#165 23 Février 2017 09:45:22
J'ai terminé Riz, qui m'a laissé une impression très forte en même temps qu'un grand malaise, devant la dureté et la noirceur de l'histoire et des personnages, la fin ne rachetant rien, bien au contraire. C'est un Riz vraiment amer pour reprendre le titre d'un classique du cinéma italien des années 60 (je fais ma culturée). Le roman raconte la vie du Wulong, depuis son arrivée dans une grande ville de Chine, affamé depuis que les eaux ont englouti les rizières de son village natal, le forçant à partir pour une ville. Ses premières expériences de la ville vont lui enseigner la haine et la soif de vengeance. Obsédé par le riz, symbole de nourriture et de bien-être, il va commencer par devenir commis d'une boutique de riz. Ce roman très noir raconte les rancœurs quotidiennes, les haines familiales, la maltraitance ordinaire et banalisée, les vengeances mesquines, et la méchanceté à l'état brut. Aucun personnage ne trouve grâce aux yeux de Su Tong, et tous sont minables, mesquins et méchants, la palme de l'ignominie revenant néanmoins au personnage principal, Wulong, qui se révélera vite être une véritable ordure. Malgré tout, le roman est empreint d'humanité, décrivant des êtres empêtrés dans une existence de souffrance. Un très bon roman, très fort mais qui laisse un sale goût dans la bouche.
Je reste en Asie, direction le Laos, avec ma nouvelle lecture Le déjeuner du coroner de Colin Cotterill.
Je comptais lire L'œil de la lune, mais après toute cette noirceur et ces personnages ignobles, je n'avais pas envie de me retrouver encore avec des personnages mauvais, même si cette fois-ci c'est drôle. Donc, un polar amusant et très sympa... avant L'Œil de la lune.