#585 12 Mars 2023 17:44:27
Bonjour,
J'ai fini de lire La Curée de Zola.
Mon avis : Zola et moi, c'est une grande histoire d'amour. C'est la première fois que j'ai enfin l'occasion de l'étudier dans mes cours en profondeur. Je l'ai habituellement pour évoquer le naturalisme et son concept des Rougon-Macquart. La Curée est une lecture que j'ai lu lors de mes années de collège, cela faisait très longtemps que je n'avais pas lu. Je pars donc en mode redécouverte.
J'aime beaucoup ce livre qui est pour moi l'un des romans les plus importants des Rougon Macquart car il prépare plus ou moins la suite ou des thématiques qu'on retrouve plus tard. Je pense aux chiffons d'Au bonheur des dames, la notion d'esthétisme dans L'Oeuvre ou encore les magouilles financières dans L'Argent. C'est pour cela que ce livre a autant d'importance à mes yeux.
Zola nous dépeint à merveille ce Paris en pleine transformation avec les travaux d'Haussmann mais il montre l'envers du décor avec les spéculations, les complots, l'importance de la réputation, etc. C'est un Paris qui se pare de ses plus beaux atouts pour cacher sa laideur incarnée par les êtres humains. Tout repose sur l'être et le paraître. J'ai apprécié de suivre l'ascension sociale d'Aristide Saccard, un simple provincial qui débarque à Paris en mode conquête. On peut dire que c'est un Picsou car il ne cesse de magouiller avec ses spéculations, de trafiquer les rapports, de vouloir s'enrichir davantage quitte à arnaquer et à profiter des biens de sa seconde épouse. De l'autre côté, nous suivons Renée, la seconde épouse d'Aristide. J'ai souvent comparé Renée à Emma Bovary, héroïne de Flaubert. En effet, toutes les deux aspirent à une autre vie, à une vie remplie d'aventures et de scandales. Renée s'ennuie dans sa vie luxueuse où elle enchaîne les mondanités, s'intéresser à ses tenues et voilà. Sa seule source de plaisir réside en son beau-fils Maxime avec qui elle a un lien spécial. Ils seront plus des camarades que beau-fils et belle-mère avant de commettre l'irréparable dans une relation très intime. J'ai apprécié voir l'évolution de chacun, d'atteindre le point de non-retour où tout s'écroule. Est-ce la fin ou le début ?
En tout cas, La Curée est le roman où tous les excès et les plaisirs sont au rendez-vous ; tout semble démesuré qu'on en perd la tête. Entre raison et folie, il n'y a qu'un pas.
Pour conclure, Zola nous propose un livre qui pourrait être le premier roman de sa grande saga car elle introduit de nombreux thèmes qui seront reprises dans d'autres romans ainsi que les personnages. Avec sa plume incisive et ses recherches minutieuses, il nous plonge dans ce Paris à la fin du XIXe siècle qui subit sa transformation et où les magouilles financières et la luxure sont au sommet. Une petite pépite à découvrir.