#725 15 Novembre 2019 16:18:03
J'en ai pris quelques unes, ma déco est pas top top, j'avais pas bien le rendu en tête et je pouvais pas imprimer facilement, je saurai pour la prochaine fois ^^
Mais le repas était super. Mon responsable m'a donné l'autorisation de poster sur les réseaux, je mettrai sans doute sur Insta ou Twitter ou FB ou les trois :P
Bon, côté lecture, j'ai à dire.
J'ai terminé rapidement Ta 2e vie commence (etc). Parce que ça se lisait vite et parce que je voulais m'en débarrasser.
Comme feel good je n'aime pas.
Alors oui, si, je déteste pas, il y a des petits trucs qui m'ont parlé et je pense que ça peut inspirer des gens.
Mais. Je suis une anxieuse chronique à passif dépressif, actuellement en thérapie, et je ne PEUX PAS aimer ce bouquin de ce fait. Aussi par ma perspective de pro de santé.
C'est une sorte de truc bâtard entre le roman et le développement personnel, qui parle de vraies techniques de dév perso. Déjà, pas fan de base, mais bon, pourquoi pas, ça donne des petits trucs.
Par contre, j'ai vraiment tendance à penser qu'il faut laisser ce genre de sujet aux pros, que c'est trop casse gueule. Et quand je dis pro, je pense psychologue, pas "coach"(même s'il faut une certification pour être coach, c'est pas un psy).
Là j'arrêtais pas de me crisper (je voulais dire "cringe", mais ça se traduit pas super bien). Parce que le gars qui accompagne l'héroïne sur son chemin de changement, il fait des trucs qu'aucun psy ne ferait (s'il est bon).
Bon, déjà le gars il invite la meuf à des rdv surprise dans Paris. C'est mignon. Mais moi le gars qui pense me faire progresser en me foutant le vertige ou quoi, je lui colle un pain et je me casse (ou plus probablement je fais une crise d'angoisse en public). Ça se fait pas. Dans une thérapie tu as besoin du consentement de la personne, c'est pas toi qui impose. Mais bon, admettons, l'héroïne est pas non plus dépressive de la mort, elle s'emmerde juste dans sa vie. N'empêche.
Puis il dit des trucs mais juste WTF dude. "Il faut" "Faites" "Il n'y a que vous qui puissiez...". Bref, injonctions et culpabilisations à la clé.
Dans la vraie vie, ça ne marche PAS (bien placée pour le savoir). Encore une fois, on impose pas dans une thérapie, on propose. On peut insister dans la proposition, mais justement parce que ça doit venir de la personne, on ne peut pas imposer (même si dans le livre la meuf dit qu'on lui impose pas vraiment parce qu'elle peut dire non, en fait ben il y a la figure d'autorité rassurante du spécialiste qui déjà fausse la donne et puis cette culpabilité "si je fais pas, je suis nulle/je mérite pas/c'est foutu").
On ne peut pas pour autant dire non plus "il n'y a que vous qui". Si on s'engage avec quelqu'un dans une démarche pour aller mieux, ben on est pas seul, de base. Et personne ne peut faire les choses seul.
En thérapie, on apprend à identifier ses ressources d'abord, ça demande du temps, et elles varient selon les sujets (par ex les ressources intérieures pour tout ce qui est lié au passé, mais aussi le conjoint qui a un regard plus bienveillant, un mentor au travail, etc). Puis on apprend à les mobiliser au bon moment. "Il n'y a que vous qui", moi je lis "t'es seule cocotte, démerde toi". Même si je comprends bien que c'est pas ça, mais j'ai limite eu une poussée d'angoisse à lire ce genre de chose, pour expliquer. Parce que moi je me sens trop faible seule, j'ai pas réussi seule, je doute tout le temps d'avoir la force... c'est normal et humain. Du coup si on me dit "il n'y a que toi qui"... ben je pleure quoi, j'me dis "bon ben je reste dans ma merde", même si je SAIS que ça viendra de moi au final.
Bon et du coup je reviens au début de l'histoire. Le mec il propose de l'aide à une meuf qui s'emmerde dans la vie/son taf, qui a un passif familial, problèmes de communication dans le couple et avec le gosse, etc. Et hop hop hop, allez, je suis routinologue et je vais vous aider. Il serait pas dans la merde pépère si la meuf envoie tout péter, interprète mal ce qu'il lui dit. Si en fait il y a un soucis psychologique bien plus profond que l'ennui et la routine.
Mais non, le gars c'est un vrai gourou africain. Retour de l'être aimé garanti, retrouve les chaussettes perdues et fait le café. Capable de la conseiller sur tous les aspects de sa vie. Et on résout tout en parallèle (dire que moi j'ai tenté de faire 3 trucs en même temps et quand j'ai dit "non finalement un c'est bien" ma psy a soufflé de soulagement <- rien imposé, du coup, j'ai vu par moi-même que c'était trop et y'a que moi qui pouvais savoir/ressentir, de même elle ne m'a pas spécialement encouragée quand j'ai trouvé mon taf, elle m'a donné les outils pour me permettre d'identifier quand la peur parle vs les vrais arguments).
Et puis là la diét' elle s'agace. La meuf veut perdre 5kg. Il dit bien que les régimes ça sert à rien (ouf) et la meuf passe son temps à... se frustrer, se priver, s'empêcher de... Et bon c'est pas vraiment important les kilos mais "oh vous avez perdu vos kilos, bravo pour avoir atteint votre objectif". Ouais je spoile sans vergogne, mais je trouve que ça aurait été plus constructif qu'elle échoue, en fait. Parce que bon, la meuf qui réussit TOUS ses changements, mais lolz quoi. Alors un petit truc secondaire de raté ça aurait été un poil mieux je trouve, plus humain. Et puis merde à la frustration.
Tant que j'y pense, la féministe est pas super satisfaite non plus. La meuf travaille sa confiance en elle, son affirmation. Ok. Bon déjà moi ça me prend des mois pour faire ça bien, mais passons, j'suis plus atteinte qu'elle. Bah "oh hi hi que c'est flatteur de se faire aborder/mater dans la rue, j'en ai le rose aux joues". Bon elle a pas 20 ans, donc elle attire sans doute pas les pires. Mais ça devient casse gueule ce genre de truc avec les dénonciations de violences sur les femmes (notamment harcèlement de rue). Bon là c'est moins pire, c'est juste un petit truc.
Donc bon, je sais que c'est pas censé être crédible, que ça doit inspirer et tout. Je sais que je prends trop à coeur ce genre de chose, mea culpa pour l'auteur et le bouquin.
Mais bon, désolée, je peux pas moi. Un mec sorti de nulle part qui incite la meuf à tout changer, au risque qu'elle y perde son identité, son argent, sa famille, sa santé mentale, parce qu'il n'a aucune véritable compétence... je trouve pas ça feel good mais borderline creepy en fait.
Et la meuf qui réussit tout quasi du jour au lendemain, en peu d'étapes et de temps (même s'il y a de longs mois dans le bouquin), quand t'es dans un parcours similaire et que ça te prend des années... dur dur.
Bon, pardon pour le fleuve et encore une fois pardon aux familles, tout ça, ça se lit bien malgré tout, ça peut inspirer et je me doute qu'un lecteur va pas tout envoyer péter du jour au lendemain parce qu'il a lu ce bouquin. Je suis juste trop premier degré sur ce sujet là, ça tape trop en plein dedans.
Merci d'être venu à ma conférence :trinquent:
Sinon du coup je lis des lapins. Enfin Watership Down de Richard Adams.
J'en suis au tout début, mais j'aime beaucoup le ton. C'est exactement comme lire de la fantasy, mais avec des lapins à la place d'un peuple de pays fictif (où le peuple se gratterait l'oreille avec la patte arrière et boufferait des primevères. Chacun son truc. Moi j'suis pas assez souple et je préfère la salade.).
C'est le WIKANDE !
Je suis crevée et ma douleur à l'épaule se réveille un peu, mais sinon ça va bien. :cowboy: