#132 10 Juin 2018 17:56:45
Bonjour tout le monde,
Je viens de terminer Les mots.
Une fois ce livre lu, je me suis posé la question suivante : comment "juger" une autobiographie ? Un roman, c'est simple. Les réflexions peuvent porter sur l'histoire, les personnages, le style de l'auteur etc. Mais une autobiographie (ou une biographie). Critiquer l'histoire, le personnage, revient à critiquer la vie de l'auteur ou de la personne étudiée. Que reste-t-il ? Les choix adoptés par l'auteur pour se peindre ou peindre l'autre, son style. Qu'en pensez-vous ?
Dans Les mots, terminé en 1963 et publié l'année suivante, Sartre signe son autobiographie. Dans celle-ci, il ne rend pas compte de toute sa vie, mais seulement de son enfance. Les deux parties du livre (lire, écrire) tracent en quelque sorte les éléments constitutifs de Sartre. Si j'ai déjà pu lire quelques unes de ses œuvres, je ne connaissais que les grands traits de sa vie, et peu (pour ne pas dire pas du tout) son enfance. J'ai donc appris un certain nombre de choses. Point de voyeurisme toutefois. Seulement des éléments destinés à mieux comprendre comment Poulou est devenu Sartre. De très beaux passages parsèment cette autobiographie. Je pense notamment à deux d'entre eux : celui où il joue les scènes qu'il a vu au cinéma dans le salon, quand sa mère jouait du piano. A l'époque du cinéma muet, la musique d'accompagnement avait un grand rôle pour faire passer des émotions. L'effort que fait Sartre pour mettre en accord son interprétation avec les morceaux joués par la mère m'a beaucoup plu. Et l'histoire "Du Vent dans les arbres" et la compréhension qu'en a Sartre quelques pages plus loin dans un autre contexte.
Si cette biographie reste une autobiographie un peu spéciale (comme l'était Sartre lui-même), elle vaut toutefois la peine d'être lue.
Je m'embarque maintenant dans une lecture commune de la trilogie Figaro, de Beaumarchais, avec ma chère Lyly. Première pièce : Le barbier de Séville, dont voici le synopsis :
"Le fringant valet Figaro se met au service du comte Almaviva afin de lui venir en aide : épris de la douce Rosine, retenue prisonnière par son tuteur Bartholo, le Comte est prêt à tout pour la séduire et l'épouser. Mais c'est sans compter sur la vigilance du vieillard et les manigances du traître Bazile, le maître de musique... Les deux acolytes devront redoubler d'inventivité afin d'arracher l'ingénue aux griffes du vieux barbon".