#221 04 Octobre 2018 16:36:10
C'est fou comme je traîne dans mes lectures actuellement.
Sinon, j'ai fini Nerval hier.
Les nuits d'octobre et Promenades et souvenirs consistent tous les deux en des pérégrinations de l'auteur avec un objectif différent.
Dans les nuits d'octobre, Nerval décide de se rendre à Meaux en villégiature mais rate son train, deux fois. La première fois parce qu'il s'est trompé dans les horaires et la deuxième parce qu'il conversait avec quelqu'un et qu'il n'a pas vu le temps passer. Trouvant inutile de rentrer chez lui pour en ressortir aussitôt et en perdant son temps à expliquer qu'il a raté par deux fois son train à ceux qui le croyaient déjà parti, Il décide de patienter en faisant un tour de la ville, accompagné d'un marginal avec lequel il sympathise. Par ailleurs, ayant lu un article de Dickens réaliste, il profite de raconter les nuits qui se succèdent de cette manière, d'abord à Paris, où il fait nuit blanche, puis dans la suite de son voyage.
Dans Promenades et souvenirs, Nerval est chassé de son appartement et décide de trouver un nouveau logement, abandonnant très vite d'aller en périphérie, à Saint-Germain où il a vécu son enfance et où se trouve tellement de souvenirs. Son voyage continuera ensuite à Pontoise, Senlis et Chantilly. Il s'agit là d'un récit nostalgique où on invoque l'enfance et les lieux du passé. Orelsan finissait une de ces chansons, où il évoque la ville où il a grandi, par la phrase suivante : "A chaque fois qu’ils détruisent un bâtiment, Ils effacent une partie de mon passé". Nerval pourrait la récupérer à son compte si ce n'est que Nerval ne vit pas que dans son propre passé mais dans le passé mythifié d'une France disparu et glorifié. Le château de Saint-Germain et le Prince de Condé sont invoqués comme les incarnations d'une sorte de regret romantique.
Pandora est la nouvelle qui m'a le moins plus. Nerval parle de son asservissement à une artiste viennoise et comme il a pu échapper à son emprise. J'ai senti Nerval moins inspiré. Qu'on ne se trompe pas un Nerval moins inspiré est toujours une œuvre mille fois supérieur à beaucoup d'autres mais on ne peut passe d'Aurélia à Pandora sans trouver que la fièvre du premier se trouve bien tiédi dans le second.
Après avoir brillamment citer Orelsan en parlant de Nerval, je vous laisse pour de nouvelles histoires. J'ai commencé Potocki et ces 30 premières pages promettent beaucoup.