ou même à envisager.

    Mais je pense que la nature sait déjà ce qu'elle fait. Certes, faut pouvoir nourrir tout le monde, je n'envisage pas de laisser des gens mourir de faim. Mais déjà mangeons mieux pour éviter le gâchis, redéveloppons les économies agricoles locales, la diversité alimentaire locale et aidons tant que nous pouvons ceux qui n'ont pas notre chance.
    Ça ne passe pas forcément par la science ! C'est un mal moderne ça, l'idée de se substituer à la nature sans même prendre en compte son potentiel.
    Je ne sais pas si tu connais cet homme qui fait des tomates résistantes à la sécheresse, mais en gros il s'agit d'un gars dans son coin qui a juste pris le temps de sélectionner ses tomates les plus résistantes à la sécheresse, et aujourd'hui il a des plants qui ne demandent pas d'arrosage ou très peu, alors que nos cultures de tomates actuelles sont très gourmandes. Pas besoin d'injecter un gêne inconnu, la sélection simple sans croisement suffit.
    On part trop vite dans l'ingénierie alors que la nature a déjà de quoi. En plus en se focalisant sur des problèmes trop précis on appauvrit notre diversité alimentaire en plus d'occulter certains effets secondaires. :/

    Dernière modification par Lelf (12 Mai 2016 13:43:09)

  • Nathalie

    Ex-Team

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    #98 12 Mai 2016 14:12:04

    C'est ce que je disais, c'est un problème hyper complexe... Et en plus de tout ce que tu mentionnes, il faut tenir compte de l'économie actuelle : nous on a tout ce qu'il faut et on peut se permettre de prendre le temps des croisements et autres méthodes plus sûres, mais sur d'autres continents où la malnutrition et/ou la surpopulation est un vrai problème, il faut peut-être tenir compte de la facilité et rapidité des solutions possibles, parce qu'à court terme il y a des vies qui en dépendent ?

    Ca me semble difficile d'avoir une vraie conversation informée là-dessus sans être des spécialistes surhumains pour pouvoir tenir compte de tous les enjeux, donc je reste sur ma position "pas d'opinion", mais grâce à toi Lelf je comprends mieux de quoi il en retourne, merci !
  • Invité

    Invité

    #99 12 Mai 2016 14:19:47

    Nathalie pourquoi est-ce que beaucoup d'écologistes rejettent l'utilisation d'OGM ?

    Au-delà des diverses raisons très bien explicitées par Lelf, l'un des problèmes majeurs des OGM est que beaucoup sont stérilisés volontairement pour préserver les intérêts des semenciers. Résultat : si on  laisse remplacer les semences naturelles par des OGM stérilisés, ceux qui tiennent la fabrication de semences tiendront à plus ou moins long terme le marché alimentaire mondial. Et là ils dicteront leur loi (voir stérilisation programmée du projet Terminator, projet européen Transcontainer, etc...).
    C'est ce qui est arrivé dans certains pays d'Amérique du Sud. On a d'abord généreusement distribué aux petits paysans des semences OGM gratuites pour remplacer les semences naturelles, de moindre rendement. Les récoltes ont été bien meilleures. En quelques années, il n'y a eu plus que des semences OGM à disposition et les prix ont pris l'ascenseur. Les petits paysans n'ont pu suivre et continuer d'acheter les semences OGM. Ils n'ont pas non plus réussi à retrouver d'anciennes semences car personne n'avait gardé ces grains de moindre rendement et nombre d'entre eux se sont retrouvés ruinés, obligés de vendre leurs terres, etc... C'est assez diabolique comme système ; une belle façon de spolier les terres de façon tout à fait légale.
    Donc les dangers des OGM ne concernent  pas seulement la qualité de l'alimentation, la biodiversité ou même l'éthique, comme dit dans d'autres posts. Certains sont bien plus sournois et visent à la mise sous dépendance des agriculteurs et à la réduction drastique du nombre des petits producteurs.
  • Lelf

    A moitié noyé sous sa PAL

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    #100 12 Mai 2016 14:22:47

    Sans oublier le risque de contamination. Le gène OGM peut se retrouver dans des cultures non OGM, voire pourquoi pas dans des espèces voisines. Et cette absence de contrôle de la diffusion d'une caractéristique génétique est un peu inquiétante. Surtout sachant qu'on ne connaît pas l'impact long terme.
    Et ce qui peut permettre de lutter pour la plante va peut être être nocif pour un insecte qui vivait en harmonie avec elle auparavant. Du coup on se demandera comment sauver l'insecte et on est reparti à tout et rien contrôler à la fois ^^'
    Mais oui le soucis c'est que les enjeux financiers et de contrôle des semences dominent ce marché. L'OGM par altruisme et défi scientifique c'est beau, mais la réalité est plus... capitaliste que ça ^^'

    Dernière modification par Lelf (12 Mai 2016 14:23:37)