#888 26 Juin 2025 23:26:11
Bonsoir,
Je viens de terminer
La Faute de l'Abbé Mouret.
Probablement un de mes romans préférés de la série. Il m'avait fait forte impression lors de ma première lecture, et ça se confirme encore ici, même si comme beaucoup je reconnais qu'il y a des lenteurs dans l'intrigue (j'ai été moyennement conquise par le délire mystico-fanatique de Serge à certains moment du livre, j'avais même plutôt envie de le secouer pour le ramener à la réalité). J'ai préféré de loin la deuxième partie du livre, qui se concentre sur la relation amoureuse entre Serge et Albine et nous offre des descriptions magnifiques et très immersives du Paradou. J'étais également fascinée par l'allusion évidente au mythe du Jardin d'Eden, même si je ne sais trop que penser de la fin : glorifie-t-elle finalement l'abstinence des prêtres qui se punissent de leurs bas-instincts limite par masochisme, ou alors la morale est-elle plutôt qu'il est malsain de vouloir réprimer ses pulsions pour aller contre sa nature et en l'occurrence LA nature ? Qui a raison dans l'histoire, le Frère Archangias
(de mon point de vue un type odieux et misogyne qui n'a pas grand-chose à envier aux masculinistes d'aujourd'hui) qui prône une discipline du corps à toute force permettant d'accéder à l'illumination, ou bien Albine et Désirée, qui elles vivent complètement en harmonie avec la nature et ne semblent pas moins pures et heureuses ? Bon, c'est vrai, ma question est un peu biaisée mais elle se pose quand même, puisqu'à différentes époques et selon les personnes, nous n'aurons pas les mêmes réponses à donner.
Puis j'oublie aussi qu'après avoir lu La Conquête de Plassans et m'être rappelée du traitement réservé aux prêtres, la question est déjà vite répondue à la base. Donc connaissant l'auteur c'est évident.Encore une fois Zola s'illustre dans l'écriture de très belles histoires d'amour, même si évidemment nous ne sommes pas dans un conte de fées ou un Disney ici, il n'y a pas de "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants." Tout comme pour Miette et Silvère, j'ai éprouvé un pincement au cœur en lisant la fin. Zola ne ménage pas ses lecteurs :
Spoiler (Cliquez pour afficher)
non seulement il a décrit quasi crûment les allusions et l'acte sexuels dans le deuxième acte, ce qui pouvait choquer à l'époque, mais il a carrément mis en scène un suicide rigoureusement orchestré. Il ne s'est mis aucune barrière dans l'écriture de son livre. J'aurais juste une remarque sur le fait que je la trouve un peu capillotractée, cette scène de suicide, mais je n'entrerai pas dans les détails.
Pour conclure, ce roman m'a donné envie d'aller me perdre en Provence pour y profiter de la nature là-bas. J'aimerais bien y aller en touriste un jour, j'espère que ce sera possible. Je le trouve idéal à lire en été : en excluant la fin zoliesque à souhait je pourrais presque dire que c'est du feel-good tant les descriptions de la nature sont enchanteresses. Ajoutez à cela des bruits de nature que vous trouvez sur YouTube (ou alors lisez ça dans votre jardin ou dans un parc si vous avez la chance d'en avoir un), l'immersion est complète.
Le prochain c'est
Son Excellence Eugène Rougon. J'ai vraiment hâte de le (re)lire !
TOTAL : 5/20
Dernière modification par AliFantasque (Hier 00:01:23)