#19 18 Mai 2010 20:46:22
Et bien non, je suis loin d'Antoine. Il porte quelque partie de moi, comme de vous sans doute, mais non, je ne suis pas lui.
sur l'aspect autobiographique, comme c'est un sujet compliqué j'ai préparé rapidement hier soir ce texte (c'est le dernier, après je n'ai que de l'impro)
J’ai écrit pendant 15 ans mais pas de manière continue, pouvant m’arrêter 1 ans puis démarrer un projet et le finir ; j’ai six romans, une pièce de théâtre, des nouvelles… que je laisserais dormir en paix.
Les premiers écrits qu’on fait sont tournés vers soi, quand on a 20 à 25 ans. Puis on passe un cap, et là on commence à vouloir construire un roman, surtout si au fond de soi on mesure l’impérieuse nécessité intérieure de "dire" des choses.
Je ne crois pas qu’on puisse écrire uniquement avec sa tête, ou alors j’ai peur, pour ma part d’être mauvais. Par contre, pour construire la dramaturgie on utilise son propre matériel, celui du grenier ou de la cave, celui qu’on accumule au quotidien en enregistrant tout, en observant depuis si longtemps qu’on a même oublié qu’on le faisait, et en utilisant son imagination. Un personnage peut être un mix de 4 ou 5 rencontres pour 50% et de l’imaginaire pour les 50% Autres
Antoine est un ami pour moi, que j’ai accompagné, impuissant, dans son parcours. Je comprends profondément ses souffrances mais nous sommes terriblement différents.
Dans Un joueur rien n’est autobiographique mais tout vient de moi. Il y a peut être la scène de l’hôpital et la scène du père qui est très proche d’un vécu personnel, en ce sens qu’une scène assez proche a été vécu. Mais le reste du roman m’est aussi « proche » même si ce n'est qu'un composite.
Lorsqu’Antoine rentre de Vegas et découvre son appartement vide, cette chute dans le vide, bien entendu qu’elle raisonne en moi comme je pense elle raisonne en chacun car chacun a vécu une séparation, ou la vivra…. Pourtant je n’ai jamais vécu cette scène. J’ai utilisé en moi des douleurs passés, diverses, issues de plusieurs expériences pour la construire, la vivre, la souffrir avec Antoine car ces constructions si elle paraissent guidées par la raison sont pour autant douloureuses parfois.