#59 18 Mai 2010 21:55:29
sur le coté subjectif, je suis ok sur le fait qu'on peut presque dire que le roman l'est , la frontière est subtile, mais c'est parce que majoritairement les émotions d'Antoine sont évoqués,
Un scoop : il existe 1/5 de ce roman en mode "je".J'avais commencé ainsi, imaginant Antoine dans son asile écrivant à son fils l'ensemble de l'histoire. Ca ne tenait pas, je vous l'assure.
Parlons d'Antoine.
Personnellement, il m'émeut mais c'est très personnel. Je l'ai accompagné dans sa recherche de lui même. J'ai vécu ce terrible vide intérieure qui le travaille avant ce don qu'il va découvrir. Peut-être ne l'ai je pas assez bien retranscrit.
Bien sur j'ai enragé comme vous (un paradoxe puisque je pouvais changer le court des choses - et cependant non) sur son manque de prise en main de sa vie affective. Mais il faut bien comprendre une chose. pour beaucoup, le malheur ne rend pas plus fort. Antoine démarre sa vie avec un poids terrible (mère l'abandonne et son père qui meure dans ses bras) , sans diplôme il s'en sort par l'informatique en autodidacte, Pascale le ramasse comme ça.
Ensuite, il commence à naître et croit qu'il peut vivre cette expérience seul.(erreur bien sur, mais antoine fait des erreurs, nécessairement)
Puis il perd sa première finale, revient se disant qu'il va reprendre une vie normal : trop tard.
Ensuite, il y a la phase ou il devient un pro. Il vit avec isabelle. La question importante selon moi est : pourquoi ayant trouver cette équilibre (il aurait pu vivre une vie avec isabelle, adopter des enfants etc) il le casse brutalement ?
Pourquoi faut-il qu'il casse son bonheur pour devenir champion ?
Regardons autour de nous, ça arrive tous les jours. Abreuvé de people et autres rêves de soupes.
un passage annonce bien le roman :
Antoine n’a pas osé agir de la sorte. Les médias
placent la barre si haut qu’il participe sans trop souf-
frir de cette foule de frustrés pour qui les indicateurs
de vie, la carrière, la réussite sentimentale n’attein-
dront jamais le niveau des personnalités dont le destin
est étalé sur les tabloïds et diffusé en boucle sur les
chaînes de télévision. Il a le sentiment depuis long-
temps que les feux ne seront jamais tous au vert pour
lui et c’est tellement normal que cela ne le révolte
même pas. Aujourd’hui, il se rassure en se disant qu’ils
ne le sont pour personne.
En « haut », tous font semblant, songe-t-il. Ils font
semblant pour ne pas s’écrouler, pour ne pas gripper
la machine, pour que ce gigantesque tournoi ne
s’arrête pas. Il ne faudrait pas que les joueurs quittent
subitement ces millions de tables, sous les regards
affolés des organisateurs du bazar mondial. Il ne fau-
drait pas qu’ils aillent dehors, prendre l’air, au soleil,
dans l’herbe, pour se sentir vivre sans bouger, le nez
dans les nuages.
oups je m'aperçois que mes post sont longs, je vais passé en mode plus court. Désolé