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#1 18 Mai 2016 20:37:22
Hello ! Je me suis dit que ce serait sympa de passer par ce topic même si l'écriture n'est pas mon plus grand loisir. Voilà j'espère que vous apprécierez ces lignes !
L'Ange du Pardon
Il était majestueux, parfois colérique et capricieux comme l'orage. Des ailes puissantes émanaient de son dos et faisaient sa fierté. Il parcourait les cieux avec une aisance déconcertante et pouvait se propulser au delà de tout horizon. Il était la parfaite harmonie entre la trahison et le pardon, le châtiment et la récompense.
L'Ange était fasciné par la plus petite et insignifiante trace de vie, d’existence. Il était capable de ressentir la moindre émotion ; choisissant de l'abandonner ou de vivre un instant, même éphémère, avec elle.
Un jour il se mit à la recherche d'une émotion qu'il n'avait encore jamais ressentie. Il voulait que ce soit une émotion qui le surprenne, lui fasse ressentir d'agréables frissons. Et il était tellement impatient de découvrir ce jour ! Mais il ne se doutait pas un instant que son âme toute entière allait être bouleversée.
C'est en flânant désespérément qu'il perçu une bride d'émotion. Il s'arrêta net et décida de mieux se concentrer sur cette vibration. L'Ange fut d'abord pris de vertiges, puis de picotements. Une parade d'émotions démarra alors : peur, tristesse, mélancolie, amertume, chagrin. Ce fut un déchirement pour cet Homme qui se refusait de flirter avec le spleen. Pourquoi un tourment si soudain ? Lui qui s'appliquait à bannir les morosités de son monde parfait. Le Prince, qui avait la tête en vrac, en versa une larme dorée. Lorsque ce Dernier retrouva ses esprits, il vit une femme s'avançant vers lui. Il l'observa approcher et l'allure de cette femme eut raison de son air troublé. Elle ne touchait pas terre mais était bien réelle. Les courbes de cette poupée lui paraissaient si parfaites, des traits à la fois angéliques et diaboliques traçaient les contours de son visage.
Elle vint lui caresser tendrement la joue, puis le visage entier comme si elle le redessinait. Son cœur se mit à battre différemment et à un rythme particulier. Elle insista doucement sur ceux de ses lèvres avant de s'évanouir dans un souffle. Le Séraphin clôt les paupières pour reprendre à nouveau ses esprits et calmer son petit cœur qui semblait essoufflé de cette mystérieuse entrevue. Il décida de se reposer afin de se détendre mais le souvenir de cette femme le poursuivit jusque dans son sommeil.
La nuit était calme jusqu'à ce qu'une mélodie paisible envahisse son esprit. Son cœur se mit à battre de plus en plus fort, puis son rythme ralentit pour accélérer de nouveau. Son palpitant semblait suivre la partition que cette mélodie composait. Son cœur reconnu cette danse qu'il avait déjà exécuté lors de la rencontre avec la femme. Et il dansait de plus belle, se laissant aveuglément guidé par l'aria de la poupée. Le ballet ne s'arrêta qu'au réveil du Séraphin qui avait la cage thoracique compressée et légère à la fois. C'est alors qu'il compris ce qu'était cette émotion lui étant totalement inconnue malgré son savoir infini sur leurs semblables. Il savait pourquoi elle n'était inscrite ni dans ses livres ni dans les livres du Créateur. Cette émotion était ignorée et méconnue de tous les êtres, même du plus grand des sages, car elle appartenait au cœur et son univers était impénétrable. C'est cet émoi qui se tapis au plus profond de soi et qui surgit sans crier gare pour nous plonger dans une mélancolie sans fin ou une joie intense. Même notre âme est incapable de raisonner ou d'agir pour éviter ou limiter les ravages intérieurs.
Le Prince ignorait encore que cette douce mélodie le berçant le soir venu allait l'entraîner jusqu'aux ténèbres les plus sombres et profonds.
L'Ange se réveilla en nage, se questionnant sur son étrange nuit. Qui est cette curieuse femme ? Il se questionna toute la journée, cherchant des explications logiques à ce qui lui arrivait. Mais en vain ! Cet univers était bien impénétrable, et aucun mortel ne pouvaient résoudre cette énigme. L'Ange décida alors de ne plus y penser et de retourner à ces occupations habituelles. Mais lorsqu'il interceptait une émotion, il était immédiatement déçu. C'est ainsi que chaque journée il errait, espérant désespérément retrouver cette émotion. Que chaque soir il s'endormait pour entendre et laisser à nouveau son cœur danser avec cette mélodie.
Mais la journée un énorme gouffre se creusait dans son cœur car il voulait la ressentir une autre fois, et peut-être même l'effleurer !
Un jour qu'il était accroupi au-dessus des chutes de cristal, le Séraphin perçut un murmure suave. Il s'assit et ferma les paupières afin de profiter de ce chuchotement hypnotisant. Puis il parût s'éloigner aussitôt. Son cœur se mit à battre plus fort, comme s'il voulait retenir ce murmure. C'est alors qu'en rouvrant les yeux, la femme qu'il attendait depuis des jours se dévoila. Il voulut à son tour la retenir mais elle disparût aussi vite que son murmure. Le Prince redevint immédiatement aussi abattu qu'auparavant, tel un enfant dont on prive de maman. Les jours passèrent à nouveau et la douloureuse rengaine se remit en place. Les nuits fiévreuses où son cœur déchaîné vibrait, les journées vides d'émotions et ce ciel trop calme. C'est à nouveau au-dessus de ces chutes de cristal qu'elle réapparut avec ce même murmure. L'Ange se releva, épuisé. Son cœur commença à danser un solo cafardeux lorsqu'il vit ses lèvres célestes bouger. La poupée lui parlait mais il n'entendit rien. Son cœur se calma et ne fit plus aucun battements pendant un temps, comme s'il écoutait ses paroles. Lorsque ses lèvres s'immobilisèrent, elle s'enfuit à nouveau et son cœur se remit à battre aussi paisiblement que son premier jour sur les cieux. Comme si cette femme avait fait une promesse non pas à lui mais à son cœur.
Son sommeil se déroula différemment. La mélodie était toujours présente mais elle ne se contentait pas de composer les partitions, elle dansait avec son cœur. La nuit fut exténuante pour l'Ange mais aussi très séduisante. Il avait entendu la mélodie différemment et avait laissé son cœur composer dangereusement avec elle. Ses journées étaient toujours aussi illusoires mais il suffisait au Prince de demander à son cœur de se remémorer la danse mélodieuse pour se sentir mieux et plus léger. Les nuits, les journées, les danses mélodieuses, les émotions démodées passèrent encore et encore. L'Ange se rendait régulièrement aux chutes de cristal pour laisser entrevoir à son cœur une nouvelle promesse qui avait pour conséquence la modification du duo de son cher cœur avec sa chère mélodie ensorcelante.
Le Séraphin décida de s'exiler jusqu'au pays du phénix, le seul endroit où il se sentait en sécurité et délivré de toutes ses chaînes. C'est ici aussi qu'il pouvait dialoguer avec tout son être et que son cœur lui confia qu'il était envoûté par l'âme de la poupée divine. Il lui obéissait tel une marionnette tirée par des fils indestructibles et il ne pouvait s'en défaire. Il était impuissant et il acceptait que l'âme dorée joue sans pitié avec lui. L'Ange vibra lorsque son cœur fit alors résonner en lui toutes les émotions qu'il avait ressenties. L'Homme ne su comment agir face à cette situation inconsolable et décida de retourner à nouveau aux chutes de cristal. Cette fois-ci, l'Ange attendit la femme les yeux bien ouverts et debout, prêt à basculer et à se mêler aux chutes. Il dut se contraindre à clore ses paupières pour calmer son petit cœur. Mais son cœur ne voulait pas l'écouter et il eut la sensation qu'il voulait s'échapper de sa poitrine. C'est alors qu'il compris qu'elle était là. Il ouvrit les yeux et la contempla. La poupée s'approcha et caressa son visage, comme lors de la première rencontre. Cette caresse lui parût bien plus réelle mais elle était au contraire plus illusoire. Elle plongea ses yeux dans ceux de l'Ange dénué et lui murmura à son tour une promesse que lui seul entendit. Lorsqu'il ouvrit la bouche pour répliquer, la femme s'évapora. Son cœur lui fit comprendre qu'il voulait savoir, qu'il voulait écouter la nouvelle promesse de la poupée. Consterné, le Prince se rendit au pays du phénix pour lui confier la dernière promesse. Lorsqu'il fut parvenu à son pays sacré, il débita sa peine. Son cœur fut aussi consterné que son possesseur lorsqu'il appris l'ultime promesse de la poupée aux mélodies sataniques. Le Séraphin emplit le pays entier de sa peine incurable.
Il décida néanmoins de reprendre sa routine de monotonie. Les journées et les nuits étaient pires que d'ordinaires et rien ne pouvait soulager son cœur qui dépérissait. Une nuit il se réveilla et hurla à la mort tel un loup clamant son amour éternel à la lune.
Sa vie était à présent une spirale empoisonnée dans laquelle un mal habitait son âme et faisait dépérir son cher cœur. Le seul remède lui coûterait sa vie éternelle dans les cieux, au près du Créateur. Le seul remède était d'exécuter la promesse suprême : subtiliser la rose immortelle qui était la gardienne de toutes les âmes et qui se situait au pays du phénix. Le Séraphin ne voulait pas s'abaisser à un tel péché. Mais son cœur s'affaiblissait un peu plus chaque jour et sa vie éternelle se consumait. C'est après une dernière nuit affreusement affligeante où la princesse s'amusait à torturer sans fin son petit cœur qu'il accepta de lui livrer son âme. L'aube venue, il vola jusqu'au pays du phénix et s'approcha de la rose immortelle. Cette rose, qui était d'un rouge vif, s'imposait dans tout son royaume. Il débita tout un récital de prières avec son cœur pour que les cieux garde avec eux sa mémoire. Quand il eut fini, il dégaina sa dague et sectionna la rose. Son cœur émit un hurlement profond qui le fit trembler ; tous deux savaient que leur cruelle délivrance arrivait. Il se rendit une dernière fois aux chutes de cristal et y déposa la rose immortelle. La poupée apparut immédiatement, un sourire démoniaque et glacial sur les lèvres. La poupée s'avança et le félicita en caressant une dernière fois son visage. L'Ange attendait sa fin. La chasseuse d'âme prit soigneusement la rose puis fit une prière d'envoûtement pour que l'âme de son condamné rejoigne ses semblables. C'est alors que la rose s'ouvrit et aspira l'âme de l'Ange. La poupée empoisonnée se félicita et incanta une prière démoniaque pour sceller les âmes volées dans l'univers mélodieux et maléfique de la chasseuse d'âmes.
C'est ainsi qu'un cœur noble fut trompé et détruit par l'âme damnée. -
#2 22 Mai 2016 16:55:14
Bonjour :)
Une belle idée et de jolies émotions, on a parfois néanmoins l'impression de tourner en rond car tout son périple "psychologique" est narré. On aimerait parfois le vivre, pas se l'entendre raconté. Cela donnerait plus de poids à tes mots. Cette idée mérite d'être développée car ce que j'ai lu aujourd'hui pourrait presque ressembler au résumé d'un livre. Attention à ne pas trop alourdir ta plume par moment.
Essaie de bien cibler l'idée que tu souhaites faire passer et demande-toi à tout instant "que suis-je en train d'apporter de nouveau ?" aussi bien sur le contenu que vis à vis de l'angle descriptif choisi.
Autre conseil qui s'applique notamment au premier paragraphe : veille à diversifier les structures de phrases pour ne pas donner à ton lecteur le sentiment de redondance/lassitude rythmique.
Après je dis ça mais ton texte présente une qualité très appréciable, tant sur le point émotionnel que rédactionnel :D -
#3 23 Mai 2016 20:08:05
Oh merci pour les conseils ! ;)
Wii c'est vrai que je n'ai pas l'habitude de faire de si grands textes...!
Qu'entends-tu par plus le vivre ? ^^
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