#203 12 Mai 2018 15:17:46
> Aealo
J'ai pu découvrir dans le texte ces deux titres dans le volume de la Pléaide que je suis en train de lire. Mon attente était grande : en compagnie des Caves du Vatican et des Faux-monnayeurs, les Nourritures sont souvent comptées parmi les chefs-d'oeuvre laissés par Gide à la postérité. J'ai été pour tout dire un peu déçu : je n'ai pas été séduit par ce mélange d'un nietzscheo-épicurisme naïf (et pourtant, il n'avait pas encore lu Nietzsche au moment de la rédaction des NT) et d'un orientalisme lyrique exalté et par trop mielleux. Cette ode à la joie m'a parue un peu indigeste et décousue (et pour tout dire : un peu fausse et superficielle). Ce ne furent pas non plus de mauvaises ou même médiocres expériences de lecture : le style, encore une fois, y est très bon.
Voici, pour le moment, les notes attribuées (sur 20) aux ouvrages de Gide :
- Le Voyage d’Urien : 14
- Paludes : 18
- Les Nourritures terrestres : 11
- Les Nouvelles nourritures : 12
- Le Prométhée mal enchaîné : 15
- L'Immoraliste : 14
- La Porte étroite : 18
- Isabelle : 15
- Les Caves du Vatican : 13
- La Symphonie pastorale : 16
Je n'ai pas noté les oeuvres très courtes ou très particulières (Le Traité du Narcisse, Le Retour de l'enfant prodigue...).
> honha
En ce qui concerne Les caves du Vatican, outre le style de Gide j'avais bien aimé le côté absurde de l'histoire, et son passage sur l'acte gratuit. Je peux comprendre qu'il soit percutant que les autres cités. Cela dit, c'est un livre de nature différente.
Je comprends qu'on puisse aimer ce livre (d'ailleurs je l'ai globalement apprécié également et j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire) ; seulement dans un style finalement peu éloigné, les Faux-monnayeurs me parait nettement supérieur. Bon, encore une fois, c'est avant tout une affaire de sensibilité personnelle : globalement, tout est bon voire très bon chez Gide. Je n'en ferai pas mon auteur de chevet (expression peu appropriée par ailleurs : je ne lis jamais au lit...) mais Je ne compte pas m'arrêter ici avec lui : j'ai acheté la semaine dernière l'épaisse correspondance entre Gide et Valéry que je lirai sans doute dans les prochaines semaines (même si d'autres choses très bien et aussi copieuses m'attendent également...).