Vos messages :Adhara : C'est clairement ça ! C'est plaisant mais loin d'être la lecture de l'année.
Clément : Je ne classe pas mes livres par ordre de préférence parce que je les trouve très différents, le classement étant impossible. C'est simplement mis par ordre de lecture chronologique pour mieux m'y retrouver. Ah je trouve plein de niveaux de lectures à Watership Down. Tu peux le lire comme une simple aventure à base d'anthropomorphisme ou tu peux le voir comme une dénonciation des systèmes totalitaristes, de la destruction de l'environnement (et parfois, il ne faut pas aller bien loin pour voir que des écosystèmes entiers sont menacés par l'activité humaine), etc... Pour moi, c'est une œuvre très riche.
Bouledechat : Mais totalement d'accord avec ton spoiler ! Et j'en parlais en club lecture avec une personne qui l'a lu également et c'est ça qui revient. Ok, ça dénonce très bien mais le côté surnaturel est un peu en trop. Je crois que même sans ça, on aurait pu avoir une histoire. Peut-être plus complexe ou alors avec une résolution bien plus nuancée et ouverte.
Et bien, j'ai vu que Adrien Tomas a terminé d'écrire le tome 2 de Vaisseau d'arcane. Sa sortie est, normalement et si mes sources sont bonnes, prévue pour les Imaginales 2022 !
Cendre : Je ne crois pas que l'âge aurait joué un grand rôle dans mon appréciation de La quête d'Ewilan ... Oui, j'ai lu la trilogie sur Ellana et j'avais adoré ! Je l'avais même lu avant La quête d'Ewilan, ne sachant pas qu'il y avait un ordre pour les lire. Les personnages sont plus nuancés, complexes. L'écriture est sublime. Les autres livres de Pierre Bottero sont tout aussi qualitatifs que Ellana (Les âmes croisées, Zouck, Tour B2 mon amour).
Aealo : Au départ, j'avais pour idée de proposer Middlewest mais peu avant le lancement officiel des inscriptions est arrivé I kill giants :'S D'ailleurs, c'est drôle, je n'ai plus envie de le chroniquer ici, juste de le garder pour moi (avec une propagande comme à mon habitude XD). J'ai l'impression que je ne pourrais jamais vraiment poser des mots dessus et que le mieux que j'ai à faire c'est juste de le mettre entre les mains d'autres lecteurs et de dire tiens, lis ça.
J'ai lu 3 livres d'Adrien Tomas, presque 4 si on compte ma tentative de lire Notre-Dame des loups et je crois que c'est le meilleur parce qu'il y a absolument tout ce que j'aime et du sang, des boyaux, de la rate et du cerveau contrairement à Dragons et mécanismes et Les dossiers du voile :lol:
Oui, le style est vraiment à l'image de l'environnement médical et illustre parfaitement le peu d'humanité qu'on accorde aux femmes de la Salpêtrière et même en dehors des murs de l'hôpital. Je trouve que ça manque de chaleur et que ça pourrait bloquer l'attachement qu'on a envers ces femmes. Je me suis attachée à elles parce que les diverses situations qu'elles ont et vont traverser sont révoltantes et je ne peux que les soutenir. Mais je crois que pour d'autres personnes, ça peut être une barrière ...
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"Envoyée sur la côte est de l’Angleterre pour profiter du climat, Anna va rencontrer la fantasque Marnie. D’une écriture délicate et pudique, construit autour d’une relation aussi intemporelle que mystérieuse, ce roman empreint de poésie et de douceur est une évocation de la jeunesse où le besoin d’être et d’être accepté semble si vital qu’il en devient douloureux. Souvenirs de Marnie est une œuvre captivante et intime, le récit d’une amitié inébranlable."
En 2021, j'ai eu très peu de lectures marquantes. J'ai eu beaucoup de bonnes lectures, des lectures même très bonnes parce que j'avais passé un moment dans ma bulle, à me nourrir des histoires que me proposent les auteur.ices. Mais quelque chose qui me marque, me bouscule réellement et qui me touche au plus profond de moi ? Non, pas vraiment. Du moins, pas dans les romans.
Ca me manquait. C'est pas désagréable d'avoir des bonnes lectures, de passer des bons moments de lecture et encore heureux. Mais pour la comparaison, c'est comme manger des pâtes nature. C'est sympa parce que j'adore les pâtes. Sauf qu'à la fin, c'est un peu lassant et que j'aimerai bien pouvoir manger des pâtes aux 4 fromages, carbonara, etc.
Pour le challenge boîte à coup de cœur, une participante avait proposé Souvenirs de Marnie de Joan G. Robinson. Ca tombait bien puisque je l'avais acheté, il traînait dans ma pile à lire et que je meurs d'envie de regarder l'adaptation du studio d'animation Ghibli (d'ailleurs, c'est un des livres préférés de Hayao Miyazaki) et comme je sais que Ghibli prend l'oeuvre originale et pioche par-ci par-là des petits morceaux et en font un truc qui n'a rien à voir avec l'original (regardez Le château ambulant), je me suis abstenue.
Je crois avoir trouvé dans ce livre plus que des spaghettis bolo ou tout autre accompagnement pour des pâtes.
J'ignore si c'est parce qu'en ce moment je suis stressée, que j'ai les nerfs à vif et que j'ai besoin d'évasion et de moments hors du temps, mais j'ai l'impression que Souvenirs de Marnie est arrivé à point nommé.
Si je tourne autour du pot, c'est que ça va être très compliqué de parler de ce livre tant il est pour moi plus qu'un coup de coeur. C'était un coup de foudre littéraire, un peu une évidence.
Déjà je ne peux pas vous parler du livre sans d'abord aborder un point essentiel : mon expérience de lecture. Honnêtement, Monsieur Toussaint Louverture est l'éditeur qui fait les livres les plus confortables à lire. La couverture est sublime (personne ne dira le contraire), douce et solide. Le papier, c'est un petit nuage. Il est épais et doux ... Bref, un bonheur pour moi, surtout en hiver, où mes doigts me sont bien douloureux à cause du froid. La mise en page est claire, le texte est bien aérée sans que ce soit de trop. Tout est incroyable dans cet objet.
Et puis, il y a l'histoire.
Souvenirs de Marnie, c'est une histoire hors du temps. Un moment à part, isolé. C'est une histoire où règne la douceur, la mélancolie, la poésie et aussi la tristesse, les troubles, les questionnements.
C'est un roman d'ambiance parce que l'intrigue est calme, sans sensationnalisme. Et pourtant, c'est un roman qui est très riche.
En effet, si l'autrice ne va pas créer une ambiance poisseuse, des évènements violents et destructeurs, elle va se concentrer sur les personnages qui portent cette histoire : Anna et Marnie.
Anna est un personnage solitaire, renfermée, qui se sent en dehors. Je me suis beaucoup retrouvée en elle et de fait, je me suis attachée à elle. Tout ce qu'elle a pu ressentir durant cette histoire, je l'ai ressenti aussi. C'est comme si je ne faisais qu'un avec elle. Je voulais la serrer dans nos bras en lui disant que je la comprenais et que tout ça, ça passerait. Malgré tout, Anna évolue et ça fait tellement chaud au coeur.
Il y a aussi Marnie, qui aux antipodes de ce qu'est Anna. Lumineuse, extravertie, le genre de personne en dedans. Et même si je me suis bien moins reconnue en elle parce que nos personnalités diffèrent, je me suis également attachée à elle. J'avais envie d'être son amie, de parler pendant des heures avec elle.
Leurs psychologie sont parfaitement travaillées, nuancées et complexes. Elles ont beau être jeunes, elles ne sont pas caricaturées, elles comprennent et je trouve ça vraiment rare de présenter des pré-ados (puisque je crois que Anna doit avoir 11 ou 12 ans) qui ne sont pas clichés, dénués de substance. Je pense que c'est la seule autrice avec Philip Pullman qui a réussi cet exploit à ce jour.
Enfin, il y a la plume qui est à l'image de l'ambiance du livre. Douce, mélancolique, poétique et moderne. J'avais peur en voyant le tag classique et en voyant que le livre datait de la fin des années 60 que ce soit très lourd, vieux jeu. Et bien, pas du tout. Je pourrais rapprocher le style d'écriture de Joan G. Robinson à celui de Stéphane Servant. Poétique, doux et qui n'en fait pas des tonnes. Le livre grouille de passages absolument sublimes, de réflexions si bien formulées, de descriptions incroyables qui me restent à l'esprit.
Maintenant, il ne me reste plus qu'à regarder l'adaptation cinématographique, même si je me passe la bande-annonce en boucle ... Et le partager, rajouter ce livre à la liste des bouquins qui méritent que je leur fasse une propagande.
C'est beau, bouleversant, remuant. Et il n'y a pas à dire, découvrir une telle pépite, ça m'avait manqué.