Trois derniers livres lus...<image>L'observation en astronomie, ouvrage collectif coordonné par
Pierre Léna (2009) - Cet ouvrage est un bon exemple d’excellente vulgarisation scientifique : rédigé par des spécialistes internationalement reconnus (citons par exemple Anne-Marie Lagrange qui est l’une des pionnières de la détection directe d’exoplanètes), concis, clair, pédagogique mais technique et très bien illustré, il fait le tour en 200 pages des principaux outils d’observation astronomiques (téléscopique, ondes gravitationnelles, via la détection des neutrinos ou grâce à des détecteurs Tcherenkov…). Seul défaut inhérent à ce type d’ouvrage dans un domaine qui progresse à une vitesse... astronomique : paru en 2009, il ne fait pas mention des derniers dispositifs mis en place et dernières avancées observationnelles - une nouvelle édition mise à jour serait bienvenue.
14/20.
<image>Poèmes Païens de
Fernando Pessoa (1989 pour cette édition) - Alberto Caiero et Ricardo Reis : deux des hétéronymes les plus exploités par Pessoa - Caiero, le maître, décrit le monde de manière naïve et volontairement anti-métaphysique, dans sa fraîcheur et son apparition premières ; Reis, à l’écriture plus formelle et sophistiquée, est un stoïcien tragique marchant sur les pas d’Horace. Il y a donc deux recueils en un dans ces poèmes païens, sortis de l’esprit génial et complexe de Pessoa : le premier est vivifiant et primesautier, le second réfléchi et stimulant par la maîtrise sûre et élégante de la langue (j’avoue préférer Reis à Caiero et Campos, mais c’est un goût très personnel - les trois ont leur intérêt propre). Pessoa n’est pas que l’auteur d’un chef d’oeuvre isolé (le Livre de l’Intranquillité), il est également l’un des plus grands poètes du XXe siècle.
17/20.
<image>Nouvelles complètes de
Nicolas Gogol (2010 pour la présente édition) - Je connaissais déjà bien les
Nouvelles de Pétersbourg relues pour l’occasion et qui m’avait plus que séduites grâce à leur absurdité tragique et leur inventivité, mais je crois avoir préféré encore les nouvelles ukrainiennes (qui sont antérieures), plus malicieuses, touchantes et fantasques. Drôles et tragiques, profondes sous leur apparente légéreté, toutes ces nouvelles ont leur intérêt propre. Un bémol pour
Taras Boulba qui m’a semble un ton en-dessous de sa réputation, quelques passages mis à part. Cette édition est complétée par un dossier copieux et passionnant (c'est suffisament rare pour être remarqué), qui reprend les critiques contemporaines et modernes de Gogol, de Mérimée à Nabokov et qui compare les traductions françaises du
Manteau. Un régal de lecture.
19/20.
Belle cuvée, donc : mais avec Pessoa et Gogol, je prenais très peu de risques !