[Suivi lecture] Anou III

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hop, hop hop, ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit ! ;) Je ne suis pas contre les règlement, au contraire, c'est la base. Mais concernant les conseils de discipline à tout-va je suis foncièrement contre. Virer un gosse de l'établissement c'est refuser de l'aider à résoudre son problème. Or il y a quand même des gens pour cela et des procédures que l'on connait peu ou que l'on utilise peu, à tort. Chez nous zéro conseil de discipline mais des stages, des parcours personnalisés avec des éducateurs hors classe pour ne pas géner le groupe, des interventions de l'assistant social dans les familles...etc. Quand je dis que le système est trop rigide je précise que certaines institutions comme le conseil de discipline par exemple, sont devenues à mon sens irréalistes. Après c'est un choix d'établisement et procéder autrement n'est pas de tout repos pour la direction,l'encadrement. Encore une fois c'est une volonté commune d'accepter de se bouger un peu. Ce n'est pas courber l'échine, au contraire, c'est prendre en compte le public qu'on a et se demander comment un jeune a pu en arriver là. A Bergerac nous avons la chance d'avoir un pôle ado, c'est peut être ce qui nous permet de travailler avec des psy, des éducateurs.
Et puis il ne faut pas oublier d'intégrer les parents, quel que soit leur profil. C'est souvent euxqui ont besoin d'aide !

Et puis coup de gueule du matin, ne me parlez pas du privé qui ne prend que la crème ! Tiens cette année une élève est arrivée du privé avec 16 de moyenne en français et les parents me demandaient comment il était possible qu'elle ait à peine la moyenne chez nous. Un simple test leur a fait comprendre son niveau réel ! Dans le privé il y a de tout et je ne doute pas que certains établissements soient top, c'est juste que je n'en ai jamais rencontré !

Je n'ai jamais enseigné dans des établissements oû les jeunes suivaient gentiment les cours, cela m'aurait sans doute reposée. Cela étant j'ai pu expérimenter des solutions assez fructueuses qui, certes, sortent des sentiers battus. Quant à rejeter la faute sur les parents, il ne faut pas généraliser et regarder de plus près. Attention, de nombreuses familles monoparentales ou défavorisées ont besoin d'aide. Ce n'est pas honteux d'avoir besoin de conseil pour recadrer un môme. Mais c'est quand même un peu l'image que nous renvoyons à ces familles "gérez mieux vos gosses", ben j'en connais un paquet qui sont contents d'avoir de petits conseils, qui viennent aux rencontres familles à reculons mais repartent confiants. Et poirtant je peux vous dire que mon chef d'établissement est plus que militaire. On n'a jamais dit qu'il fallait être uniquement bienveillant et c'est cela la faille de montessorie qui ne prend d'ailleurs pas de jeunes " à problème" , mais cette méthode prône la responsabilisation et je rappelle qu'au départ elle est faite pour des structures type " petites fermes " oû les jeunes apprennent à gerer une association, une collectivité. Donc pas facilement adaptable en collège classique. Mais une main ferme dans un gant de velours, ça fonctionne !

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C'est vrai qu'elle a bénéficié dans un 1er temps du soutien du ministère de l'EN, à travers une "carte blanche pédagogique de 3 ans". L'Académie l'a également aidée en lui permettant de choisir son ATSEM. Il lui a juste manqué, durant toute son expérimentation, le document officiel reconnaissant cette classe comme expérimentale et engageant le ministère sur 3 années, même en cas de changement de ministre. Document après lequel elle a donc couru pendant 3 ans. Après un changement de ministre, elle n'a plus eu ce soutien, et à la fin des 3 années, la situation administrative n'était toujours pas régularisée. On lui a alors demandé d'en rester là, que les différents niveaux d'âge lui seraient retirés. C'est là qu'elle a posé sa démission. (ça, c'était pour remettre le contexte en place)
C'est donc vrai qu'au final, elle a eu la possibilité de mettre en pratique ses idées, d'avoir carte blanche, et en ce sens, on peut le voir comme des conditions "idéales".
Tu me dis qu'on ne peut pas comparer avec d'autres pédagogies, car celles-ci ne sont pas mises en oeuvre dans ces mêmes conditions, ce qui fausserait toute comparaison. Je ne sais pas si tu avais des pédagogies en particulier en tête, mais une chose me semble plutôt claire (je ne sais pas ce que tu en penses de ton côté), c'est que le système actuel de l'EN n'est pas des plus efficaces, non ? (en plus de prendre parfois ses professeurs et le reste de ses équipes éducatives pour des idiots..) D'autre part, je pense que ça n'est pas parce qu'elle a bénéficié de conditions idéales qu'on ne peut pas s'inspirer des méthodes qu'elle a développées si ? Ou sinon, on ne pourrait pas non plus s'inspirer par exemple des méthodes utilisées dans les écoles Montessori ou autres, qui bénéficient elles aussi de "conditions idéales", en comparaison à ce que l'on rencontre dans l'EN. Qu'en penses-tu ?
Par contre, pour moi (en tout cas c'est de cette manière que je reçois son livre), il ne s'agit pas du tout pour elle de dire aux professeurs "vous devriez faire comme ceci, car cela a fonctionné pour moi", mais plutôt de dire à l'Education Nationale : "votre système ne fonctionne pas (cf. les problématiques en termes d'apprentissage de la lecture par exemple), il est temps que vous vous remettiez en question et que vous testiez de nouvelles méthodes/pédagogies, notamment celles basées sur le respect des "lois naturelles" des enfants." Je pense que c'est le système qu'elle remet en question et non les méthodes des professeurs. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire ?
Enfin, je pense que la pédagogie qu'elle a développée pendant ces 3 années s'adapte particulièrement bien au niveau maternelle voire primaire, mais est-ce possible de retranscrire cela au niveau du collège ou du lycée ? Je ne suis pas sûre, et je pense qu'on ne se pose plus les mêmes questions à ces âges-là (il est beaucoup question dans son livre de l'importance capitale des toutes premières années de vie dans le développement d'un être humain..).
Voilà pour ce que j'avais à ajouter (c'était long, comme d'habitude !). Et je répète que je ne suis pas prof et que je comprends bien que quand on l'est, ce genre de sujet nous touche personnellement, j'espère donc ne pas te blesser avec mes propos. :)

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Je suis d'accord avec toi sur la spécificité de la maternelle et de la primaire, qui permettent plus d'expérimentations du fait des heures que l'enseignant passe avec ses élèves (et aussi dans ce cas précis, comme je le dis à My, parce que les plus petits sont directement concernés par les théories développées dans ce livre). 
Et je suis d'accord aussi avec le fait qu'il me semble que ce genre d'expérience n'est pas transposable tel quel sur l'ensemble d'un établissement type collège ou lycée par exemple.

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Oui, c'est vrai que son expérience de prof n'aura duré que 3 ans visiblement. Mais la chose ne me dérange pas en soi. Parfois, avec un œil neuf, on voit aussi beaucoup de choses je trouve. Et elle le dit bien dans le livre, n'ayant pas l'envie de rester prof, elle était aussi plus libre pour émettre des critiques envers l'EN et également pour diffuser largement ses théories (ce qu'elle a fait de manière efficace je trouve..). D'autre part, je trouve que l'on sent assez bien dans son livre qu'elle a plus un côté "chercheuse"/"pédagogue" que véritablement prof (sans que cela remette en question ses capacités en tant que prof pendant ces 3 années, ses qualités de bienveillance, de sérieux et tout..). Mais c'est intéressant aussi, c'est une autre vision des choses.
Pour ce qui est de Montessori, par contre, ça n'est pas vraiment l'objet de ce livre (d'ailleurs, Montessori n'est pas tellement citée dedans). Céline Alvarez explique bien dans le livre son rapport à cette pédagogie. Elle s'est intéressée et passionnée pour les travaux de Maria Montessori, mais elle a toujours trouvé que ses "héritiers" avait "sacralisé" sa pédagogie et l'avait "figée" et rendue intouchable (ce que tu sembles penser toi aussi). Or, elle explique bien que ça n'était pas la volonté de Maria Montessori, qui de son vivant a toujours dit que sa pédagogie devrait être "complétée ou modifiée à mesure que la connaissance du développement humain avancerait".

Exact. C'est pour cela que je dis que ce beau travail est à poursuivre au collège sous une autre forme car les jeunes sont en construction. Merci Anou pour tes réactions ;)

:+1:  :pompom:

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Bonjour à tous,

Depuis la dernière fois, j'ai donc lu avec mon fils "Mon voisin Totoro", l'album jeunesse tiré du film de Miyazaki. Comme la dernière fois avec "Le château ambulant", j'ai encore une fois adoré le concept de ces albums qui mêlent images tirées du film, textes et dialogues. Cela permet de se replonger dans ce film que j'aime beaucoup, tout en faisant découvrir à mon fils l'univers de Totoro (il a déjà deux peluches à leur effigie, il connaît donc déjà un peu...).

Ensuite, j'ai lu une BD de chez Futuropolis empruntée à la bibliothèque, "Lâcher prise" de Miriam Katin. Mais je n'ai pas spécialement aimé..

J'ai également lu ces derniers jours un roman, "La femme qui dit non" de Gilles Martin-Chauffier. La narratrice y est une vieille femme qui écrit ses mémoires. Issue de l'aristocratie anglaise, elle s'est mariée au tout début de la Seconde Guerre Mondiale à un jeune homme de l'Île-aux-Moines, qui deviendra par la suite résistant puis proche collaborateur de de Gaulle. Elle y raconte également le trio amoureux qu'ils formaient avec Mathias, le meilleur ami de son mari qui fût aussi son amant. J'ai beaucoup aimé certains éléments de ce roman, notamment tout l'aspect historique qui m'a fortement intéressée (l'Occupation, la Résistance et la collaboration en Bretagne et en particulier à l'Île-aux-Moines, les liens entres les indépendantistes bretons et les nazis, puis l'épuration, la sortie de la guerre, et enfin les guerres d'Indochine et d'Algérie...).
De manière générale, les romans se déroulant durant la Seconde Guerre Mondiale m'intéressent toujours, mais là, ce que j'ai trouvé plus intéressant encore, c'est que le tout se déroule en Bretagne (je suis bretonne pour ceux qui ne le sauraient pas). De plus, je n'ai pas souvent lu de livres sur la collaboration entre les Bretons indépendantistes et l'Allemagne nazie et/ou le Régime de Vichy, donc c'était également un sujet qui m'intéressait particulièrement.
Bon, malgré tous ces points positifs, le truc qui m'a quand même beaucoup gênée durant cette lecture, c'est que je n'ai pas trop aimé le personnage principal, la narratrice. Je n'étais pas du tout en accord avec certains de ses principes et de ses choix de vie, donc c'était parfois difficile pour moi de compatir à ses malheurs et d'apprécier pleinement son récit.. Je n'ai pas non plus adoré le style de l'auteur, tellement ponctué d'images et de métaphores que ça en était vite saoulant.. (je n'ai jamais lu d'autres livres de lui, donc je ne sais pas si c'est son propre style ou celui prêté à sa narratrice, je penche plutôt pour cette dernière solution..)
Mais sinon, pour les passionnés d'histoire de France, de la Seconde Guerre Mondiale en particulier et de la Bretagne, et ceux que les métaphores n'effraient pas trop, je vous le conseille fortement ! :)

Maintenant, je suis dans un autre roman "historique" : "Une poignée de gens" d'Anne Wiazemsky. Il y a quelques années, j'avais déjà énormément apprécié un autre de ses romans, "Mon enfant de Berlin". Et bien je pense que je continuerai avec plaisir à lire les autres romans de cette auteure car j'apprécie énormément ma lecture pour le moment. On y suit une famille russe ayant émigré aux quatre coins du Monde à la fin des années 10, afin de fuir la Révolution Russe. Leur histoire me passionne pour le moment (et pour ceux que ça pourrait convaincre, le roman est plutôt court : 240 pages). Pour information aussi, ce roman a gagné le Grand Prix du roman de l'Académie française en 1998.

Voilà pour mes lectures.
J'espère que vous avez passé un beau mois d'août et que vous en avez profité pour faire de belles lectures ! :)